Susie Morgenstern : « Choisir un texte, ce n’est pas rien ! »

« Les Petits Champions de la lecture » sont de retour partout en France ! Pour sa 11e édition, l’opération enregistre déjà plus de 2 500 classes inscrites. Sa marraine, Susie Morgenstern, accompagne les apprentis lecteurs pour la 2e année consécutive. Autrice jeunesse prolifique, elle nous livre les secrets de sa passion pour les histoires à raconter aux plus jeunes.

Susie Morgenstern. © DR

Américaine née dans le New Jersey, Susie Morgenstern a écrit plus de 150 livres pour enfants et n’est pas près de s’arrêter ! Depuis sa maison à Nice, dans le sud de la France, elle nous raconte son engouement pour « Les Petits Champions de la  lecture », un concours de lecture à voix haute proposé à toutes les classes de CM1 et CM2 en France dont France Télévisions et Lumni sont les partenaires.

Susie Morgenstern, qu’est-ce qui vous plaît tant dans le concours des « Petits Champions de la lecture » ?

Ce que je trouve très fort, c’est la proposition qui est faite aux enfants de choisir un livre eux-mêmes et de le lire à d’autres. Le simple fait de choisir demande d’avoir lu beaucoup de livres. Choisir un texte, ce n’est pas rien, il faut y mettre tout son cœur ! J’aime aussi beaucoup la solidarité que le concours fait naître entre les élèves. En effet, il n’y a qu’un seul gagnant par classe. Chaque classe élit un ou une élève pour la représenter, qu’elle soutient ensuite à toutes les étapes, lors de la finale régionale et lors de la finale nationale à la Comédie-Française. L’année dernière, j’ai été émerveillée par la gagnante ! Elle s’appelle Élisabeth. Tous les membres du jury ont été unanimes. C’était très émouvant d’être dans cette salle où trône le fauteuil de Molière, soudainement pleine, avec les livres et les enfants.

Elisabethe, gagnante de l'édition 2022 des Petits Champions de la lecture
Élisabeth, lauréate de l'édition 2022 des Petits Champions de la lecture
© Frédéric Berthet

Comment investissez-vous votre rôle de marraine ?

Il y a beaucoup à faire ! Je viens d’écrire un petit roman sur « Les Petits Champions de la lecture ». Il s’intitule Miss Patalivre et va paraître dans le magazine J’aime Lire Max chez Bayard Presse, dans un hors série sur l’amitié. Mon personnage est un enfant qui choisit de lire Fifi Brindacier, la jeune et célèbre héroïne suédoise, à toute sa classe… Nous allons aussi éditer un manuel de conseils pratiques à destination des jeunes. Le principal conseil, c’est de faire comme moi avec tout ce que j’entreprends : d’y mettre tout son cœur ! Le plus important, c’est d’aimer ce qu’on lit et de se l’approprier.

Vos livres sont connus dans le monde entier et ont accompagné plusieurs générations d’enfants. Comment est née cette vocation d’écrire spécifiquement pour la jeunesse ?

Je crois que c’est tout d’abord le fruit de mon immigration en France. Je suis arrivée à l’âge de 22 ans. La langue française était nouvelle pour moi et je suis très vite devenue maman. Cette étrangeté a été source de créativité et la maternité m’a poussée à illustrer d’abord, puis à imaginer des textes. Et petit à petit l’écriture a pris le dessus. Le contenu des livres a évolué à mesure que grandissaient mes enfants. Je les ai accompagnés en quelque sorte, des premiers albums illustrés aux premiers textes et aux romans pour ados. Et même récemment des romans pour des vieux !

Susie Morgenstern
Susie Morgenstern
© DR

Votre dernier roman, Les Vertuoses, raconte la manière dont les questions de société – en particulier celle du climat – travaillent aujourd’hui les enfants. Où puisez-vous votre inspiration ?

Ce livre a été directement inspiré par les convictions de mes petits-enfants, qui sont aujourd’hui adultes. Ma petite-fille Yona est climatologue et militante. Elle me sensibilise depuis longtemps à ce sujet. Et c’est surtout ma petite-fille Emma, qui est vegan et très sensible à ces problématiques, qui m’a demandé d’en parler. Elle a coécrit le livre avec moi. Ce sont elles qui sont vraiment à l’origine du projet ! Cela fait aussi quarante-cinq ans que je sillonne le monde dans les classes et dans les bibliothèques à la rencontre des jeunes. Je suis très proche d’eux. Tout comme nous, ils voient chaque jour les catastrophes liées au réchauffement climatique. Je crois qu’on ne peut plus éviter d’en parler. Moi, à leur âge, je n’étais pas du tout consciente de tout ça !

Les Vertuoses


Écrire pour les enfants, est-ce une manière de mieux toucher les adultes ?

J’aimerais toucher les adultes, mais les adultes ne lisent pas les livres pour enfants – à part les bibliothécaires et les libraires. En fait, je rêve d’une collection qui serait tout public, destinée à tous les membres d’une famille. Récemment, j’ai aussi écrit des romans pour adultes : Mes 18 exils et Je suis un génie chez L’Iconoclaste, Jacques a dit et Fleurs tardives chez Bayard…

Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?

Le jeune illustrateur Léon Bloch m’a contactée pour me demander de travailler avec lui sur des monstres. Alors je me suis mise à écrire Monstre cherche Monstress, qui est bien sûr une histoire d’amour ! J’ai aussi deux romans à paraître bientôt. 77 bonjours, 77 bonheurs, qui va sortir chez Saltimbanque. Mon tout dernier s’appelle Galère, mais j’attends encore la réponse de mon éditeur !

Pour celles et ceux qui ne sont pas encore inscrits au concours "Les petits champions de la lecture", il est encore temps, vous avez jusqu’au 16 décembre ! Tous les détails du concours sont accessibles ici !

Les Petits Champions

Avis aux enseignants ! Vous souhaitez expérimenter les joies de la #Lecture à haute voix avec vos élèves ? Participez avec votre classe à Webinaire organisé par Lumni, Bayard Education et Les Petits Champions de la lecture le 10 novembre. 

Les Petits Champions

À voix haute toute !

La lecture à voix haute, c’est le cœur des « Petits Champions de la lecture ». Lecture plaisir, lecture partage, lecture créative, c’est celle qui permet aux enfants de découvrir ce qu’ils aiment vraiment. François Busnel, en est un grand défenseur ! Il est d’ailleurs, producteur et animateur de « Si on lisait à voix haute », un concours de lecture à voix haute s’adressant au élèves de la 6e à la Terminale. Parrain de l’opération « Donnez à lire », il nous a tout récemment rappelé ce qui, pour lui, est si important dans cet exercice :

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