« La Conspiration du silence »

L’épilogue de la série documentaire événement : l’affaire des disparues de l’Yonne n’a pas encore livré tous ses secrets

France 3 Régions

Documentaire

Troisième et ultime saison de cette fresque documentaire qui fait toute la lumière sur l’une des plus obscures histoires criminelles françaises. Dimanche 17 novembre à 21.05 sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté et dès le vendredi 15 novembre sur france.tv.


« Le monde est trop dangereux pour qu’on y vive, non pas à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui les laissent faire sans bouger » : placée en ouverture du tout premier épisode de La Conspiration du silence, cette citation d’Albert Einstein donnait le ton. Au moment d’aborder la troisième et ultime saison, l’adage reste un parfait (et glaçant) résumé de cette ambitieuse série documentaire qui, alliant la précision de l’enquête et l’esthétique du cinéma policier, revisite les affaires criminelles et les années d’errements judiciaires et d’omerta généralisée, que l’histoire médiatique a retenu sous le nom des « disparues de l’Yonne ». 
Des années 1970 jusqu’au début des années 1990, au total, près d’une vingtaine de jeunes femmes ont disparu « mystérieusement », sans laisser de trace et sans même, presque, que l’on s’en inquiète dans le département de l’Yonne. Comment ce territoire rural a priori sans histoire a-t-il pu devenir, si longtemps, le terrain de jeu de tueurs en série comme Émile Louis et Michel Fourniret, mais aussi du pédophile Michel Garnier ou des époux Dunand (qui enlevaient et séquestraient des jeunes femmes de la DDASS pour les offrir à la torture de clients restés pour la plupart non identifiés à ce jour) ? Il y a ceux qui font le mal et ceux qui laissent faire, sans bouger. Tout le mérite de cette série documentaire est de s’intéresser non pas tant à la figure du mal qu’au silence dont il se nourrit et qui, d’une certaine manière, l’autorise. Près de cinquante ans après les premières disparitions, nourris de vingt ans d’investigation et de recueil de témoignages, les réalisateurs Thierry Fournet et Vincent Hérissé révèlent et dénoncent, d’épisode en épisode, l’autoritarisme et la liberté de mœurs des établissements médico-sociaux (dont sont issues la plupart des « disparues »), la compromission de certains notables, l’incompétence, voire la corruption, judiciaire qui ont permis cette inertie scandaleuse.

Le silence devient lâcheté lorsque l’occasion exige de dire toute la vérité et d’agir en conséquence.

Citation de Mahatma Gandhi, en exergue de « La Conspiration du silence »

Après avoir captivé plus de 1,8 million de spectateurs sur france.tv et remporté un franc succès lors de ses diffusions sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté et France 2, La Conspiration du silence revient pour une ultime saison. Si les deux premières ont mis en lumière les manquements et l’indifférence ayant rendu possibles les crimes d’Émile Louis, le suicide du gendarme Jambert et l’affaire Dunand, cet épilogue en quatre épisodes se concentre sur les meurtres perpétrés par Michel Fourniret et Monique Olivier et les crimes du pédophile de Venouse, Michel Garnier, qui a sévi en toute impunité pendant plus de quarante ans.
Une plongée au cœur de plusieurs affaires certes différentes mais qui, chacune à leur manière, racontent comment le manque d’attention aux victimes, l’indifférence judiciaire et surtout le silence collectif sont des pièges mortels pour des victimes innocentes. La Conspiration du silence n’a pas encore livré tous ses secrets…

Les résumés de la saison 3  

« La Conspiration du silence »
« La Conspiration du silence ».
© AMDA Production

Épisode 1 : Classé sans suite
L’arrestation en Belgique de Michel Fourniret, le 26 juin 2003 après la tentative d’enlèvement d’une adolescente, a des répercussions jusque dans l’Yonne. Le Français, né soixante et un ans plus tôt dans les Ardennes, plaide « l’accident », mais sa femme, Monique Olivier, finit par livrer des noms de victimes. Parmi elles, Isabelle Laville, la lycéenne disparue depuis décembre 1987 près d’Auxerre. À l’époque, l’affaire avait fait grand bruit, mais l’enquête s’était vite enlisée sur la mauvaise piste, celle d’Émile Louis. Peu curieuse, la justice avait classé le dossier après seulement quelques semaines de vaines recherches, dans un contexte pesant de disparitions et de crimes inexpliqués dans la région à la fin des années 1980… 

Épisode 2 : À la recherche du temps perdu
En mai 2008, Michel Fourniret et Monique Olivier sont condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité pour les assassinats de sept jeunes filles en Belgique et en France. Mais le couple diabolique traîne encore quelques fantômes derrière lui. La femme du tueur obsédé par les vierges distille les informations à son rythme. Elle donne deux autres noms de victimes figurant sur la liste des disparues de l’Yonne : Marie-Angèle Domèce, une fille fragile de la DDASS volatilisée depuis juillet 1988, et Joanna Parrish, une jeune Anglaise dont le corps supplicié avait été repêché dans la rivière au printemps 1990. Là encore, les dossiers s’étaient égarés dans les limbes de la justice auxerroise, toujours aussi prompte à classer les affaires. Malgré les aveux, la nouvelle enquête prend une tournure inattendue, jouant dangereusement avec le temps qui passe.

Épisode 3 : Le silence d’un village
En novembre 2002, en plein scandale des disparues de l’Yonne, une autre affaire sordide ébranle la banlieue d’Auxerre. Des tracts révèlent qu’à Venouse, petit village rural accolé à celui de Rouvray, où la première victime identifiée d’Émile Louis avait été retrouvée en 1981 dans un abri à bestiaux, sévit un pédophile depuis plus de vingt ans. Jérôme Nozet accuse Michel Garnier, éleveur de cochons respecté et figure locale unanimement appréciée, de l’avoir régulièrement violé de 9 à 15 ans dans les années 1980. Les faits sont prescrits, mais en menant sa propre enquête Jérôme Nozet découvre des dizaines d’autres victimes, certaines bien plus anciennes que lui, et surtout que la propre famille de son agresseur était au courant de ses agissements. Comment un village de quelques centaines d’habitants a-t-il pu fermer les yeux si longtemps sur quarante ans d’agressions sexuelles commises sur ses enfants ?

Épisode 4 : Épilogue
En cinquante ans, le département de l’Yonne a été secoué par une série de crimes et de disparitions qui ne doit rien au hasard. Émile Louis, Michel Fourniret, ou encore les époux Dunand et leurs séances de torture tarifées, ces redoutables prédateurs sexuels ont prospéré sur un terreau facilitant leurs multiples passages à l’acte. Région rurale gangrenée par la misère, services sociaux défaillants, voire complices, élus locaux aveugles, justice auxerroise dysfonctionnelle… cette concentration de facteurs a conduit à une omerta généralisée, laissant le champ libre à toutes sortes d’atrocités longtemps restées impunies pour préserver la respectabilité du département et de ses notables. Depuis le retentissant scandale des disparues de l’Yonne, une stèle du souvenir rend hommage aux victimes et les familles endeuillées ont désormais le droit de réclamer des comptes. Pour autant, les autorités politiques et judiciaires icaunaises ne semblent pas avoir tiré toutes les leçons des errements passés.  

La Conspiration du silence

Collection documentaire – Saison 3 inédite (4 x 45 min) – Sur une idée originale de France 3 Bourgogne-Franche-Comté – Scénario et réalisation Thierry Fournet et Vincent Hérissé – Production AMDA Production avec France Télévisions

La Conspiration du silence est disponible en avant-première et en intégralité sur la plateforme france.tv dès le vendredi 15 novembre, avant sa diffusion en prime time sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté dimanche 17 novembre à 21.05, suivie d’une émission spéciale présentée par Elsa Bezin et réalisée par Olivier Chevillard

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Publié le 11 novembre 2024