Exposition « Arte Povera » à la Bourse de Commerce
À partir du 9 octobre 2024, Pinault Collection présente à la Bourse de Commerce une exposition d’envergure dédiée à l’Arte Povera, ce mouvement d’avant-garde apparu en Italie dans les années 1960 pour s’opposer à l’américanisation du monde. Plus de 250 œuvres historiques et contemporaines y seront présentées.
L’exposition, dont le commissariat est assuré par Carolyn Christov-Bakargiev, spécialiste internationalement reconnue de l’Arte Povera, entend retracer aussi bien la naissance italienne que le rayonnement international du mouvement, au travers d’un large ensemble d’œuvres majeures des treize principaux protagonistes de l’Arte Povera.
Elle présentera l’important fonds d’Arte Povera de la Collection Pinault, en résonance avec des œuvres du musée Castello di Rivoli et de la Fondazione per l’Arte Moderna e Contemporanea CRT. L’exposition accueillera également les prêts de plusieurs autres grandes collections publiques et privées, tant françaises qu’italiennes, dont celles des artistes de l’Arte Povera eux-mêmes.
Essentiellement originaires de Turin, Gênes, Bologne, Milan et Rome, ces artistes ont créé un corpus original, libre d’esprit, totalement non conventionnel et non dogmatique. Ils ont élargi les domaines de la peinture, de la sculpture, du dessin et de la photographie, en créant les premières « installations » de l’histoire de l’art, ainsi que des œuvres et des actions performatives.
L’importance de l’énergie « primaire »
Au milieu des années 1960, certains artistes italiens commencent à exposer ensemble et à être associés à l’« Arte Povera », terme inventé en 1967 par le critique d’art et commissaire d’exposition Germano Celant, qui l’a adapté du concept de « théâtre pauvre » du metteur en scène de théâtre expérimental polonais Jerzy Grotowski.
Les artistes les plus étroitement associés à ce mouvement – Giovanni Anselmo, Alighiero Boetti, Pier Paolo Calzolari, Luciano Fabro, Jannis Kounellis, Mario Merz, Marisa Merz, Giulio Paolini, Pino Pascali, Giuseppe Penone, Michelangelo Pistoletto, Emilio Prini et Gilberto Zorio se sont principalement intéressés aux intersections entre l’art et la vie, entre nature et culture. Ils ont proposé que l’œuvre d’art coïncide avec l’expérience subjective de la matière, de ses transformations et de l’espace, concentrant leur attention sur l’énergie « primaire » qui circule dans tous les aspects de la vie, une énergie vécue directement et non façonnée par les représentations, les idéologies et les langages codifiés. Cette énergie devait, d’un côté, correspondre aux forces physiques fondamentales de la nature – la gravité et les champs magnétiques – et, d’un autre côté, se référer aux éléments primordiaux de la nature humaine – la vitalité, la mémoire et l’émotion.