« Le président Giscard et le château d'Estaing »

Le dernier chantier de VGE

France 5

Documentaire

Pourquoi se lancer en 2005, à l’âge de 79 ans, dans le rachat et la restauration d’un château médiéval au nord de l’Aveyron ? Et que venait chercher l’ancien président de la République en redonnant son lustre à la vieille demeure familiale ? En répondant à ces questions, ce numéro de « Une maison, une légende » dessine le portrait d’un homme à la croisée de la tradition et du modernisme. Dimanche 8 septembre à 20.30 sur France 5.

« Le président Giscard et le château d'Estaing » © A Prime Group

Y avait-il, en 2005, chez Valéry Giscard d’Estaing, un sentiment de vide, ou au moins la peur de s’ennuyer un peu après sa défaite, l’année précédente, aux élections régionales et dix-huit années de présidence du conseil régional d’Auvergne ? Possible. En tout cas, selon son fils Louis, l’achat du château d’Estaing, habité jusqu’en 2000 par une congrégation religieuse, était pour l’ancien chef de l’État une bonne opportunité de rebondir. Les lourds et coûteux travaux nécessaires à la consolidation et à la restauration de la vieille bâtisse médiévale n’étaient pas de nature à effrayer cet homme qui aimait les grands chantiers et qui fut à l’origine de la fusée Ariane, du TGV et du musée d’Orsay !
Mais il y avait aussi des raisons plus profondes et plus lointaines à ce retour symbolique aux sources familiales. Lorsque Valéry naît en Auvergne, et non pas sur les bords du Lot, en 1926, cela fait quatre ans qu’Edmond, son père, a obtenu le droit de relever – et d’ajouter au sien – le vieux nom d’Estaing, disparu avec son aïeule Lucie Madeleine. Relever le nom mais aussi prolonger l’histoire d’une dynastie de huit siècles qui donna des évêques, des chefs militaires, des courtisans et quelques serviteurs de l’État. La légende de Tristan Dieudonné d’Estaing, qui aurait sauvé la vie du roi Philippe Auguste lors de la bataille de Bouvines, le 27 juillet 1214, n’est peut-être pas pour rien dans l’ambition farouche du jeune Valéry de servir son pays. Une ambition qui le poussera à s’engager en 1944, à 18 ans, sous les ordres du général de Lattre de Tassigny, à intégrer Polytechnique après la Libération, puis l’ENA, enfin à être élu président de la République en 1974, à 48 ans.
« Ainsi, c’est moi qui conduirai le changement » : ambition de servir, volonté de laisser une trace, désir de transformer la société, c’était tout un. Et, de fait, le bilan du septennat n’est pas mince : première femme ministre, légalisation de l’avortement, libéralisation de la contraception, majorité à 18 ans, divorce par consentement mutuel, chéquier pour les femmes, minimum ressources pour les personnes handicapées… Ainsi, en 2005, avec l’ouverture au public de son château et d’un petit musée consacré à son action politique, Valéry Giscard d’Estaing (élu à l’Académie française deux ans plus tôt) parachevait son image publique : celle d’un homme politique issu d’une longue et prestigieuse lignée de grands serviteurs de l’État mais qui avait su néanmoins accompagner la France vers la modernité.

Avec les témoignages de : Anne-Aymone Giscard d’Estaing, épouse de Valéry Giscard d’Estaing ; Louis Giscard d’Estaing, président de la Fondation Valéry-Giscard-d’Estaing ; Rachel Ferrières, responsable du château d’Estaing de 2001 à   2023 ; Jean Pradalier, maire d’Estaing de 2008 à 2020 ; Marie-José Couleaud, employée de maison des Giscard d’Estaing

Une maison, une légende : Le président Giscard et le château d'Estaing

Documentaire (2024 – inédit) – Durée 26 min – Un film de Jean Rousselot – Production A Prime Group

Diffusion dimanche 8 septembre à 20.30 sur France 5
À voir et à revoir sur france.tv

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Publié le 06 septembre 2024