« Pharaon des deux terres », au Louvre

Situé en aval de la quatrième cataracte du Nil, le site de Napata est à la fois le nom d’un royaume antique d’Afrique (aujourd’hui au Soudan) et le nom de sa capitale. C’est dans ce lieu qu’au VIII^e siècle av. J.-C. un royaume s’organise, sous l’impulsion des souverains kouchites, parmi lesquels le souverain Piânkhy. Celui-ci entreprend de conquérir l’Égypte, ancien grand royaume déchu, désormais disloqué en petits royaumes. L’opération militaire est une victoire et Piânkhy se lance à la conquête de toute la vallée, considérant que sa mission est d’y rétablir l’ordre divin. C’est ainsi que, dans chaque ville conquise, sa première action est d’honorer les dieux. 

Ses successeurs, pharaons de la XXV^e dynastie, régnèrent pendant plus de cinquante ans sur un royaume s’étendant du delta du Nil jusqu’au confluent du Nil Blanc et du Nil Bleu. Le plus célèbre d’entre eux est sans conteste Taharqa. Fondateur de nombreux temples, il laissera de nombreuses traces de ses conquêtes tout au long de la vallée. 

Un passé méconnu

Cette histoire, longtemps restée dans l’ombre de la grande Histoire de l’Égypte antique, est celle que présente cette exposition fascinante. On y découvre le rôle de premier plan de ce vaste royaume.

Au travers des hiéroglyphes et d’objets spectaculaires provenant de récentes fouilles, de stèles et statues monumentales, de statuettes en bronze et or ou encore d’amulettes, l’exposition retrace l’aventure que fut cette conquête des pharaons noirs dans toute la vallée jusqu’à la défaite du dernier roi de la XXV^e dynastie, Tanouétamani, chassé par les Assyriens.

Parmi les éléments remarquables de ce parcours : des répliques des statues de Doukki Gel, découvertes en 2003 et reconstituées telles qu’elles devaient être au sortir de l’atelier des sculpteurs kouchites.