Grâce aux aventuriers les plus téméraires, nous avons pu explorer des espaces inconnus. Narrés par Elsa Lepoivre, sociétaire de la Comédie-Française, ces deux films documentaires nous font (re)découvrir les plus grandes avancées, celles qui ont marqué le siècle dernier. « Le siècle des explorateurs » : dimanche 9 juin à 21.05 sur France 5.
Pendant des siècles, l’homme n’a eu de cesse d’explorer la terra incognita. Au XXe siècle, grâce aux progrès technologiques et aux découvertes scientifiques, les dernières frontières sont tombées, du plus haut sommet du monde aux abysses des océans, de la conquête du ciel à l’immensité de l’espace.
Grâce aux aventuriers les plus téméraires, nous avons pu explorer des espaces inconnus avec la conquête spatiale, la découverte des pôles, les plongées dans les fonds marins et maîtriser les éléments pour survoler la planète ou s’aventurer sur les plus dangereux volcans.
Dès le XXe siècle naissant, des femmes et des hommes portent haut ce désir d’aller vers un « monde fini », un monde dont l’être humain aurait recensé, saisi toute la diversité de son territoire, toute sa complexité.
Tous avaient compris l'importance de fixer sur pellicule leurs exploits. Grâce à cela, nous pouvons aujourd'hui, encore, revivre les moments les plus intenses de ces pionniers : tels Robert Peary, découvreur du pôle Nord, Alexandra David-Néel, première femme à être entrée à Lhassa au Tibet, Louis Blériot, premier pilote à traverser la Manche, Albert Londres, pionnier du journalisme moderne, Marie Marvingt, première aviatrice à piloter seule, Claudie Haigneré, première Française à voler dans l'espace, et aussi Haroun Tazieff ou Paul-Émile Victor.
Par leur maîtrise du récit et de l’image, ces icônes ont changé notre connaissance de la planète et des êtres qui la peuplent. Ils ont aussi initié une prise de conscience de la fragilité des écosystèmes de la Terre.
Mon monde à moi, ce n'est pas cette société de consommation. Je ne marcherai jamais dans ce truc-là.
Bernard Moitessier, marin en solitaire
Ainsi, les aventuriers de ce XXIe siècle vont devoir travailler à la pérennité des écosystèmes et donc à l'immortalité des espèces vivant sur la planète, dont l'espèce humaine. Désormais, leurs défis concernent la maîtrise des ressources naturelles. Par exemple, l'architecte Arturo Vittori a designé une tour en bambou (Warkawater) qui recueille l'eau potable contenue dans l'air ; à Albi, Étienne Gay fabrique des briques en terre crue et renoue avec des matières renouvelables, naturelles et robustes ; Bernice Dapaah, entrepreneuse ghanéenne, a mis au point des vélos en bambou, 100 % naturels, écologiques et recyclables. Peu onéreux, ces vélos favorisent l’activité locale et amoindrissent l’impact écologique. Primée de nombreuses fois, Bernice Dapaah encourage aussi, par son invention, l’amélioration de la qualité de l’air, car le bambou génère 30 % d’oxygène en plus que les arbres et pousse sans pesticides ; et bien d'autres héros sans gloire, si ce n'est celle de faire reculer l'inéluctable.
Elsa Lepoivre, la narratrice
Née en 1972 à Caen, Elsa Lepoivre est admise au Conservatoire national supérieur d’art dramatique en 1995, elle se forme auprès de Daniel Mesguich, Stuart Seide, Catherine Hiegel et Stéphane Braunschweig. Le 1er juillet 2003, elle fait ses débuts à la Comédie-Française dans le rôle de Dona Elvire dans Dom Juan de Molière. Puis incarnera entre autres Clarice dans Le Menteur de Corneille, Mopsa dans Le Conte d'hiver de William Shakespeare...
Le 1er janvier 2007, Elsa Lepoivre devient la 516e sociétaire de la Troupe et la Comtesse dans Le Mariage de Figaro de Beaumarchais, puis Catherine dans Juste la fin du monde de Lagarce. En 2009, elle incarne Pat dans L'Ordinaire, une pièce de Michel Vinaver. Elle est ensuite remarquée pour sa Macha fragile et impétueuse dans Les Trois Sœurs de Tchekhov puis dans les rôles de Brigida et de Jessica respectivement dans La Trilogie de la villégiature de Goldoni et La Mer d’Edward Bond. Clytemnestre dans Agamemnon de Sénèque, Elmire dans Tartuffe de Molière.
En 2013, elle est Phèdre de Racine et la Marinette de Marcel Aymé dans deux Contes du chat perché. Enfin, en 2017, son talent est récompensé par un Molière de la meilleure comédienne pour son interprétation de la Baronne Von Essenbeck dans Les Damnés dirigé par Ivo van Hove. Elsa Lepoivre est parmi les comédiennes les plus recherchées, tant par les metteurs en scène et les spectateurs du Français que par les réalisateurs de films cinéma comme Ludovic Bernard en 2018, pour Au bout des doigts ou Christophe Honoré, en 2021 pour Guermantes, ou de télévision, comme Valeria Bruni Tedeschi (Les Trois Sœurs), Éric Toledano et Olivier Nakache (En thérapie) ou Alexandra Lamy (Touchées).
C'est mille fois plus beau que ce que j'avais imaginé. J'ai beaucoup de chance de participer à une telle mission. C'est un rêve que je vis.
Claudie Haigneré, première femme spationaute
Le siècle des explorateurs
Première partie : En route vers la Terra cognita. Au début du XXe siècle, des figures emblématiques comme Hélène Boucher, Robert Peary et Amundsen se lancent dans des explorations audacieuses, des pôles aux espaces aériens, illustrant leur époque par des exploits qui seront radiodiffusés et filmés, témoignant de l'avancée technologique et de la soif de connaissance. Les explorations polaires, notamment la compétition intense pour atteindre le pôle Nord entre Cook et Peary, ainsi que la conquête du pôle Sud par Amundsen, sont des moments clés. Le documentaire souligne également l'impact de l'aviation avec des pionniers comme Roland Garros et Louis Blériot, ouvrant des horizons nouveaux. L'avènement des dirigeables, la découverte du Machu Picchu par Hiram Bingham et la révélation de la tombe de Toutankhamon par Howard Carter sont autant de moments qui ont marqué ce siècle d'explorations et de révolutions technologiques.
Deuxième partie : Sur terre et dans les cieux.
Après la Seconde Guerre mondiale, de nouveaux horizons s'ouvrent avec la conquête spatiale et l'exploration des fonds marins, propulsées par les avancées technologiques et la télévision. Le documentaire met en avant des figures comme Auguste Piccard, qui innove dans les voyages atmosphériques et sous-marins, et Haroun Tazieff, célèbre pour ses films sur les volcans. L'ère post-guerre voit aussi des exploits personnels comme celui d'Alain Bombard, qui traverse l'Atlantique pour prouver qu'on peut survivre avec peu, et d'Edmund Hillary et Tensing Norgay, les premiers à escalader l'Everest. Le film souligne également le rôle crucial de la télévision dans la popularisation de l'aventure, illustré par le succès mondial du documentaire sous-marin de Jacques-Yves Cousteau.
Les années 1960 marquent un tournant avec des exploits dans des domaines extrêmes, de la plongée dans la fosse Challenger à la première mise en orbite humaine par Youri Gagarine. Le documentaire illustre aussi l'évolution de l'exploration vers des défis plus écologiques et introspectifs, comme la traversée de la Manche par Bryan Allen en vélo volant et les efforts de Michel Siffre dans la chronobiologie. Vers la fin du siècle, les exploits deviennent plus diversifiés et incluent des figures féminines importantes comme Véronique Le Guen et Isabelle Autissier, symbolisant l'ouverture croissante des rôles d'aventurier à tous et à toutes. Le documentaire se clôt sur une réflexion plus large dédiée à l'impact humain sur la planète et l'importance croissante de l'écologie dans l'aventure moderne.
Deux documentaires inédits de
Bertrand Delais — Raconté par
Elsa Lepoivre
de la Comédie-Française
—
Montage
Françoise Tubaut
— Musique originale
Pascale Le Berre — Produit par
Jérôme Caza
et Nicolas Traube — Production
2P2L
et French Cancan — Avec la participation de
France Télévisions
Toute l’Histoire
CNC.
Le siècle des explorateurs est diffusé dimanche 9 juin à 21.05 sur France 5