Cinq jeunes athlètes, issus de l’élite du sport en Outre-mer, ont un an pour se qualifier pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. Pendant plusieurs mois, la réalisatrice Aurélie Bambuck, fille de deux pionniers de l'olympisme, les a suivis dans leur quête. Un film pour découvrir les secrets de la réussite ultramarine et entrer dans la tête de nos futurs champions. À voir lundi 10 juin à 23.00 sur France 3 et La1ere.fr.
En maternelle, je faisais la course avec mes copains, j’aimais cette sensation de vitesse et je battais déjà les garçons !
Gemima Joseph, sprinteuse guyanaise, sélectionnée aux JO 2024
La sprinteuse guyanaise Gemima Joseph, le handballeur réunionnais Melvyn Richardson, la basketteuse guadeloupéenne Kendra Chery, l’escrimeur martiniquais Kendrick Jean-Joseph et le lanceur de javelot wallisien Vitolio Kavakava : pendant plusieurs mois, la caméra d’Aurélie Bambuck les a suivis, en pleine course pour les qualifications.
Héritiers d’une tradition flamboyante, la plupart vivent leurs premiers Jeux, et l’exaltation se mêle à la pression. Tous partagent cette envie de réaliser le rêve ultime : revenir avec une médaille olympique. Lors des derniers JO de Tokyo, en 2020, les athlètes ultramarins ont remporté 15 des 33 médailles françaises. Qu’est-ce qui fait la force de ces jeunes sportifs nés loin de l’Hexagone ?
La réalisatrice Aurélie Bambuck est la fille de deux pionniers de l'olympisme : le sprinteur guadeloupéen Roger Bambuck et la championne martiniquaise de saut en hauteur Ghislaine Barnay. Une expérience qu’elle partage avec la jeune Leïlou-Flessel Colovic, étudiante en relations internationales et fille de l’escrimeuse guadeloupéenne Laura Flessel. Ensemble, elles observent ces cinq jeunes athlètes ultramarins : leurs parcours, ce qu’ils ont en commun et ce qu’ils traversent à l’approche des Jeux.
Vitolio Kavakava est originaire de Wallis-et-Futuna, mais il représente la Nouvelle-Calédonie pour les Jeux paralympiques. En 2019, un accident de moto lui coûte son pied à deux semaines des Jeux du Pacifique. Après un an de rééducation, « je l’ai accepté et me suis remis sur ma route de sportif ». Depuis, le lanceur de javelot enchaîne les performances en championnats à des milliers de kilomètres de chez lui, tout en espérant retrouver rapidement sa compagne enceinte.
Aux Antilles, la basketteuse Kendra Chery en Guadeloupe, et l’escrimeur Kendrick Jean-Joseph en Martinique, sont arrivés très jeunes en métropole pour bénéficier d’un entraînement intense à l’INSEP (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance). « Le passage par l’Insep est très recommandé pour pousser sa progression au maximum », rappelle Leïlou Flessel. Un rêve qui se réalisait pour les adolescents, et un investissement qui apportera ses joies et ses récompenses : « c’était l’aboutissement de tous les sacrifices que j’avais faits lorsque j’étais jeune », se souvient Kendrick, car, le rappelle Kendra : « je veux insister sur le fait que c'est dur ».
Car outre la fatigue, l’incertitude et la solitude, l’éloignement pour les sportifs ultramarins, comme le souligne Leïlou, « n’est pas pris en compte du tout ».
Melvyn, fils du Réunionnais Jackson Richardson – porte-drapeau français aux J.O. 2004 – s’inscrit dans la lignée familiale des handballeurs médaillés.À 15 ans, il part en métropole pour rejoindre lui aussi l’Insep, avec, dans la tête, la figure de son père : « C’est mon exemple : il a vécu ça ! Mon rêve c’est de le vivre également. »
En Guyane, Gemima Joseph est la seule parmi ces cinq athlètes à n’avoir jamais dû quitter son territoire : « Avant, c’était logique de partir ; aujourd’hui, on montre que c’est possible de réussir en Guyane… J’ai tout ici, j’ai rien qui me manque !... On a prouvé avec les J.O. de Tokyo, que c’était possible… »
Pour tous, les J.O. de Paris 2024 représentent le Graal. L’enjeu est énorme, à peine compréhensible pour un non-sportif : vivre leurs premiers Jeux, pour la plupart d’entre eux, et l’envie de tout défoncer. Chacun rêve, se projette...
À l’approche des compétitions de qualifications, la pression monte... Car sur eux reposent les espoirs de médailles olympiques. Après avoir enchaîné les performances, Gemima est désormais qualifiée : « Je sais que toute la Guyane est derrière moi ».
Paris n'attend plus que vous !
outremer.ledoc : Outre-mer, terres de champions
Ce documentaire inédit s'intéresse aux clés de la réussite sportive ultramarine. Il rend compte du tumulte émotionnel que traversent les athlètes, en évoquant leur préparation physique et morale, leurs attaches familiales ultramarines et le manque de leurs îles lorsqu’ils sont dans l’Hexagone. C'est une pièce en plusieurs actes, racontée par des filles de médaillés olympiques, jusqu’à la scène finale à Paris, la nouvelle terre des champions d’Outre-mer.
Documentaire (inédit - 52 min) – Auteure et réalisatrice Aurélie Bambuck – Production Enfant Sauvage en coproduction avec Day for Night, et avec la participation de France Télévisions et TV5 Monde
outremer.ledoc : Outre-mer, terres de champions est diffusé lundi 10 juin à 23.00 sur France 3 et sur La1ere.fr
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