« Intercepteurs - Ils traquent les pédocriminels en ligne »

Stopper des actes répréhensibles

France.tv Slash

Documentaire

Ils seraient 750 000 prédateurs connectés en permanence dans le monde, et un enfant sur cinq aurait déjà reçu des propositions en ligne. Dans un environnement ultra-connecté, on ne peut que s'inquiéter pour la sécurité et le bien-être de nos enfants. Une association s'est donné pour mission de combattre cette pédocriminalité en ligne. Leur démarche et leur quotidien sont à découvrir dans un documentaire disponible mercredi 16 octobre sur la plateforme france.tv.  

« Intercepteurs - Ils traquent les pédocriminels en ligne ». © Francetv Slash

Cette idée est née d'un intérêt porté aux différents documentaires visionnés depuis quelques années maintenant. La découverte d’affaires comme Fourniret, Epstein, Dutroux et bien d’autres nous ont tout de suite choqués et interpellés. C’est un sujet lourd, sérieux, qui nous paraissait être un tabou dans les médias mais aussi dans notre société. Il fallait que quelqu’un en parle. Une pensée naïve qui nous a poussés à soulever des questions et essayer de comprendre.

Salim Keddouh et Maxence Saugrain, extrait de leur note d'intention

 « Environ 85 % des enfants qui ont été abusés, agressés, violés, l'ont été dans le premier cercle. Le premier cercle familial, explique Cédric, fondateur de l'association Les Enfants d’Argus. Si on rajoute dix points à tout cela, on arrive à 95 %. Ce serait le deuxième cercle. On est toujours dans ‟quelqu'un qui connaît l'enfant”. Donc, il reste ces 5 %, qui, eux, vont agresser sexuellement des enfants qu'ils ne connaissent pas, qu'ils recherchent sur Internet, et ils vont tomber un peu au pif sur eux. Et ce sont les gens sur lesquels on travaille. Et quand on s'aperçoit du nombre de gens qui nous contactent, du nombre de dossiers qu'on arrive à monter, on se dit que c'est ahurissant, vu que ça ne représente que 5 %. »  
5 % des prédateurs agissent donc au hasard. Cela représente combien d'individus planqués derrière leur écran, là, en cet instant, en France ? On n'ose l'imaginer, parce que, avouons-le, quel que soit le nombre, il sera toujours trop élevé. Face à une justice en manque d'effectifs et de moyens, on ne peut que louer le travail accompli bénévolement par les membres de l'association Les Enfants d'Argus. Certains argueront qu'on ne peut pas ou qu'on ne doit pas remplacer la justice. En l'occurrence, ces bénévoles cherchent simplement à mettre un terme à des agissements inacceptables, tout en s'imposant des règles et en respectant un cadre légal pour que l'affaire, si affaire il y a, puisse être jugée. « On ne vole pas le travail de la police, on est là pour les aider, précise la chef d'équipe Akela. On n'est pas des chérifs, on ne va pas aller nous-mêmes arrêter nos interlocuteurs, on va juste faire des dépôts de plainte et après, c'est entre les mains de la police ou de la gendarmerie et de la justice. »
Pour se convaincre du bien-fondé de leur démarche, il suffit de découvrir leur travail en tant qu'enfant virtuel ou enquêteur. Prenez le temps d'écouter ce qu'ils en disent, ce qu'ils lisent ou voient au quotidien. Imaginez alors un mineur face à ces photographies, à ces conversations plus ou moins implicites émanant d'adultes. Imaginez que ce mineur soit votre enfant, celui de vos voisins ou d'un de vos proches ? Comment réagiriez-vous ? Dans un monde idéal, on préfèrerait tous que ces situations n'existent pas, que les enfants n'aient pas à être confrontés à l'inimaginable, qu'ils puissent se sentir en sécurité chez eux, auprès de leurs proches ou derrière un écran. En attendant ce jour rêvé, nous devrons malheureusement compter sur des services comme l'Office Anti-Cybercriminalité de la police, l'Unité Nationale Cyber de la gendarmerie et l'unité Pédocriminalité d'Interpol, et des associations comme Les Enfants d'Argus, pour mettre hors d'état de nuire ces cyber-prédateurs.

Tu te dis : « Je ne fais pas ça pour rien. » Parce que derrière, le mec peut être inquiété, il peut avoir un procès. Il peut se passer un tas de choses. Je ne pense pas que ce soit une cause perdue. Et même, juste le temps que l'on passe à parler avec ces mecs, on se dit que c'est du temps en moins qu'ils ont à parler avec des vrais enfants. Donc je ne pense pas qu'on soit inutile.

Ezekiel, enfant virtuel au sein de l'association Les Enfants d'Argus
Page 5 du Permis de cyberprudence
Extrait du « Permis de cyberprudence ».
© Association Caméléon

Vidéo. Les Cyberprédateurs (par le Regroupement des organismes ESPACE du Québec


Enfin, n'oubliez pas que vous pouvez signaler la présence d'un contenu illicite sur Internet, en vous rendant sur le portail Pharos.

Intercepteurs - Ils traquent les pédocriminels en ligne

750 000 prédateurs sexuels sont connectés en permanence dans le monde, 71 % des enfants de 12 ans utilisent au moins un réseau social,
Un enfant sur cinq a déjà reçu des propositions sexuelles en ligne. 

Face à ce fléau, des bénévoles ont décidé de donner de leur temps pour combattre la pédo-criminalité en ligne. Ensemble, ils forment l’association Les Enfants d’Argus. Présents en France, dans les DOM-TOM et en Belgique, ils sont une trentaine de personnes bénévoles travaillant jour après jour dans un même but : débusquer les pédocriminels avant qu’ils ne fassent des victimes. Pendant des semaines d’échanges, ils rassemblent dans un dossier toutes les photos, vidéos et messages à caractère sexuel, qui pourront servir de preuves. Patiemment, sans jamais inciter leurs interlocuteurs, ils attendent le passage à l’acte, la demande de rendez-vous ou l’envoi d’images pornographiques. Puis il faut enquêter, trouver l’identité de la personne qui se trouve derrière ce profil, et réunir un maximum d’informations avant de les transmettre à la police. 
Dans 8 cas sur 10, leurs dossiers sont étudiés par un procureur. Dans 60 % des cas, ils sont entendus au commissariat comme témoin d’un dossier en cours. Lorsque les affaires sont portées au tribunal, Cédric, le fondateur de l’association, est amené à témoigner.

Documentaire (52 min - inédit) – Auteurs et réalisation Salim Keddouh et Maxence Saugrain – Compositeur PH Trigano – Production Fédération Studio France, avec la participation France Télévisions – Avec le soutien du Centre National du Cinéma et de l'Image animée

Ce documentaire est disponible dès le mercredi 16 octobre à 6.00 sur france.tv

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