Plongez dans l’univers urbain de 2040, tel qu'imaginé par le romancier Alain Damasio - Prix XR New Images 2020
Téléchargez l'application mobile MOA !
📱 App Store : https://apps.apple.com/fr/app/id1515905833
📱 Play Store : https://play.google.com/store/apps/details?id=fr.francetv.innov.moa
Le dispositif
MOA, My Own Assistant est une application interactive en réalité augmentée à destination des smartphones.
Les murs n’ont pas changé, c’est la surcouche de réalité augmentée qui transforme la ville.
L’espace public est devenu un lieu de surveillance et de marketing mêlés, omniprésents. Votre assistant personnel vous accompagne, vous aime et vous traque, tout en douceur.
Propulsé en 2040, vous avez confié votre vie à une intelligence artificielle qui vous connaît par cœur. Décisions, relations, achats, tout est devenu simple. Elle vous guide en douceur dans toutes les sollicitations qui se déploient autour de vous. Faites lui confiance, cumulez vos points citoyens et vous atteindrez peut être le forfait Premium !
De la science-fiction ? Si seulement…
Pour tester cette expérience dans de bonnes conditions, il vous faudra un casque audio, de préférence en extérieur. Avec votre téléphone à la main, en mode vertical, tournez autour de vous pour découvrir et interagir avec l’univers de MOA.
L’application MOA propose :
une histoire originale et interactive d’une vingtaine de minutes ;une plongée dans un futur proche, où votre assistant personnel déploie autour de vous un univers en réalité augmentée (vie quotidienne, services, publicités).une réflexion sur les technologies de demain et sur leurs impacts sur nos vies, pour tous publics.
Ecrite par Charles Ayats, Alain Damasio et Fréderic Deslias, l’application de 20 minutes est disponible en ligne et dans les lieux de diffusion partenaires.
La bande-annonce
MOA : point de vue de Marie, productrice chez Red Corner
Red Corner a choisi de travailler sur des technologies nouvelles (VR, RA ) et/ou avec des narrations différentes (BD interactive, 7 Lives, etc).
Comment le projet MOA est-il arrivé à vous ?
Charles Ayats et moi connaissons Alain Damasio depuis plusieurs années maintenant. Il a été l’un des premiers testeurs de nos œuvres en réalité virtuelle SENS VR et 7 LIVES. Nous discutons depuis longtemps de création numérique, et ses retours sur notre travail ont été précieux. Peu d’auteurs littéraires de renom ont expérimenté comme lui des supports aussi différents : jeu vidéo, radio, musique, série…
Nous attendions son dernier roman Les Furtifs, publié aux éditions La Volte avec beaucoup d’impatience. Les quelques éléments dont nous avions connaissance nous avaient déjà donné envie de réfléchir à une adaptation. Lorsque Alain et son éditeur nous ont demandé de réfléchir à un prolongement du livre, nous étions heureux et, il faut le dire, un peu inquiets. Comment trouver la bonne forme pour un univers aussi immense et des créatures aussi insaisissables que les Furtifs ?
Nous avons rapidement fait un choix : nous concentrer sur la ville de 2040 telle que l’a construite Alain et la relation de ses habitants avec l’intelligence artificielle qui les cajole et les traque sans répit. C’était pour nous un moyen de rendre tangible une réalité qui s’amorce déjà aujourd’hui dans nos relations aux machines : nos seuils d’acceptation, notre fascination, nos peurs. MOA est devenu un moyen d’ouvrir des questions à l’oeuvre dans le livre et de les partager à un public qui ne le connaît pas forcément.
Comment faites-vous vivre ce type de projet et quel est pour vous l'intérêt de les promouvoir ?
Chez Red Corner, nous avons la chance de travailler sur de nouvelles formes avec des talents reconnus de tous les horizons. MOA est pour nous dans la continuité de ce que nous avons amorcé et repousse un peu plus loin notre champ d’expérimentation. Nos coproducteurs sont France tv mais aussi la maison d’édition La Volte, la compagnie de théâtre le Clair Obscur, le Forum des images et Chroniques, la biennale d’art numérique et Small Studio, spécialisé dans le développement de contenus immersifs.
La diversité des acteurs qui se sont engagés dans le projet nous montre que les lignes bougent et que notre terrain de jeu peut aujourd’hui s’agrandir. MOA sera présent sur les stores, mais aussi en amont de spectacles de théâtre, dans les bibliothèques et dans des lieux pour qui il est très facile de mettre à disposition l’application à disposition du public.
Nous sommes convaincus que la création numérique est essentielle pour mettre en perspective des questions cruciales sur nos rapports aux machines. En les incarnant avec des personnages, des émotions, le fil d’un récit, on change la donne d’un débat qui n’est pas uniquement technique, mais profondément culturel.
MOA : point de vue du réalisateur et auteur de MOA : Charles Ayats
Pourquoi cette application ?
MOA est une fenêtre sur le futur. L’expérience d’une journée en 2040 accompagnée de son chatbot et de tous ses services personnalisés.
De nombreuses applications collectent déjà nos données, espionnent nos intimités et accaparent notre attention ; mais demain, quand une couche informationnelle (un “monde miroir”), coexistera à travers une simple paire de lunettes, peut être même dans des lentilles de vue, à quel point en serons-nous dépendant ?
MOA est une fiction d’anticipation et de sensibilisation, une invitation à prendre son temps, être à l’écoute du monde qui nous entoure, et à avoir un usage réfléchi des nouvelles technologies.
Que vous a permis ou apporté la RA que vous n’auriez pas pu obtenir autrement et quelles sont les contraintes particulières de cette technique ?
Avec MOA nous souhaitons que le joueur expérimente concrètement ce futur, qu’il découvre en avant première cette “augmentation”, cette projection future qu’ Alain Damasio esquisse dans le roman les Furtifs. Je pense que l’on comprend plus rapidement les choses lorsqu’on les expérimente in situ, donc avec et à travers ce dispositif que nous critiquons.
Quant aux contraintes, il y en a énormément. Cette technologie s’améliore de mois en mois mais reste balbutiante (intégration, occlusion, capacité graphique,...). Nous avons eu ces contraintes en tête, tout en essayant d’adresser le projet au public le plus large possible, qui possède des téléphones équipés des logiciels ARKit et ARCore. Cette contrainte nous a limité dans les possibilités d’interactions, de géolocalisation, mais notre objectif était de toutes façons de privilégier la narration et l’immersion dans cette réalité pas si lointaine.
La ludification est au cœur de votre travail depuis toujours. Avez-vous utilisé la RA dans cet esprit et si oui en quoi a-t-elle aidé la narration ?
La RA n’a pas été ajouté pour “ludifier” la fiction. La RA est ici le sujet et support, non le prétexte pour rendre l’histoire “jouable”.
Le gamedesign ou la narration interactive se rejoignent parfois c’est vrai, aboutissant à des expériences exceptionnelles, sollicitant le joueur à chaque étape de l'histoire. Pour moi le jeu est vecteur d’engagement et de transmission de savoir.
Ici nous tournons en dérision cette surenchère de la “gamification” ; “je te donne un point si tu fais une bonne action”, le niveau zéro du gamedesign. C’est très déstabilisant de voir que cette ludification infantilisante est déjà utilisée par certains gouvernements,dans certaines des villes-tests les citoyens sont notés et n’ont pas tous le même accès aux services publics.