Le Parrain des océans / Le Bourreau des forêts : « Planet Killers »
Pour les organisations criminelles, tout est bon à vendre lorsqu’on cherche à s’enrichir illégalement. Quitte à mettre en danger d’extinction des espèces animales ou végétales, comme le totoaba et le bois de santal rouge. Des bandits sans foi ni loi traqués par l’unité des crimes environnementaux d’Interpol auxquels se sont intéressés les journalistes d’investigation de « Planet Killers ». Leurs enquêtes sont à découvrir lundi à partir de 21.00 sur France 5.
L’humanité doit répondre à la crise de l’extinction qui ne cesse de s’aggraver en transformant la manière dont elle gère les animaux et les plantes sauvages du monde entier.
Ivonne Higuero, secrétaire générale de la CITES, Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, en août 2022 (Source : National Geographic)
On risque de plonger les générations futures dans le chaos si rien n’est fait pour endiguer, atténuer ou contenir les effets hémorragiques du changement climatique. Un dérèglement météorologique qui touche notre environnement mais aussi celui de millions d’espèces animales et végétales. Nous allons tous devoir apprendre à vivre autrement, à mieux partager les ressources et à savoir les préserver durablement.
Pour certaines espèces, la crainte n’est pas seulement climatique. Victimes de braconnage, de pêche illégale (ou supérieure aux quotas autorisés), de déforestation ou de pratiques agricoles inadaptées, elles se retrouvent en grand danger d’extinction. Nos modes de vie ont largement contribué à cette situation alarmante. Par notre soif de nouveautés, d’objets ou de mets d’exception, par nos habitudes culturelles et sociétales, nous avons ouvert la boîte de Pandore. Aujourd’hui, tout se négocie, même les espèces en voie de disparition. Faut-il à ce point être naïf pour espérer un changement radical des mentalités alors que scientifiques et associations tirent la sonnette d’alarme depuis de nombreuses années. Tant que certains pays autoriseront l’importation de produits de contrebande, tant que d’autres fermeront les yeux sur des activités illégales sur leur territoire, ce désastre environnemental se poursuivra. Ils sont pourtant quelques-uns sur le terrain à s’opposer, à tenter de mettre un terme à ces trafics. Face à des cartels lourdement armés et prêts à tout pour poursuivre leurs activités illégales, ils opposent un combat inégal mais nécessaire. Un organisme comme Interpol a créé une unité spéciale pour lutter contre les crimes environnementaux, qui pourrait un jour changer la donne. À condition qu’elle réussisse à arrêter et extrader ces criminels d’un nouveau genre.
Ce poisson a toujours existé (...). D’ailleurs, nous le consommions à la maison. Tout ça était très banal. Et un jour un type a dit : « Vous savez quoi, ce poisson a quelque chose dont nous avons besoin. » C’est là que le prix a explosé et que les gens ont commencé à venir ici pour l’acheter. Car c’est le seul endroit où on en trouve en quantité (...). C’est à ce moment-là que la ville est devenue hors de contrôle. Les cartels sont entrés en jeu pour s’accaparer tout ce business et les corps sont apparus abandonnés sur le bord de la plage.
Raul Longoria, pêcheur à San Felipe au Mexique, à propos du totoboa
Incapable de protéger sa faune, le Mexique fait l’objet de sanctions inédites
« De nouvelles sanctions infligées au Mexique dans le cadre du traité international qui réglemente la vie sauvage interdisent au pays de vendre quelque spécimen que ce soit aux 183 autres parties ayant signé l’accord.
La mesure, annoncée le 27 mars par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), est un camouflet pour le Mexique, qui n’a pas su lutter contre la pêche illégale de totoabas (Totoaba macdonaldi), ni protéger le vaquita (Phocoena sinus), une espèce de marsouin en danger critique d’extinction qui trouve la mort dans les filets maillants servant à attraper le totoaba. Les deux espèces ne sont présentes que dans le golfe de Californie où, selon les scientifiques, on ne trouverait plus que dix vaquitas. Le totoaba est quant à lui protégé par la loi mexicaine mais est pêché illégalement pour sa vessie natatoire, très prisée par les adeptes de médecine traditionnelle en Asie. »
Source : National Geographic
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Planet Killers
Planet Killers part à la poursuite de criminels environnementaux, en racontant leur traque par les autorités, en enquêtant sur leur réseau international et en décrivant les conséquences majeures de leurs crimes sur la planète. Ils tuent notre planète. Ils sont recherchés pour pollution industrielle, commerce d’espèces protégées, exploitation forestière interdite, trafic d’animaux sauvages… D’énormes récompenses sont offertes pour leur capture. Et pourtant ils ne sont toujours pas derrière les barreaux.
La mafia chinoise est très puissante. Ils sont pratiquement tous protégés par le gouvernement de Basse-Californie au Mexique. D’ailleurs, certains d'entre eux ont réussi à obtenir l’immunité diplomatique.
Un membre du cartel de la mer
21.00 Le Parrain des océans
Junchang Wu est à la tête du réseau criminel de trafic de « totoaba », un poisson en voie de disparition, vivant dans les eaux mexicaines. Connu sous le nom de « cocaïne de la mer » pour son prix lucratif – jusqu’à 50 000 euros le kilo –, le totoaba aurait des vertus miraculeuses selon la médecine traditionnelle chinoise. Fait unique au monde, deux groupes criminels collaborent pour ce trafic d’espèce parmi les plus violents au monde : les cartels mexicains et la mafia chinoise. Interpol, les autorités mexicaines et chinoises sont sur la piste de Junchang Wu. Ils ont arrêté plusieurs membres de son réseau et seraient sur le point de mettre un terme à la cavale du « Parrain des océans », visé par une notice rouge.
Auteurs et réalisation Hugo Van Offel et Martin Boudot – Avec la participation de France Télévisions, Ushuaïa TV et du Centre national du cinéma et de l’image animée
Dubaï, c’est le paradis de l’argent sale, du blanchiment, de la criminalité financière et de la criminalité environnementale, qui en fait partie. C’est un tout. On investit, on construit des tours, etc., et on ne leur posera pas de questions. « D’où vient l’argent ? Est-ce qu’il est volé ? Est-ce qu’il est détourné ? » Pas de questions. Et si d’autres pays, des juges ou des procureurs vous adressent des demandes, elles se perdent dans la nature. Il n'y a jamais de réponses.
Renaud Van Ruymbeke, ancien juge d’instruction
21.50 Le Bourreau des forêts
En Asie, le bois de santal rouge est considéré comme un signe extérieur de richesse. On en fabrique des meubles d’exception ou des instruments de musique aux prix exorbitants. Mais cet arbre ne pousse que dans un seul endroit au monde : la forêt de Seshachalam, au sud-est de l’Inde. Sur place, des rangers tentent d’endiguer le trafic car 95 % de l’espèce a déjà été décimée par les trafiquants. Et un nom revient en permanence à leurs oreilles : Sahul Hameed, le parrain du trafic, « le bourreau des forêts ». La fortune de ce criminel indien, recherché par Interpol depuis 2016, est estimée à 120 millions de dollars. Après une première arrestation par la police indienne, il fuit à Dubaï et continue à diriger son organisation depuis le petit émirat, où il mène grand train : jet privé, voitures de luxe et villas sous haute protection.
Auteur et réalisation Hugo Van Offel – Avec la participation de France Télévisions et du Centre national du cinéma et de l’image animée
Série documentaire (4 x 52 min – inédite) – Sur une idée de Martin Boudot – Production Premières Lignes
Ces deux documentaires sont diffusés lundi 3 avril à partir de 21.00 sur France 5
Planet Killers : Le Parrain des océans et Le Bourreau des forêts sont à voir et revoir sur france.tv