En Amérique du Sud, Julie de Bona et Perrine Crosmary sont parties à la rencontre de femmes qui se battent pour protéger leurs terres, leurs fleuves et leurs rivières des pollutions, pour obtenir de l’eau potable, améliorer les conditions de vie des villageois et éveiller les consciences. À découvrir lundi 24 mars à 21.05 sur France 5.
Aujourd’hui plus que jamais, elle a toujours mon soutien, dans le sens où chaque fois qu’elle se bat dans une marche, qu’elle affronte des gens qui sont contre la nature, qui polluent l’eau, qui abattent des arbres, qui polluent les rues, je suis avec elle.
Le père de Karla, à propos des prises de position de sa fille
D’Iquitos au Pérou à Tarapoto en Colombie, Julie de Bona et Perrine Crosmary ont sillonné les fleuves et les rivières pour écouter et transmettre le message de ces femmes qui tentent à leur niveau d’alerter sur les conséquences du changement climatique et les pollutions dont leurs communautés sont victimes. Évoquant sans détour le manque d’eau potable ou d’assainissement, les rivières souillées au mercure ou au pétrole, les décharges à ciel ouvert et les amoncellements de sacs plastique sur les rives, les terres devenues impropres aux cultures et la sécheresse. Des femmes qui agissent également au quotidien pour apporter des solutions, transmettre des savoirs ou encore obtenir des aides gouvernementales. Karla, Sara, Isabel, Berta, Lilia, et toutes les autres, espèrent ainsi assurer un avenir sain et serein à leurs communautés tout en préservant cette mère nourricière qu’est la Terre.
« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. » Ces mots prononcés par Jacques Chirac lors du IVe Sommet de la Terre (le 2 septembre 2002 à Johannesburg, en Afrique du Sud) sont depuis devenus cultes et s’il est difficile de savoir si elles en ont eu connaissance, on peut sans faillir affirmer qu’elles sont de celles à avoir sciemment choisi de ne pas détourner la tête. Et rien que pour cela elles méritent notre reconnaissance et notre attention.
Nous enseignons aux jeunes afin qu’ils puissent apprendre de nous, les grands-mères. Parce qu’un jour nous ne serons plus là, nous allons quitter la Terre, et alors ils auront besoin de nos astuces de grands-mères.
Berta
Les droits de la rivière Marañón
« Le 8 mars 2024, la Cour supérieure de justice de Loreto (Pérou) a reconnu à la rivière Marañón le statut de sujet de droits. Elle a statué sur un recours introduit par Mariluz Canaquiri Murayari, membre du peuple autochtone Kukama, de la communauté de Shapajilla et présidente de la fédération Huaynakana Kamatahuara Kana, contre Petroperú S.A., le ministère de l’Environnement et d’autres acteurs étatiques. Les plaignants étaient soutenus par l’ONG Instituto de Defensa Legal et autres ONG.
La requérante a demandé à la Cour de reconnaître la rivière Marañón et ses affluents en tant que sujet de droits, compte tenu de la valeur intrinsèque de la rivière dans leur culture et, en particulier, de la valeur spirituelle du fleuve pour le peuple autochtone Kukama.
La rivière Marañón est l’un des cours d’eau les plus importants du Pérou. C’est le deuxième plus long du pays et l’un des affluents du fleuve Amazone. La rivière Marañón présente une diversité terrestre et aquatique unique et traverse les territoires des peuples autochtones et des populations métisses qui vivent le long de ses rives. Ces populations riveraines tirent leurs moyens de subsistance de la rivière, de la pêche et de la consommation d’eau douce. Le peuple Kukama est considéré comme un excellent pêcheur (…).
La Cour, déclarant la requête fondée, protège les droits de la rivière Marañón et de ses affluents, en la reconnaissant comme détentrice des droits suivants :
– le droit de couler,
– le droit de fournir un écosystème sain,
– le droit d’être libre de toute contamination,
– le droit de se nourrir et d’être nourri par ses affluents,
– le droit à la biodiversité,
– le droit d’être rétabli,
– le droit à la régénération de ses cycles naturels,
– le droit à la conservation de sa structure et de ses fonctions écologiques,
– le droit à la protection, à la préservation et à la récupération,
– le droit d’être représenté.
Le 29 août 2024, la Chambre civile de la Cour supérieure de justice de Loreto (Pérou) a confirmé la décision historique du juge de Nauta qui reconnaît les droits et la personnalité juridique du fleuve Marañón, ordonne la création d’un conseil de bassin versant, reconnaît les organisations autochtones comme gardiennes du fleuve Marañón et ordonne la mise à jour et la consultation de l’instrument de gestion de l’environnement. En outre, la Cour a ordonné à Petroperú d’entretenir l’oléoduc nord-péruvien. »
Source : OIDN
Les Combattantes, gardiennes de l’Amazone
Julie de Bona et Perrine Crosmary nous entraînent dans un périple sur le fleuve Amazone et ses divers affluents. Elles vont naviguer sur ces artères de vie pendant des jours et des jours. En bateau, on mesure à quel point l’eau est vitale pour les hommes et les femmes qui vivent le long du fleuve. Quand il est asséché ou pollué, c’est tout leur mode de vie qui est en péril. Julie et Perrine ont décidé de consacrer leur voyage à la rencontre de femmes exceptionnelles qui se battent pour protéger ces cours d’eau. Grâce à leur engagement, une nouvelle voie est possible. Réparer ensemble, construire et arrêter de détruire. Partout, ces femmes propagent leur effort de guérison de la Terre.
Documentaire (90 min – 2025 – inédit) – Incarné par Perrine Crosmary et Julie de Bona – Réalisation Yannick Haennel et Julie de Bona – Production Martange Production
Ce documentaire est diffusé lundi 24 mars à 21.05 sur France 5
Les Combattantes, gardiennes de l’Amazone est à voir et revoir sur france.tv