Rencontre : « Les Petites Victoires »

Interview exclusive de Mélanie Auffret, Michel Blanc et Julia Piaton

Un film touchant et drôle. « Les Petites Victoires », qui aborde la désertification de nos campagnes, a déjà remporté deux prix au Festival du film de comédie de l’Alpe d’Huez. Nous avons rencontré la réalisatrice Mélanie Auffret, ainsi que Michel Blanc et Julia Piaton. « Les Petites Victoires », une coproduction France 3 Cinéma, un partenariat France Télévisions. Sortie en salles le 1er mars.

 

Le Club Fans de Culture : D’où vient l’idée du film ?
Mélanie Auffret : 
L’idée des Petites Victoires est née d’un article de journal, qui évoquait l’histoire du maire d’un petit village qui allait devoir fermer son école par faute d’effectifs. Il ne manquait que cinq élèves… Mais le jour de la rentrée, ces cinq élèves manquants étaient présents. Et c’étaient des moutons ! Je me suis dit : « Et si au lieu que ce soit des moutons c’étaient des personnes qui retournaient apprendre à lire et à écrire pour combler les effectifs ? » 

Michel Blanc, qui est Émile, le personnage que vous incarnez ?
Michel Blanc: Émile est un sexagénaire qui vivait avec son frère. Un jour, ce frère meurt et, d’un seul coup, il devient particulièrement bougon, irascible. On s’aperçoit très vite qu’il ne sait pas lire. La maire va alors le secouer un peu en lui disant : « Vous ne pouvez pas continuer comme ça. » Il décide alors de rejoindre les bancs de l’école pour apprendre à lire. Sauf que l’école du village n’a qu’une seule classe, avec des enfants de 6 à 9 ans.

Julia Piaton, qui est Alice, le personnage que vous incarnez ?
Julia Piaton : C’est un personnage passionnant parce qu’elle souffre d’une profonde charge mentale. Son personnage, sa situation, est également une sorte de belle métaphore de la féminité et de la maternité. Cette femme, en surcharge permanente, s’occupe beaucoup des autres mais pas beaucoup d’elle-même. Heureusement que cette amitié avec Émile – qui n’était pas gagnée – va l’aider à prendre conscience qu’en fait, sous cette grande dévotion, se cache aussi peut-être un personnage qui n’a pas très envie de s’occuper de ses propres problématiques.

Comment s’est déroulé le tournage avec des enfants ?
Michel Blanc : C’est assez joyeux en fait quand les gosses commencent un petit peu à déconner. Mon personnage, au bout d’un moment, il se met à faire comme eux. C’est-à-dire qu’il redevient un gosse un petit peu insupportable. Et puisque j’avais, pendant le tournage, des lascars et des lascaresses qui étaient vraiment de plain-pied avec ça, jouer comme eux s’est révélé facile. En fait ces jeunes m’ont donné des leçons d’enfance.

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