« La répression des femmes en Iran »

Qu’est-ce qu’elles ont fait au bon dieu ?

France.tv la plateforme

Documentaire

La révolte en Iran a commencé il y a deux ans à la suite de la mort de Mahsa Amini. Mais que savons-nous de sa disparition et de celle d’autres jeunes ? Que s’est-il passé alors ? Que se passe-t-il aujourd’hui ? Comment vivent les Iranien.ne.s ? À l’occasion de ce triste anniversaire, plusieurs films sur la plateforme france.tv, notamment de la collection « Le Prix de la liberté », nous apportent leurs regards éclairants sur la société iranienne. À partir du 16 septembre.

Films de la programmation « La répression des femmes en Iran ». © France Télévisions

Fortement engagé contre l’oppression et la régression des droits des femmes, partout dans le monde, France Télévisions, en hommage à Mahsa Amini et au courage des femmes iraniennes, propose sur sa plateforme france.tv plusieurs œuvres et documentaires de référence qui nous alertent et nous éclairent sur l’Iran d’aujourd’hui :

Au cœur de la révolte iranienne
La mort de Mahsa Amini, le 16 septembre 2022, a entraîné un soulèvement inédit en Iran porté par le mouvement « Femme, vie, liberté », violemment réprimé par le régime des mollahs. La commémoration prochaine de ce triste anniversaire nous rappelle que la répression contre les femmes et les filles continue en Iran. Soutenues par une grande partie de la jeunesse opposée à la brutalité et aux persécutions systémiques de la République islamique, les Iraniennes n’ont pas cessé de se battre, au péril de leur vie, pour leurs droits et leur liberté.
Dans ce documentaire, Au cœur de la révolte iranienne, nous suivons, grâce à des vidéos amateurs, des publications sur les réseaux sociaux, des vidéos de sécurité qui transitent parfois sous le caftan et des témoignages, la progression de la révolte qui a suivi la mort de Mahsa Amini. Jour après jour, la contestation s’intensifie et la répression suit, exponentielle. Après ses funérailles, en signe de protestation, de nombreuses femmes coupent leurs cheveux pour signifier qu’elles garderont le contrôle de leur corps, de leur vie. Elles brûlent leur hijab (foulard). Elles vont au bout d’elles-mêmes… Et après Mahsa, d’autres martyres de cette répression aveugle ont succombé sous les coups de la police des mœurs : Nika, adolescente énergique, battue à mort. Les autorités ont prétendu qu’elle s’était suicidée. Sarina, une jeune youtubeuse en cuisine, maquillage et musique. Peu ou pas politisée, elle rejoint néanmoins les manifestations, dès le 22 septembre. Mais, un soir, elle ne rentre pas. Cette deuxième mort suspecte entraîne des révoltes dans les écoles, où les élèves brûlent le portrait de l’ayatollah, malgré la menace de certains professeurs de les dénoncer. 

Nous sommes à un moment clé de notre histoire où de tels événements sont nécessaires.

La mère de Nika

Le Kurdistan est la région où les affrontements ont été les plus violents. Les forces de l’ordre ont ouvert le feu sur la population. L’État incrimine les séparatistes kurdes. Les autopsies sont falsifiées. Keivan, étudiant en médecine, aidait les blessés, il a été emprisonné, battu et violé ; comme Reza, qui lors de son procès alerte le juge sur les sévices qu’il a subis. Celui-ci lui répond : « Ferme-la ou je te viole aussi. » 
Comment expliquer de telles violences ? Pourtant, ce sont celles qui s’exercent dans tous les pays où le pouvoir n’écoute plus la parole du peuple ; où l’État gouverne hors sol, distillant la peur et la haine de l’autre au travers des médias ; où les décideurs n’agissent qu’en fonction du pouvoir et de l’argent, et ne sont plus les représentants des habitants, des électeurs. 
En Iran, la protestation s’est calmée pour un temps, mais elle continue sur les réseaux sociaux. Tel un feu qui couve, elle s’éteindra vraisemblablement seulement lorsqu’un gouvernement moins répressif à l’égard du peuple sera mis en place. 

Si nous ne sommes pas unies, pour nous toutes, ce sera fini !

Témoignage d’une jeune femme

Nous, jeunesse(s) d’Iran
À travers six récits portés par des témoins de moins 25 ans, le documentaire Nous, jeunesse(s) d’Iran traverse de manière inédite la société iranienne d’aujourd’hui. Un pays biberonné à Internet et aux réseaux sociaux, où un Iranien sur dix a moins de 35 ans. Un peuple dont le niveau académique est le plus élevé du Moyen-Orient, mais où un jeune sur quatre est au chômage. Face à l’usure du régime des mollahs, les six récits, six différents visages de la jeunesse iranienne, offrent un éclairage exceptionnel sur les transformations en cours au sein de la république islamique d’Iran.
Les visages ont été modifiés par IA (intelligence artificielle).

En secret
Atefeh et sa meilleure amie, Shirin, fréquentent les soirées branchées du Téhéran underground. Elles essayent de profiter au mieux de leur jeunesse, quand Mehran, le frère et complice d’Atefeh, devient membre de la police des mœurs. Alors qu’il désapprouve sévèrement leur besoin de liberté, Mehran tombe amoureux de Shirin. Ses sentiments vont vite tourner à l’obsession et mettre à l’épreuve l’amitié des jeunes filles et leur soif de légèreté.

La Torture blanche
Narges Mohammadi*, vice-présidente du Defenders of Human Rights Center en Iran, emprisonnée plusieurs fois depuis 2012, est actuellement détenue depuis novembre 2021 pour « atteinte à la sécurité nationale ». Sa condamnation à 8 ans de prison et 80 coups de fouet (allongée en août 2023 à 10 ans et 9 mois de prison et 154 coups de fouet) est une volonté délibérée des autorités gouvernementales de faire taire cette défenseuse des droits humains. Narges Mohammadi a réalisé ce documentaire à partir d’entretiens avec 16 anciens détenus, hommes et femmes qui ont subi la torture blanche : quatre murs blancs, sans lumière naturelle et un isolement total. Une torture redoutablement efficace qui ne laisse pas de traces, poussant certains à avouer n’importe quel crime après quelques mois, quitte à être exécutés. Tous racontent la mécanique de destruction psychologique, l’humiliation, la torture et les traumatismes qui perdurent.

* Narges Mohammadi, prix Nobel de la paix pour son combat contre l’oppression des femmes en Iran et sa lutte en faveur de la promotion des droits humains et de la liberté pour tous.

Collection documentaires à (re)voir sur france.tv
Collection documentaire à (re)voir sur france.tv
© France Télévisions

Collection « Le Prix de la liberté »

Une collection de documentaires coups de poing pour faire entendre la voix de ceux qui donnent leur vie pour la liberté. En Ukraine, en Russie, au Moyen-Orient ou en Inde… partout où leurs droits sont bafoués, des héros ordinaires se battent contre l’oppression.
Des hommes, des femmes, des enfants sont confrontés à la violation de leurs droits en raison de leur origine, de leur sexe, de leur condition sociale ou de leur croyance. Ils sont des milliers à subir cette injustice. Jeunes militants, médecins, journalistes ou avocats, tous se battent au quotidien avec courage et détermination. Ils donnent une voix à tous ceux qui sont réduits au silence. Ils donnent leur vie pour la liberté. 

Parmi les films de la collection « Le Prix de la liberté » sur france.tv :

Au cœur de la révolte iranienne

Documentaire (59 min – 2023) – Réalisation Majed Neisi — Production Passion Pictures et Neisi Films

La Torture blanche

Documentaire (59 min – 2023) – Création Narges Mohammadi — Réalisation Narges Mohammadi, Vahid Zarezadeh et Gelareh Kakavand — Production Édition Baran


Et aussi sur france.tv

Nous, jeunesse(s) d’Iran 
Documentaire (70 min – 2024) – Réalisation Solène Chalvon-Fioriti — Production Chrysalide et Elephant Doc — Produit par Béatrice Schönberg — Avec la participation de France Télévisions

En secret
Un film de Maryam Keshavarz (2012) – Musique Gingger Shankar
Avec Nikhol Boosheri (Atefeh Hakimi), Sarah Kazemi (Shirin Arshadi), Reza Sixo Safai (Mehran Hakimi), Soheil Parsa (Firouz Hakimi)

Ces films sont à voir et revoir en intégralité et gratuitement sur france.tv à partir du 16 septembre

Voir la grille des programmes TV disponibles cette semaine 

Publié par Diane Ermel le 16 septembre 2024