« Les 100 lieux qu’il faut voir : Les 3 corniches de la French Riviera »
De la mer jusqu’au ciel
France 5
Documentaire
La collection documentaire poursuit son 11e périple inédit à travers le patrimoine français. Palais néo-Renaissance, jardins exotiques, villages médiévaux, recette de la pissaladière, lunette astronomique géante, citron doux, lézards timides... des ruelles du vieux Nice à l’incroyable observatoire de la Côte d’Azur, un voyage étonnant entre mer et montagne. Dimanche 1er septembre à 21.00 sur France 5.
Pour le reste du monde, c’est la « French Riviera ». Pour nous, et depuis le sous-préfet et homme de lettres Stéphen Liégeard qui créa le terme en 1887, c’est la « Côte d’Azur », un territoire célébré depuis deux siècles par les grandes – et parfois très grandes – fortunes, les artistes et les touristes du monde entier qui ont fait sa réputation de paradis terrestre. Un paradis parfois menacé mais qui recèle encore des secrets, des histoires, des anecdotes. De la mer à la montagne, trois routes, trois corniches suspendues au-dessus de la Méditerranée, permettent de découvrir toutes les facettes de ce territoire.
La plus basse des trois corniches serpente entre les ports de plaisance et les villas Belle Époque évoquant l’essor fulgurant du littoral au début du siècle dernier. Sur la presqu’île de Saint-Jean-Cap-Ferrat, la Villa rosa, petit palais inspiré de la Renaissance italienne édifié en 1912 pour la singulière Béatrice Ephrussi de Rothschild et légué à sa mort à l’Académie des beaux-arts, fait figure de joyau. Les ruelles étroites du vieux Nice rappellent Elsa Triolet, Louis Aragon, qui y séjournèrent durant l’Occupation, Hector Berlioz (« Ô Nizza ! »), qui y composa Le Corsaire, ou encore Friedrich Nietzsche, qui affirma y avoir vécu ses seuls moments de bonheur.
La visite de la moyenne corniche débute à Èze, village médiéval perché qui fut occupé par les Turcs au XVIe siècle. Le village, que se disputèrent longtemps la maison de Savoie et la France, avant son rattachement définitif à la seconde en 1860, ne connut l’eau courante qu’en 1952. Les ruines du château, détruit par les troupes de Louis XIV en 1706, abritent aujourd’hui, au milieu d’un incroyable jardin exotique, le plus beau spot à selfie de toute la Côte d’Azur ! Plus loin, La Turbie est célèbre pour son trophée d’Auguste, célébrant la soumission par les Romains de rien de moins que quarante-cinq peuples gaulois. Le monument s’élevait sans doute à l’origine à 50 mètres. Louis XIV (encore lui) s’étant mis en tête de le détruire (une revanche des Gaulois ?), il n’en reste que 35.
La Grande Corniche, construite sur ordre de Napoléon, est la plus ancienne et la plus sauvage des trois routes. La visite débute à Menton par la découverte de la culture du fruit emblématique de la région. Après 600 ans d’histoire – et un âge d’or du XVIe au XIXe siècle –, le citron de Menton, cultivé exclusivement sur des murets de pierres sèches, est un véritable trésor. Il jouit aujourd’hui d’une IGP (indication d’origine protégée) et d’une réputation mondiale pour sa douceur. Plus haut, le parc naturel régional de la Grande Corniche, créé dans les années 1980 sur un ancien terrain militaire, offre une vue incroyable à 360 degrés permettant d’embrasser du regard à la fois la côte et, au nord, la chaîne du Mercantour. C’est un espace sanctuaire, témoin du milieu naturel de la région avant l’urbanisation. Il abrite une cinquantaine d’espèces protégées, qui parfois n’existent nulle part ailleurs, comme l’euphorbe arborescente ou le spélerpès de Strinati, une adorable petite salamandre luisante.
Plus haut, enfin, et presque dans le ciel, la dernière merveille – peut-être la plus secrète – de ce voyage : l’observatoire de la Côte d’Azur. Construit en 1887 par Charles Garnier (à qui l’on doit l’Opéra de Paris) en pleine vogue égyptomaniaque (d’où le bel Apollon pharaonique qui, tel le génie de la science, accueille le visiteur), c’est un véritable temple, dû au mécène Raphaël Bischoffsheim, qui désirait en faire le meilleur observatoire du monde. Sa coupole de 24 mètres de diamètre (elle est toujours la plus grande d’Europe) et d’un poids de 100 tonnes abrite une lunette de 18 mètres de long et un ingénieux système mécanique flottant conçu par Gustave Eiffel. On dit que, d’ici, on peut observer une souris sur la piste de l’aéroport de Nice, à 10 kilomètres… et apercevoir ses deux yeux !
Les 100 lieux qu’il faut voir : Les 3 corniches de la French Riviera
Documentaire (inédit – 52 min – 2024) – Réalisation Wilfrid Garcette – Production MorganeProduction – Avec la participation de France Télévisions
Diffusion dimanche 1er septembre à 21.00 sur France 5
À voir et à revoir sur france.tv