Soirée spéciale « 30 ans de lutte contre le VIH » : un film et un débat sur France 3
Trente ans de combat contre un virus qui continue de circuler et pour lequel il n’y a toujours pas de vaccin ! En cette veille de la Journée mondiale de lutte contre le sida, France 3 mobilise son antenne avec une soirée spéciale, le 30 novembre dès 21.05, contre la banalisation de l’épidémie. Après la diffusion du film bouleversant « 120 battements par minute », primé à Cannes et aux Césars, Carole Gaessler animera avec ses invités le grand débat autour des années de lutte jusqu'aujourd'hui.
La crise sanitaire actuelle ne doit pas nous le faire oublier : le virus du sida est toujours présent ! Depuis son apparition au début des années 80, de grandes étapes ont été franchies. Pourtant, on ne guérit toujours pas du VIH, on enregistre chaque jour en France de nouvelles contaminations, et l'ignorance sur le sujet aujourd'hui surprend. Où en est-on de la recherche aujourd'hui ? À cette question, et bien d'autres, vont tenter de répondre les invités de Carole Gaessler, dont le cofondateur d'Act Up, Didier Lestrade, qui a inspiré le personnage de Thibault dans le film 120 battements par minute, et la codécouvreuse du VIH, prix Nobel de médecine et présidente du Sidaction, Françoise Barré-Sinoussi.
21.05 : « 120 battements par minute »
Le film de Robin Campillo, présenté au Festival de Cannes en mai 2017, avait bouleversé la salle et reçu le grand prix du Jury présidé par Pedro Almodovar. Aux Césars 2018, 120 battements par minute est nommé sept fois et reçoit six prix, dont le césar du « Meilleur film français », celui du « Meilleur acteur dans un second rôle » pour Antoine Reinartz qui incarne Thibault, et le « Meilleur jeune espoir masculin » pour Nahuel Pérez Biscayart dans le rôle de Sean.
1993 : le sida tue depuis une dizaine d'années. Les militants d'Act Up Paris se battent pour que l'État développe des campagnes de prévention et multiplient les actions pour lutter contre l’indifférence générale. Ils veulent faire plier les laboratoires pharmaceutiques, trop lents à délivrer les résultats de leurs recherches. Car c'est bien le temps qui manque aux malades. La mort est omniprésente, le compte à rebours est lancé dès lors que les personnages apprennent leur séropositivité.
Parmi les nouveaux venus dans le groupe, Nathan va être bouleversé par la radicalité de Sean.
Film (2017 – 143 min) – Réalisation Robin Campillo – Production Les Films de Pierre - Avec Nahuel Pérez Biscayart, Arnaud Valois, Adèle Haenel, Aloïse Sauvage…
Critiques lors de la sortie en salles
« 120 battements par minute » : une fresque qui bouleverse, bouscule et galvanise.
Louis Guichard pour « Télérama »
Film de lutte, de bande, d’amour tragique, « 120 battements par minute » n’a peur de rien. Ni du romanesque, ni du politique, ni même d’en faire du cinéma.
Renan Cro pour Cinema Teaser
« 120 battements par minute » est en état de grâce, poussé par sa propre énergie, son propre désir. II touche chacun au plus profond. Cela s’appelle une grande œuvre.
Éric Libiot pour « L’Express »
23.30 Débat : 30 ans de lutte contre le VIH
1981 marque le début de l’épidémie mondiale de VIH/sida. On parle d’« hécatombe », la mort plane sur les malades, les hôpitaux se transforment en mouroirs. Les malades réclament une prise de conscience urgente de la société de cet enjeu majeur de santé publique qu’on qualifie alors de « peste rose » ou de « cancer gay ». Avec le sida, pour la première fois dans l’histoire de la médecine, des patients se sont imposés dans le champ thérapeutique et scientifique, et les associations comme Act Up, Aides, le Sidaction ont pris en main la lutte contre l’épidémie, amenant à revoir complètement les orientations des programmes de recherche.
« Où en sommes-nous après trente ans de lutte contre le VIH ? » Carole Gaessler posera la question à ses invités, qu'ils soient séropositifs, malades, médecins ou acteurs de la première heure comme Didier Lestrade, cofondateur d'Act Up qui a inspiré le personnage de Thibault dans le film 120 battements par minute, et Françoise Barré-Sinoussi, codécouvreuse du VIH, prix Nobel de médecine et présidente du Sidaction.
En France, l’épidémie reste active avec, chaque année, plus de 6 000 découvertes de séropositivité, soit 17 nouvelles infections par jour.
— Qui sont ceux qui aujourd’hui contractent la maladie ?
— Quels sont les outils pour lutter contre l’épidémie ?
— Sommes-nous assez informés ?
— Quels progrès a fait la médecine dans le traitement du VIH ?
— Comment vit-on aujourd’hui lorsqu’on est séropositif ?
— Quels sont les défis encore à relever ?
— Peut-on espérer un vaccin pour demain ?
Les invités
Didier Lestrade, cofondateur d’Act Up, qu’il a présidé de 1989 à 1992 ; Françoise Barré-Sinoussi, présidente du Sidaction, codécouvreuse du virus en 1983, co-prix Nobel de médecine en 2008 ; Pascale, 58 ans, habite à Bayonne, contaminée en 1984 à 22 ans par son compagnon qui ignorait sa séropositivité et ne l'a appris par un test de dépistage que dix ans plus tard, en 1994. Elle était déjà mère d'une petite fille de 6 ans à l'époque également dépistée séropositive. Aujourd'hui grand-mère, avec un petit garçon séro-négatif ; Fred Colby, 39 ans, qui a découvert sa séropositivité en 2009, militant au sein de l'association Aides et auteur de T'as pas le sida, j'espère?! aux éditions Librinova, dans lequel il raconte son parcours et son combat contre la sérophobie. Il vit aujourd'hui en couple avec son compagnon séronégatif ; Anne Simon, infectiologue, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, responsable du Centre gratuit d’information de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) VIH/IST (infections sexuellement transmissibles)
Présentation Carole Gaessler – Réalisation Nicolas Ferraro – Production France tv Studio – Rédaction en chef Nathalie Courgibet-Bourdon
Diffusion lundi 30 novembre à 21.05 sur France 3
Soirée spéciale « 30 ans de lutte contre le VIH » est à voir et à revoir sur france.tv
Quelques chiffres
- En France, plus de 6 000 personnes découvrent leur séropositivité chaque année, soit 17 nouvelles infections par jour.
- Aujourd’hui, 173 000 personnes vivent avec le VIH en France.
- En France, on estime que 24 000 personnes ignorent leur séropositivité.
- 13 % des nouvelles découvertes de séropositivité concernent les jeunes de moins de 25 ans
- 23 % des nouvelles découvertes de séropositivité concernent les 50 ans et plus
- 29 %, c’est la part de découvertes de séropositivité à un stade avancé de l’infection (c’est-à-dire lorsque la maladie est déjà déclarée ou avec un niveau très bas de lymphocytes CD4, des globules blancs ciblés par le VIH)
- 52 % des personnes ayant découvert leur séropositivité VIH en 2018 n’avaient jamais fait de test de dépistage auparavant.
- 20 % des jeunes de 15 à 24 ans s’estiment mal informés sur le VIH
- 1 jeune sur 5 pense qu’on peut être contaminé en embrassant une personne séropositive ou au contact de sa transpiration, mais aussi que la prise de la pilule du lendemain peut empêcher la transmission du virus
- 26 % des jeunes interrogés considèrent qu’il existe des médicaments pour guérir du sida (NB : on ne guérit pas du sida !)
Sondage Ifop-Bilendi pour Sidaction publié en avril 2018