« Vache folle, la Bretagne au cœur de la crise »

Retour sur la plus grande crise sanitaire de la fin du XXe siècle

France 3

Documentaire

En 1991, un premier cas de vache folle est détecté dans les Côtes d’Armor. Plus de trente ans après, « Vache folle, la Bretagne au cœur de la crise » revient sur le traumatisme qui a secoué le monde agricole et la France tout entière. Un documentaire « La Ligne bleue » à découvrir ce lundi 14 octobre à 22.45 sur France 3.

« La Ligne bleue : Vache folle, la Bretagne au cœur de la crise ». © Premières Lignes

Retiers, en Ille-et-Vilaine. Dans l’étable d’Hervé Béasse, éleveur bovin, une vache a du mal à se lever. « On ne pouvait pas suspecter qu’il y avait une relation entre notre élevage et la maladie de la vache folle, explique-t-il. Moi, j’ai entendu parler de la maladie quand elle était dans mon élevage. La maladie n’existait pas en France. On allait vers l’inconnu, et c’est malheureusement ce qu’il s’est passé. »

L’encéphalopathie bovine, maladie jusqu’alors rare, devient une catastrophe sanitaire. La cause de cet effet boule de neige ? L’utilisation de farines animales contaminées – dans lesquelles les carcasses d’animaux sains sont mélangées à celles d’animaux malades – dans l’alimentation du bétail. L’augmentation des cas devient alors exponentielle. Et si le monde agricole moderne est pointé du doigt, les éleveurs, eux, se sentent piégés par lindustrie agroalimentaire. Du jour au lendemain, des élevages entiers sont abattus dans les exploitations, laissant les agriculteurs traumatisés, entre désarroi et culpabilité. En 1996, la crise monte encore d’un cran. L’alerte vient de la Grande-Bretagne, qui émet la possible transmission de la maladie de la vache à l’homme. Deux mots terribles résonnent alors dans toute l’Europe : Creutzfeldt-Jakob, le variant humain de la maladie de la vache folle. Les médias s’emballent. La peur gronde. 

Pendant quinze ans, la crise de la vache folle bouleversera la France, et en particulier la Bretagne, sa première région d’élevage. Chez les Français, une psychose s’installe, faisant chuter considérablement la consommation de viande bovine. Puis c’est l’interdiction de la viande importée de Grande-Bretagne qui secouera l’Europe tout entière. Mais l’éveil des consciences permettra aussi de faire naître de nouvelles règles sanitaires en matière de santé publique : interdiction totale des farines animales dans l’alimentation du bétail, dépistage de la maladie, création d’un label « viande française », transparence de traçabilité (de la naissance à l’abattage de l’animal), création de l’AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) et, quelques années plus tard, intégration en 2005 du principe de précaution dans la Constitution imposant aux autorités publiques une évaluation des risques sur l’environnement.

Les maladies à prions et Creutzfeldt-Jakob

Les maladies à prions – encore appelées encéphalopathies subaiguës spongiformes transmissibles (ESST) – sont des maladies rares, caractérisées par une dégénérescence rapide et fatale du système nerveux central. La plus connue est la maladie de Creutzfeldt-Jakob (MJC). Elles sont dues à l’accumulation dans le cerveau d’une protéine normalement exprimée mais mal conformée – la protéine prion – qui conduit à la formation d’agrégats délétères pour les neurones. Pour l’heure, aucun traitement ne permet de modifier le cours de ces maladies. (Source : Inserm)

La ligne bleue : Vache folle, la Bretagne au coeur de la crise
« Vache folle, la Bretagne au cœur de la crise ».
© Premières Lignes

La Ligne bleue : Vache folle, la Bretagne au cœur de la crise 

C’est la plus grande crise sanitaire de cette fin de XXe siècle. En 1991, pour la première fois, un cas de vache folle est détecté en France, dans les Côtes d’Armor. Les dérives d’un monde agricole moderne sont alors montrées du doigt. La crise de la vache folle, la plus grande crise sanitaire de cette fin de XXe siècle, révèle surtout des failles dans le contrôle sanitaire. La législation sera ensuite profondément refondue, renforçant la traçabilité et la sécurité alimentaire pour éviter de nouveaux scandales. Plus de trente ans après, les habitants et éleveurs de Bretagne se souviennent de ce traumatisme. 

Documentaire (52 min – 2024) — Réalisation
Marion Guégan
et Matthieu Lère — Production
Premières Lignes — Avec la participation du Centre national du cinéma et de l’image animée 

Diffusion le lundi 14 octobre à 22.45 sur France 3
À voir et à revoir sur france.tv

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Publié par Céline Boidin-Lounis le 13 octobre 2024