L’Émission pour la Terre : tout le monde au vert !

Toutes les antennes de France tv se mobilisent pour un prime time exceptionnel en partenariat avec la Fondation Nicolas Hulot. L'ex-ministre de la Transition écologique et solidaire sera le grand témoin de l'émission. Lors de cette soirée en direct, Nagui et Anne-Élisabeth Lemoine — entourés de personnalités, de représentants d’associations et de Michel Cymes, Élise Lucet, Jamy, Hugo Clément et Frédéric Lopez — invitent les téléspectateurs à devenir acteurs du changement. Sur le principe d’une consultation citoyenne, France 2 vous demande ce que vous êtes « prêts à faire » en vous proposant d'accomplir au quotidien des gestes simples.

Retrouvez l’ensemble des 10 gestes lors du prime !

Chaque geste présenté lors de la soirée sera porté à la connaissance des internautes sur les réseaux sociaux grâce aux témoignages de personnalités et à des vidéos explicatives. Vous pourrez ainsi vous engager sur des actions à mettre en place dans votre quotidien. Sur Facebook, l’émission sera diffusée en live, tandis que des sondages seront réalisés en temps réel sur Twitter et Instagram. Vous pourrez ainsi participer en direct via #LemissionPourLaTerre.

La Fondation Nicolas Hulot, une alliée de taille

Samuel Lerré, responsable du plaidoyer à la Fondation Nicolas Hulot, nous explique les enjeux de ce prime inédit. Interview.

Peut-on espérer que L’Émission pour la Terre suscite une prise de conscience de l’ensemble de la société sur les enjeux du réchauffement climatique ?
Samuel Lerré : Une telle émission, à un moment où l’urgence climatique n’a jamais été aussi grande, est importante. De plus en plus de gens sont sensibilisés, de plus en plus de jeunes sont mobilisés, mais il reste encore beaucoup de pédagogie à faire. C’est ce que propose L’Émission pour la Terre en explorant dix changements des comportements du citoyen. Ensuite, il est important de rappeler que, si ces gestes citoyens ont un réel impact, les efforts individuels ont un potentiel de réduction de 25 % des émissions de gaz à effet de serre. Les 75 % qui restent relèvent de décisions politiques et économiques. Donc l’idée de ce prime est aussi, à travers la mobilisation citoyenne, de mettre l'État et les entreprises face à leurs responsabilités. 

On parle de l’urgence climatique, combien de temps reste-t-il pour agir ?
S. L. : Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) existe depuis plus de trente ans. Ses conclusions sont connues : on doit baisser nos émissions de gaz à effet de serre de moitié au niveau mondial d’ici à 2030. Cela nécessite un changement radical de nos systèmes économiques, de notre façon de produire et de consommer. Et cela n’est possible que si tout le monde se mobilise. Aujourd’hui, nous arrivons à un point de bascule. C’est dès 2020 que nos émissions de gaz à effet de serre doivent commencer à baisser drastiquement afin d’avoir une chance de rester sous les 1,5 °C. Ce prime est une occasion unique de pouvoir toucher un maximum de personnes.

Quel sera le rôle de Nicolas Hulot lors de L’Émission pour la Terre ?
S. L. : Son rôle, et je pense qu’il l’a toujours eu, c’est de sonner la mobilisation générale. On est à un moment critique qui nécessite l’engagement de chacun. Les conséquences du dérèglement climatique n’épargneront personne. Nicolas Hulot aura donc à cœur de rappeler que si le citoyen a sa partie du chemin à parcourir, il ne peut pas tout endosser. Proposer des alternatives au tout-voiture, un grand plan d’isolation des logements, des actions efficaces pour sortir des pesticides… Tout cela est entre les mains du politique et nécessite des décisions courageuses. Beaucoup de politiques et d’entreprises s’affranchissent du débat en nous répétant que c’est aux citoyens de choisir. Nicolas Hulot mettra en perspective la responsabilité des pouvoirs publics et des entreprises, qui ont un rôle immense à jouer.

Que faut-il faire pour que ceux qui décident jouent enfin ce rôle ?
S. L. : Il faut montrer que les citoyens sont exigeants et prêts à accepter le changement. Il faut aussi une bonne dose de courage politique pour mettre en place des réformes profondes. Et de la justice sociale, puisque nous ne pourrons faire la transition écologique que si elle est socialement juste et acceptée par tous. Ça, c’est le rôle des politiques. Pour les entreprises, il faut un cadre réglementaire très clair qui les oblige à s’engager. Le volontarisme peut fonctionner jusqu’à un certain point, mais ce qui marche, ce sont les règles claires et les interdictions, mais toujours avec de l’accompagnement dans cette transition.

Propos recueillis par Ludovic Hoarau