« TDS, derrière l’écran des travailleuses du sexe »
Mise à nu d’un business du corps en ligne
France.tv Slash
Documentaire
Betty, Anaïs, Noochka, Manon, Barty... Elles sont toutes TDS (travailleuses du sexe) et spécialisées dans la vente en ligne de contenus à caractère sexuel. Devant la caméra de Lila Berdugo, elles se livrent sans fard sur la réalité intime et nuancée d’un business florissant. « TDS, derrière l’écran des travailleuses du sexe » : un documentaire France TV Slash à découvrir sur la plateforme france.tv mercredi 20 novembre.
– « Même sur Internet, le travail du sexe, ce n’est pas un travail anodin. Tu ne peux pas le faire comme ça juste pour arrondir tes fins de mois. »
– « Quand on est travailleuse du sexe, et que tu acceptes de montrer ton visage, tu signes vraiment un pacte. »
– « L’argent rapide, oui, l’argent facile, ça n’existe pas. »
– « Si tu fais ce métier par cupidité ou envie d’argent, ça ne mènera à rien. »
Elles se prénomment Betty, Anaïs, Noochka, Manon, Barty. Âgées de 19 à 28 ans, ces jeunes femmes partagent un même métier : travailleuse du sexe. Elles produisent du contenu à caractère érotique ou sexuel qu’elles vendent sur les plateformes.
Pourquoi ? Quelles sont les répercussions de ce travail sur leur vie personnelle ? Pour quelles raisons certaines décident-elles de continuer et d’autres d’arrêter ?
Pour la jeune documentariste Lila Berdugo, tout est parti d’une expérience personnelle vécue sur les réseaux : des demandes sur Instagram lui proposant d’envoyer des nudes contre rémunération. Plus récemment, elle constate que plusieurs filles de son âge vendent en ligne des photos de leurs pieds. « Des comptes en banque affichant des montants à six chiffres pour des simples photos de pieds, c’était vraiment possible ? Pendant le confinement, j’ai découvert l’existence d’OnlyFans. Avec des amies, forcément, on s’est posé la question. Est-ce que c’est vraiment rentable ? Est-ce que c’est si facile ? Est-ce que grâce à ces photos on peut tripler le montant de notre compte en banque, en ne faisant pas grand-chose ? »
À travers les témoignages intimes de ces jeunes travailleuses du sexe, la réalisatrice dresse le portrait d’un métier méconnu, supposé facile et lucratif, en levant le voile sur une réalité contrastée et un cheminement complexe entre émancipation et engrenage. Pour Lila Berdugo, ce documentaire « se veut le reflet d’une nouvelle génération qui navigue dans un monde post-#MeToo. Entre hypersexualisation et libération du corps, c’est toute une génération de jeunes femmes, parfois à peine majeures, qui se retrouvent à devoir évoluer et grandir avec ces nouveaux codes. Ces plateformes ne sont qu’un symptôme de la réalité dans laquelle elles vivent. Hier c’était les camgirls, le porno. Toutes ces plateformes de création de contenu ont réussi à implanter l’idée qu’aujourd’hui l’un des moyens les plus rapides de se faire de l’argent lorsqu’on est jeune, c’est de vendre son corps. »
Besoin d’argent ou désir de se réapproprier son corps, désir de revanche, d’émancipation, mais aussi rapport au corps et à sa sexualisation, au plaisir, à l’entourage… Toutes se confient sans fard sur leurs motivations et leur quotidien. Sans oublier d’aborder les dangers du métier : harcèlement en ligne, disponibilité permanente, empreinte numérique, perversité des clients, et l’engrenage menant parfois à la prostitution… « Chacun des personnages nous donnera accès à une meilleure compréhension de ces plateformes : le quotidien de celles qui les utilisent, les difficultés qu’elles rencontrent, leurs relations avec leurs proches, les doutes qui les animent. Avec un regard toujours bienveillant, ce film a l’ambition de faire le portrait de jeunes femmes toutes différentes. »
TDS, derrière l’écran des travailleuses du sexe
Ce documentaire est une plongée dans l’univers de Betty, Anaïs, Noochka, Manon et Barty. Âgées de 19 à 28 ans, elles vendent des contenus à caractère érotique ou sexuel. Leurs motivations varient : besoin d’argent, désir de reprendre le contrôle sur son image, reconstruction après un traumatisme ou échappatoire durant des périodes difficiles. Mais toutes réalisent les revers et les dangers de leur activité : disponibilité permanente pour répondre aux désirs parfois violents des clients, empreinte numérique, maigre rémunération ou harcèlement en ligne et IRL (in real life). Car, au-delà de l’écran, plusieurs décrivent l’engrenage dans lequel elles ont été prises : inscrites en espérant gagner beaucoup avec quelques photos sexy, elles ont franchi toutes les limites qu’elles s’étaient fixées, allant jusqu’à la prostitution. Loin des clichés, TDS, derrière l’écran des travailleuses du sexe dévoile la réalité tout en nuances des créatrices qui alimentent un business à la croissance vertigineuse.
Documentaire (45 min –2024) — Autrice-réalisatrice Lila Berdugo — Production SlugNews Network — Avec le soutien du CNC — Avec la participation de France Télévisions
Disponible le mercredi 20 novembre à 06.00 sur france.tv