« Comme des bêtes » est un webdocumentaire immersif où tout un chacun peut pénétrer l’univers artistique de danseuses ou « d’acteurs-centaure ». L’Autre est ici un animal (grues, cygnes ou chevaux). C’est dans l’écoute de cet Autre, si différent, que nait l’expérience privilégiée qui nous est présentée, bien loin du dressage.
Pour le spectateur, c’est l’occasion d’assister à des ballets fusionnels où chaque artiste, aidé par une technique parfaitement maîtrisée, nous propose un ressenti de sa relation très personnelle créée avec les cygnes ou les chevaux.
Connaître l'Autre, une aventure !
Naissance d'un projet
Judith Sibony, créatrice du webdocumentaire et critique de théâtre, a eu l’idée de ce projet en voyant le spectacle de Luc Petton (créateur du ballet Swan, pièces chorégraphique pour cygnes et danseuses et d’autres créations telles que La Confidence des Oiseaux ou Migration d’été).
Elle témoigne : « J’ai été absolument fascinée par l’écoute, la capacité d’écoute et d’imprégnation dont faisait preuve, dont témoignait ce spectacle. Je me suis dit qu’il y avait quelque chose à explorer là-dedans. Tout ce que ces relations, ces corps à corps entre animaux et artistes de la scène pouvaient dire à nous autres humains, sur notre capacité d’être à l’écoute de l’altérité au-delà de l’animalité. »
L’expérience commence par une immersion profonde et primaire : nous, spectateur interactif, initions notre regard sur le monde en naissant. Nous cassons notre coquille et le monde étouffé que nous percevions se montre à nous. Nous sommes un bébé grue de Mandchourie…
Le webdocumentaire est articulé autour des cinq sens et, à la différence d’un documentaire classique et linéaire, il permet d’explorer toutes sortes d’aspects intuitifs, sensoriels avec pour filtre notre seule envie. Très vite arrive le constat qu’il n’y a pas de possibilité de dialogue sans une écoute totale : aucun langage, aucun code social n’aide à la compréhension.
En observant et écoutant les danseuses on peut saisir quels sont leurs ressentis et leur « compréhension » dans le cadre de cette altérité si particulière. C’est, pour nous aussi, une plongée dans un univers artistique totalement inconnu, qui peut intéresser intellectuellement, nous faire sortir de nous-même et de nos habitudes et même nous interroger sur notre vision du monde et sur nos a priori ou nos préventions.
Pourquoi regarder « Comme des bêtes » ?
C’est une expérience d’environ une demi-heure qui permet de partager une expérience artistique que nous ne serions peut-être pas allés voir mais aussi un petit voyage structuré en 5 chapitres qu’on peut suivre de façon aléatoire, une sorte de parcours initiatique où il y a des choix à faire, des décisions à prendre, des tests, des énigmes et au terme duquel on gagne une surprise que je ne vais pas déflorer mais qui ressemble à un portrait de soi-même…
A l’image des sens qui se relayent pour affiner notre compréhension, le spectateur numérique devient co-auteur Il testera des questions et s’interrogera au travers de jeux sensoriels. Il peut aussi vérifier les ressentis des autres spectateurs et se questionner sur ses propres réactions identiques ou différentes.
Au final, pour Judith Sibony, « c’est une exploration de la Relation. Ces corps à corps entre animaux et artistes de la scène peuvent nous parler à nous, humains, sur notre capacité d’être à l’écoute de l’altérité au-delà de l’animalité. »