Saviez-vous que le lin est thermorégulant, riche en oméga-3, que sa culture nécessite peu d’eau et que nous en sommes le premier producteur mondial ? Et ce n’est pas tout… La preuve en images, mardi 1er avril à 21.05 sur France 5.
C’est un produit qui est hyper intéressant, qui est assez novateur (…). On parle quand même de produit naturel, on ne parle pas d’additif, d’un truc complètement industriel.
Jean-Marie Baudic, chef étoilé, à propos de l’apport du lin dans ses recettes
Cette plante, aux fleurs parées de pétales bleus, est dotée de mille vertus. Au point que tout, vraiment tout, est utilisé chez elle. D’ailleurs, il suffit de voir l’intérêt qu’on lui porte à nouveau, depuis quelques années, pour réaliser combien le lin est un atout de taille pour supporter le changement climatique et préserver notre santé. « On a le bon climat pour faire du lin, explique Bertrand Decock depuis un champ en cours de récolte. Le bon terroir, donc les bonnes terres pour faire de la qualité et également le savoir-faire, qui a été acquis depuis des générations dans la culture du lin. C’est la conjonction de ces trois éléments qui fait que nous avons les meilleurs lins du monde et ces trois éléments-là, on ne les retrouve pas ensemble dans d’autres régions. » Raison pour laquelle nous en sommes les premiers producteurs (80 % de notre production est exportée vers la Chine). Comme d’autres industries textiles, celle du lin s’est trouvée malmenée par la concurrence étrangère, au point de disparaître un temps de notre paysage. Un temps seulement, puisqu’en 2022 l’entreprise Safalin a fait le choix de relocaliser une partie de sa filature à Béthune. « On a senti qu’il y avait une appétence de plus en plus forte de la part du consommateur, mais également des marques, de trouver des produits les plus locaux possibles, précise le président de l’entreprise, Olivier Guillaume. On avait la chance d’avoir le lin qui poussait en France. On pouvait faire toutes les étapes de transformation mais plus la filature. On s’est dit : « On a encore ce savoir-faire, c’est le moment de peut-être retenter l’aventure et de remettre un outil de filature en France. » Et c’est ce qu’on a fait (…). Aujourd’hui, il y a un vrai changement, le lin c’est une fibre qu’on va retrouver dans les produits modes, mais surtout ça devient un intemporel, un incontournable dans les collections. Cela a plus que le vent en poupe. La plupart [des marques de luxe] sont en train de se réapproprier le lin. Pas seulement pour son aspect esthétique mais également pour son impact environnemental, qui est positif. »
De la culture jusqu’au tissage, on est 100 % français. Le lin, d’un point de vue portabilité, c’est très agréable à porter, c’est souple, costaud, résistant, et ça pollue moins.
Jean-Charles Tchakirian, créateur de la marque Le Gaulois
Rien ne se perd dans le lin, tout se transforme
Outre l’utilisation du lin dans la filière textile, il existe d’autres secteurs où cette plante est devenue (ou pourrait devenir) incontournable. Saviez-vous qu’il existait des blocs à maçonner en béton de lin fabriqués à partir d’anas de lin (un isolant naturel qui confère au logement confort thermique, perspirance et isolation phonique) ? Avez-vous déjà remarqué le logo Bleu-Blanc-Cœur, dont la fleur bleue apparaît en haut à droite, en achetant vos produits laitiers ou votre viande ? « Bleu-Blanc-Cœur, c’est le fruit de nombreuses années d’étude, de recherche, d’application, de mise en œuvre, précise le médecin nutritionniste Jean-Michel Lecerf, et qui a quelque chose de très positif dans la nutrition humaine et la santé humaine. » « Une démarche agricole et alimentaire durable [née en 2000] qui, comme précisé sur le site de Bleu-Blanc-Cœur, vise à améliorer la qualité nutritionnelle et environnementale de notre alimentation, en diversifiant et équilibrant l’alimentation des animaux avec des fourrages et des graines d’intérêts nutritionnels naturellement riches en oméga-3 (herbe, luzerne, lin, féverole…). » Ce que confirme le nutritionniste : « Ces animaux vont transformer ces graines, pour en extraire l’essentiel, c’est-à-dire les oméga-3. Et quand on mange ces animaux, la chair ou le lait de ces animaux, eh bien c’est un apport tout à fait significatif en oméga-3 facilement digéré. Les oméga-3 font partie des acides gras indispensables pour notre alimentation et qui permettent d’avoir un équilibre sur des tas de domaines dans notre organisme. »
Le chanvre et le lin sont des symboles de l’avenir durable de notre agriculture et de notre industrie. En soutenant leur développement, nous affirmons notre engagement pour une transition écologique ambitieuse, créatrice d’emplois et respectueuse de notre environnement. La France, leader dans ces filières, ouvre la voie vers un avenir plus vert, en plaçant l’innovation et la relocalisation au cœur de notre stratégie.
Annie Genevard, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire (ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, 26 février 2025)
Botanique et culture
« Le lin cultivé (Linum usitatissimum) est une plante annuelle qui meurt après reproduction (…).
La durée de la culture du lin est généralement dite de 100 jours. En réalité, pour le lin oléagineux, on compte de 100 à 180 jours et pour le lin textile de 140 à 200 jours si l’on va jusqu’à la maturité des graines.
Il existe également quelques espèces du genre ornemental (Linum grandiflorum), à fleurs rouges ou blanches, nommé lin de Venise. Il subsiste aussi en Bretagne des petits lins sauvages (Linen bihan), à tiges courtes et feuilles étroites, présentes plutôt dans les zones du littoral, les prairies sèches et au bord de routes. L’huile du Linum cartharticum est utilisée pour ses vertus purgatives. »
Source : Lin et chanvre en Bretagne
Quand on réussit bien, que les cours du lin sont atmosphériques, on vend un kilo de fibres de lin, aujourd’hui, à près de 10 euros le kilo de filasse. En 2017, on était à 1,80 euro. Avec une filasse à 10 euros, avec un bon résultat dans les champs, on peut prétendre à 10 000 euros l’hectare de revenus. Ce qui est énorme. Y a pas une culture qui est capable de faire ça, à part du champagne.
Arnaud Van Robaeys
Le Lin, ce trésor français
Le lin, dont les premières traces remontent à l’Égypte des pharaons, est le plus vieux textile connu. La France est le premier producteur mondial de cette fibre noble. Draps hypoallergéniques, vêtements légers qu’on aime porter l’été, jeans branchés 100 % made in France, le lin, avec ses qualités exceptionnelles, connaît aujourd’hui un nouveau destin. Il intéresse de nombreuses industries de pointe comme l’automobile, l’aéronautique, les cosmétiques, l’ameublement, le bâtiment ou le sport.
Riches en oméga-3, ses graines sont excellentes pour la santé des animaux et des hommes, et à l’origine du label Bleu-Blanc-Cœur.
Pourquoi notre lin est-il si recherché ? Qui le cultive et le transforme ? Comment cette fibre fait-elle tourner notre économie ? Quels sont les enjeux écologiques ? Enquête sur ce trésor français qui séduit la planète entière.
Documentaire (52 min – 2025 – inédit) – Auteur et réalisateur Vincent Guérin – Production Jara Prod, avec la participation de France Télévisions et du Centre National de l’Image et du Cinéma d’Animation
Ce documentaire est diffusé mardi 1er avril à 21.05 sur France 5
Le Lin, ce trésor français est à voir et revoir sur france.tv