Janvier est pour certain(e)s synonyme de mois sans alcool. Une diète volontaire pour bien débuter l’année et se remettre des excès dus aux fêtes. Pour celles et ceux qui ont choisi de lever le pied ou tout simplement de se passer des boissons alcoolisées, il existe des alternatives autres que les sodas ou les jus de fruits. Une offre à découvrir mardi 7 janvier à 21.05 sur France 5.
« Selon une étude de 2023, réalisée par l’agence SoWine, près d’un tiers des Français déclare consommer des boissons “no/low” (sans ou avec peu d’alcool), un chiffre qui monte à 45 % chez les 18-25 ans », précise Maïté Charles dans son article Le sans-alcool va-t-il remplacer les bouteilles d’apéritif et de vin sur la table des Français ? (Ouest-France, 30 décembre 2024). Pour mesurer ce phénomène du « sans-alcool », il suffit de se rendre dans des magasins spécialisés, de parcourir les rayons de supermarchés consacrés aux boissons ou de lire la carte proposée par certains restaurants ou bars. Ce qui semblait être un marché de niche avant le covid a pris de l’ampleur : vins désalcoolisés, bières sans alcool et boissons créées sur mesure sont devenus tendance. Et pour répondre à cette demande croissante, chacun a sa méthode pour se démarquer et ainsi espérer s’imposer. À Nantes, Jean-Philippe Braud a ouvert sa boutique à l’automne 2023 (quatre ans après avoir créé un site internet vendant des boissons sans alcool) : « Notre rôle, c’est d’accompagner les Français qui sont désireux de boire moins d’alcool. Prouver que le sans-alcool, ce n’est pas chiant, ça peut être passionnant, ça offre plein de possibilités très créatives. On boit de moins en moins d’alcool mais on aime se réunir, faire la fête, trinquer, et aujourd’hui on peut le faire avec des bonnes boissons sans alcool. »
La consommation en France, ces quarante dernières années, accuse une baisse continue. On était à 26 litres pur, consommés par an et par Français. On est aujourd’hui à 12 litres.
Catherine Delorme, présidente de la Fédération Addiction
« Je pense qu’il y a plein de choses à inventer, explique Franck Thomas, directeur de l’école de sommellerie. Très simples. Avec des plantes, des fruits. Associées ou non au raisin. Fermentées ou non. On peut produire, concevoir, créer, inventer des produits, des boissons qui vont amener du bonheur, de la précision, de la subtilité et on pourrait presque arriver au même niveau de complexité qu’un vin sans avoir à se poser la question si c’est un vin ou pas. » Plus que de jouer sur l’apparence et les faux-semblants, certains ont opté pour cette autre voie. Parmi eux, Benoît d’Onofrio, le sommelier devenu sobrelier. « Ma démarche, c’est porter des nouveaux modèles de boissons, de façon à ce qu’on comprenne que la complexité, la profondeur de goût, le relief, la variété des plaisirs n’est pas conditionné exclusivement par la consommation d’alcool. On boit autre chose que de l’alcool depuis la nuit des temps. Il y a des boissons ancestrales sans alcool partout dans le monde avec des vrais degrés de complexité reconnus. »
L’idée de proposer des boissons sans alcool en accord avec les plats, c’est être beaucoup plus inclusif. D’avoir une proposition qui est pour tout le monde. Pour les gens qui boivent de l’alcool, pour les gens qui n’en boivent pas. Et c’est aussi de faire des accords qui sont encore plus en accord justement avec les plats. Parfois, avec le vin, on cherche l’accord sur un marché, sur des cuvés, sur des millésimes alors que là on peut partir du plat et ensuite choisir la boisson, choisir effectivement les notes qu’on veut retrouver. Et avoir quelque chose d’encore plus en osmose avec le plat du chef.
Carla Ferrari, chef cuisinière
Sans alcool, la fête est-elle plus folle ?
Le sans-alcool ne se cantonne plus aux femmes enceintes et aux buveurs d’eau ! Alors que l’alcool fait partie intégrante de la culture française, depuis une cinquantaine d’années, sa consommation a été divisée par deux en France. Une tendance de fond qui s’est amplifiée depuis le covid avec le phénomène du « dry january », le mois de janvier sans alcool. Et qui dit nouvelle tendance de consommation, dit montée en puissance de la proposition ! S’il y a encore dix ans les boissons « soft » se limitaient au soda ou au jus de fruits, aujourd’hui l’offre ne cesse de croître et pèse près de 330 millions d’euros !
Documentaire (52 min – 2024 – inédit) – Autrice et réalisatrice Julia Le Correc – Production Jara Production, avec la participation de France Télévisions et du Centre National du Cinéma et de l’Image animée
Ce documentaire est diffusé mardi 7 janvier à 21.05 sur France 5
Sans alcool, la fête est-elle plus folle ? est à voir et revoir sur france.tv