Plongée vertigineuse dans les tréfonds psychiques du « Grêlé »

Ses enfants le surnomment le « psychiatre de l’horreur ». Daniel Zagury, ancien chef du service psychiatrique du Bois-de-Bondy (Seine-Saint-Denis), est l’un des experts judiciaires les plus réputés des tribunaux. En plus de trente ans de carrière, il a sondé la psyché de terroristes, de génocidaires et de tueurs en série, témoignant notamment dans des procès aussi retentissants que ceux de Guy Georges, Patrice Alègre ou Michel Fourniret. Il est la voix off d’Insoupçonnable, le fil rouge de cette série docu-fiction policière glaçante, le plus à même de nous guider à travers les tréfonds psychiques du « Grêlé ». « Je suis conscient d’avoir approché le mal de très près, confie-t-il. Je veux répondre à cette énigme : qu’est-ce qui pousse certains hommes à commettre des actes aussi terribles ? »
Le « Grêlé », surnom du serial killer à la peau abîmée qui terrifia Paris et sa région dans les années 1980-1990, pose cette question au carré. De par son ampleur (trois générations d’enquêteurs restés bredouilles malgré trente-cinq ans de traque), sa noirceur (au moins cinq meurtres et six viols d’une barbarie inouïe) et son épilogue surprise (les aveux que laisse, avant de se suicider, un certain François Vérove, policier à la retraite, dont l’ADN est ensuite confondu avec celui des scènes de crime), l’affaire ne cesse d’interroger la terrifiante vérité – à proprement parler insoupçonnable – de l’âme humaine, comme une variante de la « banalité du mal » théorisée par la philosophe Hannah Arendt. Comment ce policier modèle, bon père de famille, grand-père aimant, peut-il également, non pas en parallèle mais simultanément, être cet effroyable prédateur, ce redoutable assassin ?

[L’affaire du « Grêlé »] bouscule une partie de mes certitudes. Je veux plonger dans cette affaire pour comprendre. Qu’est-ce qui a échappé aux enquêteurs ? Qu’est-ce qui nous a échappé à tous ? 

Daniel Zagury - « Insoupçonnable »

Si la mort de François Vérove met fin, en l’absence de procès, à toute tentative d’explication, Daniel Zagury entreprend tout de même, devant la caméra du cinéaste Élie Wajeman (Alyah, Médecin de nuit, Le Bureau des légendes), de pratiquer une forme d’expertise judiciaire. Se plongeant dans les dossiers de la Crim’, exhumant la vie du meurtrier, retraçant son parcours et détaillant les rouages de cette sinistre affaire, le psychiatre s’affronte autant à Docteur Jekyll qu’à Mister Hyde. Au fil des quatre épisodes et à mesure de la progression du psychiatre, Insoupçonnable relate la traque inachevée du criminel. Des archives pour certaines inédites, débusquées par la journaliste Patricia Tourancheau (journaliste pour Les Jours et auteure de Le Grêlé – Le tueur était un flic, paru aux éditions du Seuil), émaillent le récit de témoins de premier plan. Policiers, victimes n’ayant jamais parlé et enquêteurs racontent l’affaire en essayant de comprendre comment et pourquoi le tueur a échappé à la police judiciaire. Une plongée vertigineuse au cœur du cold case le plus intrigant de l’histoire judiciaire française.

Insoupçonnable, le psychiatre et le tueur 

Épisode 1
Un psychiatre s’empare d’un cas extraordinaire, qui a trompé la police pendant trente-cinq ans : l’affaire dite du « Grêlé ». En 1987, la brigade des mineurs est sur la piste d’un violeur en série à Paris. À la suite de l’audition de jeunes filles approchées, parfois violées, par un homme qui semble être le même, se dessine très vite la piste d’un multirécidiviste. Mais les liens sont difficiles à établir entre toutes ces affaires, les témoignages divergent parfois. Jusqu’au jour où la Crim’ s’intéresse à l’une des victimes de cet homme : il se peut que la personne qu’elle traque soit rattachée à un autre cas… Cette fois-ci, il s’agit du meurtre d’une petite fille. 

Épisode 2
Le psychiatre découvre peu à peu le mécanisme qui s’est mis en place chez le tueur. Les enquêteurs de la Crim’ traquent celui qui a commis l’horreur de l’assassinat de Cécile Bloch. Mais l’enquête n’avance pas, l’archaïsme de la police technique et scientifique à la fin des années 1980 est fatidique. Réduits à décortiquer le mode opératoire du tueur et à utiliser son seul portrait-robot, les inspecteurs cherchent, pensent trouver des choses, mais, en réalité, ils s’égarent.

Épisode 3
C’est le temps de l’obsession : le psychiatre et les enquêteurs sont hantés par cette affaire sans fin, qui multiplie les fausses pistes. Grâce aux progrès de la police scientifique et la mise au point de l’ADN, l’affaire du « Grêlé » prend une dimension tentaculaire. Mais, malgré le nombre de cas, d’indices, et les nouveaux outils mis à leur disposition, l’affaire dépasse les enquêteurs, et le tueur, lui, court toujours.

Épisode 4
Alors que le psychiatre assemble les dernières pièces du puzzle, des enquêteurs parallèles se mêlent à l’énigme du « Grêlé ». L’enquête officielle, elle, est à l’arrêt depuis des années. Mais un dernier coup de théâtre dans une affaire décidément hors norme éclate ! Le corps de François Vérove est retrouvé dans un petit studio. À ses côtés, une lettre, qui donne les réponses tant recherchées par trois décennies d’enquête.

Série docu-fiction inédite (4 x 52 min – 2024) – Adaptée du livre Le Grêlé – Le tueur était un flic (Seuil, 2022) de Patricia Tourancheau – Réalisation Elie Wajeman avec Patricia Tourancheau – Sur une idée originale de Patricia Tourancheau – Scénario Elie Wajeman, Patricia Tourancheau, Adrien Rode et Laure Chichmanov – Production Imagissime (Mediawan)

Insoupçonnable, le psychiatre et le tueur, diffusé dès mardi 24 septembre à 21.05 sur France 2, est à (re)voir sur france.tv

Découvrez le livre qui a inspiré « Insoupçonnable »

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