Sauvegarder et transmettre

C'est aussi physique, le patrimoine (en poussant une brouette dans l'enceinte du fort Enet). Ce n'est pas que des recherches en archives, et tant mieux ! C'est un tout. C'est très bon pour la santé, le patrimoine. Je conseille.Denis Rolland, historien

« Le patrimoine, c'est l'histoire incarnée », explique l'un des intervenants dans cet inédit de Des racines & des ailes. Et il faut bien le reconnaître, s'intéresser à notre patrimoine revient à plonger dans l'histoire, qu'elle ait été grande ou petite. Pour peu qu'on y soit sensible, on ne peut qu'être admiratif du travail accompli par celles et ceux qui personnellement, bénévolement, professionnellement, œuvrent au quotidien pour préserver, entretenir (et un jour transmettre) des lieux chargés d'histoire. En suivant le réalisateur Herlé Jouon le long du bassin d’Arcachon jusqu'au nord de la Bretagne, on réalise combien ce patrimoine fragile ne tient parfois qu'à la bonne volonté des uns et des autres. Sans eux, soyons franc, que resterait-il des forts conçus par Vauban, des châteaux ou abbayes millénaires ou pluricentenaires, des phares et moulins, des maisons à pans de bois ou cabanes tchanquées, des viaducs, arènes et thermes romains, des canaux et marais, etc. ? « Depuis 1863, c'est la seule cantine qu'il y avait, le seul bar, la seule épicerie, explique Nicolas Lascombes en apportant les dernières retouches de peinture avant la réouverture du mythique Hôtel de la plage situé au village de L'Herbe dans la presqu'île du bassin d'Arcachon. C'était le seul endroit où il y avait de la lumière. Et donc, au fil des décennies, c'est devenu une institution. On est héritier d'un patrimoine. On est y passeur. C'est comme si vous aviez acheté un château-fort sur les bords de la Loire. Nous, on est propriétaires, mais on va le passer à quelqu'un, donc on s'efforce de garder l'aspect, les traditions, l'état d'esprit. On n'est que des passeurs. »

Tout ce patrimoine industriel, toutes ces machines qui permettent de faire tourner la coupole et la lumière. Et voir la corne de brume, c'est magique, magnifique. C'est super bien entretenu. Elles sont très belles, ces machines, on a envie de jouer avec, mais c'est vrai que le public ne les voit pas. Et en général, ça n'est jamais montré au public. Or, c'est intéressant de comprendre comment fonctionne une ampoule. Ce n'est pas juste un interrupteur sur lequel on appuie et clac ! ça marche.

Un agent du Conservatoire du littoral, depuis le phare de Pen Men sur l'île de Groix

 

 

 

 

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Dans les grands musées, en photographie, il n'y a quasiment rien sur l'espace sous-marin. Et j'ai quelques images qui rentrent dans des collections, des grandes collections publiques. Et pour moi, c'est politiquement important que cet espace soit représenté. C'est 70 % de la planète, donc pour moi, il y a de vrais enjeux à se trouver dans des lieux de patrimoine, de conservation aussi que sont les musées.

Nicolas Floc’h, photographe, à propos des paysages immergés

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