Il ne s’agit plus de confier au monteur un ordinateur à hautes performances pour aborder le montage et les échanges de fichiers vidéo, mais un simple PC bureautique avec la messagerie Outlook, l’intranet et les applications métiers habituelles. La puissance CPU et la mémoire vive requises pour du montage vidéo sont ailleurs. Le prérequis pour monter de chez soi, c’est une bonne connexion Internet (fibre autant que possible) et un PC classique. Même chose pour le rédacteur mais une connexion Internet classique suffira.
Sur son PC, le monteur est connecté de manière sécurisée (via VPN) aux infrastructures de France Télévisions. Il utilise le même intranet métier que lorsqu’il est sur site et qui lui donne accès au système informatique de fabrication (PAM : Production Asset Management). C’est ici qu’il aura accès aux médias nécessaires à son montage.
Il va les sélectionner et donner un ordre de copie (from ifab) du stockage physiquement situé au siège de France Télévisions (ifab) vers le Cloud Amazon. C’est dans ce même Cloud que se trouve son logiciel de montage, Adobe Premiere.
Depuis son ordinateur, il peut alors se connecter à un PC situé dans le Cloud Amazon sur lequel s’exécute Premiere. On parle de machine virtuelle (VM). Et pour retrouver complètement l’environnement de travail habituel d’une salle de montage par écran interposé, les médias disponibles dans le Cloud sont gérés par le même outil PAM : Dalet Galaxy xCloud.
Le monteur va donc pouvoir travailler de chez lui comme il le ferait sur site. Son montage terminé, il va donner un ordre de copie (to ifab) pour que celui-ci soit recopié du Cloud vers le stockage interne FTV et qu’il suive son parcours habituel : mixage, diffusion, etc.
Mais avant cela, il faut qu’il puisse communiquer avec le rédacteur qui est aussi chez lui (ou dans sa rédaction). C’est Teams qui fait le lien entre les deux, ils se voient et s’entendent et le rédacteur a accès à la time-line de Premiere grâce au partage d’écran. Le rédacteur enregistrera son commentaire sur son smartphone puis enverra le fichier audio au monteur qui le déposera sur une piste audio de Premiere.
Les points forts de cette solution Cloud
· Pas de latence, prérequis incontournable pour le montage vidéo
· Au niveau du hardware, un PC classique suffit, la puissance de calcul, la mémoire vive, tout est déporté dans le Cloud.
· Scalabilité du Cloud : si on souhaite allouer de la puissance supplémentaire à une machine, c’est simple et rapide. Si davantage de stations de montage sont nécessaires dans le Cloud, elles peuvent être déployées rapidement.
· Environnement sécurisé : en aucun cas les médias ne quittent l’environnement sécurisé FTV, ils ne se trouvent à aucun moment physiquement sur le PC de télétravail.
Les évolutions possibles et souhaitées
Aujourd’hui, le process implique une recopie des rushes “haute résolution” (50 Mb/s) vers le Cloud Amazon, ce qui prend du temps et pénalise le montage de sujets « chauds ». A terme, il faudrait idéalement réduire ce temps d’ « ingest », en travaillant avec des proxys (MPEG dash) moins gourmands en ressources. Ce sera possible lorsque le couple Dalet/Premiere pourra gérer les montages avec ce format de proxy.
Depuis le 9 novembre, entre 2 et 7 sujets par jour sont montés de cette manière.