« Requiem » de Mozart

On dit souvent qu’il y a une forme de sobriété, de gravité, voire d’austérité dans l’écriture du « Requiem ». Pour ma part, je parlerais plutôt d’humilité et de douceur.

Raphaël Pichon, chef d’orchestre

Commandé anonymement par le comte Franz von Walsegg (l’homme était connu pour s’attribuer des compositions empruntées à d’autres) à l’été 1791, le Requiem avait vocation à rendre hommage à son épouse récemment disparue. Seulement, Wolfgang Amadeus Mozart souffrant et déjà pris par l’écriture d’autres œuvres (dont La Flûte enchantée) tarda. « À sa mort, [le 5 décembre 1791], comme le rappelle la Philharmonie de Paris, il avait uniquement écrit la première partie du Requiem, l’Introït, orchestre et chœur compris. Le Kyrie et une partie du Dies iræ ne comprennent quant à eux que le chœur et la basse continue. Pour le reste, le compositeur n’a pu esquisser que quelques passages d’orchestre. » C’est cette œuvre laissée inachevée par le compositeur (et terminée par son élève Franz Xaver Süssmayr, sur demande de Constance Mozart après la mort de son mari. Joseph Eybler, qu’elle a aussi sollicité, semble avoir joué un rôle mineur dans cette « finition ») qui se joue au Palau de la Música Catalana sous la direction de Raphaël Pichon. Entre les différentes parties du Requiem, le chef d’orchestre ouvre des mondes en insérant des petits trésors méconnus. On entend ainsi passer un extrait de la Messe en ut mineur mais sous l’humble forme d’une esquisse pour solfège destinée originellement à sa femme Constance, un extrait de la célèbre Gran Partita dans une version de « parodie » pour chœur sur un texte poétique religieux en latin ou des fragments de liturgie grégorienne.

Le Palau de la Música Catalana

« Construit entre 1905 et 1908 pour être le siège de l’Orféo Català (Orphéon catalan), le Palau de la Música Catalana (Palais de la musique catalane) a été conçu par l’architecte catalan Lluís Domènech i Montaner. Construction exubérante à armature d’acier, pleine de lumière et d’espace, elle a été décorée par de nombreux grands artistes de l’époque. Son caractère unique, son authenticité et sa beauté en font un témoignage sans égal d’une salle de concert publique de style Art nouveau dont la valeur symbolique, artistique et historique est universelle. »
Sources : Civitatis Barcelone et Unesco

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