« Le Monde en face : Cargos, dans les soutes de la mondialisation »
Au tonnage près
France 5
Documentaire
Le commerce mondial est devenu indissociable du transport maritime. Tous les jours, des porte-conteneurs sillonnent les mers et les océans chargés de leurs précieuses marchandises. Nicolas Vescovacci et Alfred de Montesquiou ont pu embarquer à bord du « Merete Maerks » pour filmer une de ses traversées. Un voyage de Busan en Corée du Sud jusqu’à Rotterdam aux Pays-Bas à découvrir dimanche 6 octobre à 21.05 sur France 5.
Il faut un jour s’être rendu aux abords d’un port de commerce ou avoir navigué en haute mer pour réaliser ce qu’est devenu le commerce maritime. Des cargos, toujours plus nombreux et imposants, sur lesquels sont stockées des marchandises acheminées d’un port à un autre. Vraquiers, pétroliers, navires-citernes, navires rouliers, navires de marchandises diverses et porte-conteneurs composent cette flotte en constante augmentation dont nous sommes devenus dépendants. Et comme tout commerce qui se respecte, au moindre accident, incident, c’est toute l’économie qui retient son souffle. Pour mesurer l’impact économique et écologique de ces navires de commerce, un porte-conteneurs a ouvert ses portes le temps d’une traversée, le Merete Maerks. Ce mastodonte de 399 mètres de long pour 60 mètres de large peut contenir jusqu’à 18 000 conteneurs. Il est la propriété du groupe danois Maerks, le deuxième armateur mondial derrière la MSC (Mediterranean Shipping Company S.A.).
Chaque fois que vous traversez, vous devez vérifier si la grue est en mouvement. Vous devez faire attention pour éviter les accidents.
Camille Durban, marin à bord du « Merete Maerks », à propos du chargement des conteneurs
Une course à la rentabilité
Tout est question de rentabilité. « En moyenne, nous ne restons pas à quai plus de vingt-quatre à quarante-huit heures », précise le capitaine du navire. Un laps de temps suffisant pour décharger et charger les conteneurs (en s’assurant lors de cette étape qu’ils soient répartis sur toute la coque) et ravitailler le navire, si nécessaire. Pour comprendre combien ces cargos sont devenus un atout dans la course au productivisme et à la mondialisation, il faut imaginer le volume qu’ils transportent d’un bout à l’autre de la planète. Armateurs et industriels y trouvent leur compte. Les consommateurs aussi. Qu’en est-il des petites mains travaillant au quotidien sur ces géants des mers ? Sont-elles gagnantes dans l’affaire ? Camille Durban, marin sur le Merete, gagne 1 000 dollars par mois en étant blanchie et nourrie. Soit le double de ce qu’elle toucherait si elle était restée aux Philippines. En contrepartie, elle travaille six jours sur sept, huit à dix heures par jour. Comme l’explique un interlocuteur aux journalistes : « Quand vous regardez les grilles de salaires de l’industrie maritime, les marins ordinaires sont toujours les moins bien payés. L’industrie maritime fournit 90 % des besoins de la planète, et peut-être même plus. C’est le secteur industriel le plus important de l’économie mondiale. Et sa main-d’œuvre est la classe ouvrière la plus pauvre du monde. »
La conteneurisation, comme n’importe quel business, est là pour améliorer la performance.
Stuart Neil, directeur de la stratégie et communication ICS (représentant des armateurs)
Fin d'un conflit social majeur aux Etats-Unis. Les dockers américains vont reprendre le travail après trois jours de grève, selon un communiqué commun de leur syndicat et du patronat publié jeudi 4 octobre [2024]. Le blocage des ports aux Etats-Unis menaçait de provoquer pénuries et hausses de prix à un mois de l'élection présidentielle. Quelque 45 000 membres du syndicat des dockers (ILA) étaient en grève depuis mardi dans 36 ports de l'Alliance maritime des Etats-Unis (USMX) sur la côte Est et le golfe du Mexique.
Source : « France Info »
Le Monde en face : Cargos, dans les soutes de la mondialisation
Ils sont les géants invisibles du commerce mondial. Incarnation d’une industrie globalisée, les cargos porte-conteneurs passent d’un continent à l’autre, délivrant, loin des yeux du grand public, 90 % des marchandises que nous consommons : des pneus de nos voitures jusqu’aux téléphones portables.
Pour ce documentaire, Nicolas Vescovacci et Alfred de Montesquiou ont eu l’autorisation exceptionnelle de monter à bord du Merete Maerks : 399 mètres de long, 60 mètres de large. Ce navire est la propriété du groupe danois Maerks, le deuxième armateur mondial. De Busan en Corée du Sud jusqu’à Rotterdam aux Pays-Bas, suivez le périple du Merete Maerks et de ses membres d’équipage. Vingt-trois hommes et femmes uniquement. Petites mains inconnues du commerce mondial, elles vivent pendant des semaines et parfois des mois un huis clos étonnant, documenté avec précision grâce à des carnets de bord réalisés par les membres d’équipage eux-mêmes. Leur mission : sécuriser quinze à vingt mille boîtes multicolores entassées sur des ponts jusqu’à 50 mètres de haut.
Ce film pointe avec rigueur les dérives et les conséquences environnementales d’une industrie prospère, peu régulée, qui repose sur une main-d’œuvre à bas coût et un faible taux d’imposition. D’est en ouest, le voyage du Merete Maerks nous fait pénétrer dans les soutes de la mondialisation. Un film inédit qui nous fait comprendre les rouages du commerce mondial, rendu si fragile par les crises géopolitiques.
Ce documentaire sera suivi d’un débat présenté par Mélanie Taravant.
Magazine – Présentation Mélanie Taravant
Documentaire (70 min – 2024 – inédit) – Auteurs et réalisateurs Nicolas Vescovacci et Alfred de Montesquiou – Production Tony Comiti Productions et Dreamtime, avec la participation de France Télévisions, du Centre National du Cinéma et de l’Image animée – Avec le soutien de La Procirep – Société des Producteurs et de l’Angoa
Ce documentaire est diffusé dimanche 6 octobre à 21.05 sur France 5
Le Monde en face : Cargos, dans les soutes de la mondialisation est à voir et revoir sur france.tv