Diffusé vendredi 4 avril à partir de 21.05 sur France 3, ce film replonge dans cette époque joyeuse, surprenante, provocante et parfois grave. Une véritable immersion dans ce qu’il nous en reste aujourd’hui, soit une incroyable richesse de tubes inoubliables. Auteur et réalisateur de ce documentaire exceptionnel, Laurent Luyat, figure emblématique des sports de France Télévisions, se livre dans une interview.
Interview de Laurent Luyat, auteur et réalisateur du documentaire
Comment est née cette envie d’écrire et de réaliser un tel documentaire ?
Laurent Luyat : Il s’agit de mon deuxième film, puisque j’ai écrit et réalisé en 2017 Sardou, le film de sa vie, notamment sur son retour sur scène ; à l’époque ça devait être sa dernière tournée. Cette expérience m’avait alors beaucoup plu… Au départ, pour ce documentaire, l’idée était de partir sur les années 70, mais celles-ci avaient été déjà beaucoup traitées. Alors, on s’est tourné vers la décennie 80, qui représente des années complètement folles. C’est la période des révolutions musicales, des radios libres, du top 50, des clips, de l’arrivée des Zénith… Et puis, surtout, on s’est concentré sur une ribambelle de tubes incroyables qui sont restés toujours au top. Quarante ans après, tout le monde les connaît presque tous.
Il y a donc une forte envie de jouer sur la dimension nostalgique ?
L. L. : Avec mon émission Village Départ (dans le cadre du Tour de France), j’ai eu la chance de recevoir presque tous les artistes de cette décennie. Et puis ce sont les années de mon adolescence… Les années 70 sont assez fascinantes, mais, dans la décennie 80, la matière est particulièrement riche, c’est dingue ! Il y a quelques tubes que je n’ai pas pu mettre dans le film, mais je dois en avoir gardé une centaine. Pour être dans la nostalgie, une trentaine d’années est nécessaire, il faut que ça nous rappelle des choses… Le documentaire est axé sur des chansons populaires. J’aime bien l’idée que « La Danse des canards » côtoie « Gaby » d’Alain Bashung ou encore Gainsbourg, que Carlos côtoie Sting, etc. Il est vrai que les années 80 touchent pas mal de générations. C’était une chouette période, qui fascine toujours autant, même si la société était alors aussi traversée par des choses beaucoup moins légères comme le sida, la montée du chômage…
Comment s’est articulé le projet ?
L. L. : Pour moi, il s’imposait vraiment de l’organiser chronologiquement. Ce qui m’a frappé dans cette décennie, c’est qu’aucune année ne ressemble à l’autre, c’est-à-dire que 1981 n’a rien à voir avec 1983, etc. Dans les années 80, une atmosphère différente, quelque chose de particulier se passe à chaque fois. Je me suis bien sûr plongé dans les tubes mais aussi dans des tas d’archives : des JT, des tournages de France 3 Régions, des concerts, des débats, des talks…, ce qui permet de raconter vraiment l’histoire. J’ai aussi intégré des références au contexte politique, et surtout les moments liés à la musique. Avec l’élection de François Mitterrand, en 1981, on voit l’apparition des radios libres. Il s’agit de parler de musique, de société, et par conséquent de politique.
On vous connaît journaliste et présentateur pour les grands événements sportifs sur France Télévisions, en quoi cette nouvelle casquette d’auteur-réalisateur diffère-t-elle ?
L. L. : Ce qui m’a énormément plu, c’est d’être dans la conception du programme. J’ai imaginé et écrit les séquences de A à Z. J’ai réalisé toutes les recherches, je connais presque toutes les émissions de variétés de l’époque, et ça aide énormément car je savais exactement ce que je voulais. J’ai regardé les extraits à disposition et sélectionné ceux dans lesquels l’artiste est le mieux mis en valeur. La réalisation est plus simple lorsque vous avez tout en tête. Pour finir, je me suis bien évidemment occupé du montage. La seule difficulté a été de savoir comment démarrer ce documentaire… L’idée m’est venue de commencer par le divorce du couple symbole des années 70 : Johnny Hallyday et Sylvie Vartan. « L’idole des jeunes » part s’aérer à Tahiti, là où Joe Dassin est mort trois mois plus tôt, en août 1980, d’une crise cardiaque. Le disco touche à sa fin et on bascule alors vers autre chose…
Les Années 80, une génération de tubes nous raconte cette fabuleuse histoire avec les plus belles archives, mais aussi les plus rares. Les années 80, des années que nous ne vivrons plus jamais… Sauf avec ce documentaire exceptionnel !
Les Années 80, une génération de tubes
Documentaire (inédit – 110 min – 2025) – Réalisation et narration Laurent Luyat – Producteurs Cyril Féraud et Dominique Ambiel – Production CyrilProd et A Prime Group
Les Années 80, une génération de tubes est diffusé vendredi 4 avril à partir de 21.05 sur France 3
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