Homme de convictions, artiste à part entière – à la fois sculpteur, peintre, comédien, musicien – mais surtout célèbre pour ses talents d’auteur-interprète à la plume poétique, l’infatigable Hugues Aufray est mis à l’honneur dans ce documentaire intime. L’un des monuments de la chanson française et ses plus grands secrets nous sont dévoilés vendredi 28 février à partir de 23.25 sur France 3.
Depuis plus de soixante ans et avec près de 300 chansons à son actif – « Santiano », « Céline », « Adieu monsieur le professeur », « Dès que le printemps revient »… –, Hugues Aufray nous séduit toujours autant par son énergie, ses engagements et sa liberté de penser. Mireille Dumas nous propose un nouveau tête-tête avec cette légende du répertoire musical français. Un témoignage touchant qui mêle habilement chansons et confidences, passé et présent.
Avant de devenir l’artiste que l’on connaît et d’acquérir une certaine notoriété, Hugues Aufray a mené la vie de bohème. Véritable saltimbanque, il se produit ici et là à travers la France. Descendant de la noblesse gasconne par sa mère et d’une lignée de diplomates bretons par son père, son statut social ne l’épargne pas d’une enfance quelque peu chaotique… Pur gaucher, le jeune homme est également dyslexique et souffre d’énurésie nocturne jusqu’à l’âge de 15 ans. Après la séparation de ses parents, il s’installe dans le Tarn avec sa mère et c’est à cet endroit qu’il se découvre une passion dévorante pour les chevaux. En témoigne son célèbre morceau « Stewball » – une chanson empreinte de mélancolie, qui raconte l’exploit d’un cheval blanc de course.
Le cheval a fait de moi un homme.
Hugues Aufray
Homme engagé, humaniste, très actif dans la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, il qualifie sa rencontre avec l’une des figures emblématiques du mouvement des droits civiques aux États-Unis, Martin Luther King, de « jour de gloire ». En 1966, le pasteur est de passage à Paris, l’occasion pour Hugues Aufray de chanter devant lui « Les Crayons de couleurs », une adaptation française de « What a Color is a Man », interprétée un an plus tôt par Bobby Vinton.
La lutte contre le racisme, c’est quelque chose d’important pour moi, j’ai toujours vu papa et maman se révolter devant le racisme et l’antisémitisme.
Au cours de sa carrière, Hugues Aufray fait également part de sa grande admiration pour une autre grande figure socialement engagée, Bob Dylan. En 1965, afin de mieux faire connaître l’Américain au public français, il lui dédie tout un album, Aufray chante Dylan. Cet opus est une reprise en français de quelques-uns des titres de la légende pop-folk. On y retrouve des morceaux phares tels que « Blowin’ in the Wind » – « Dans le souffle du vent » – ou encore « Don’t Think Twice, It’s All Right » – « N’y pense plus, tout est bien ».
Côté cœur, notre « éternel jeune homme », séducteur dans l’âme, assume depuis toujours sans lâcheté ses choix amoureux… Marié pendant plus de soixante ans à Hélène, la mère de ses deux filles à qui il a fait la promesse de ne jamais divorcer, il reste fidèle à son engagement jusqu’à la disparition de cette dernière. Le chanteur épouse en secondes noces Murielle – de quarante-cinq ans sa cadette –, son autre muse depuis presque trente ans.
Ce documentaire raconte sans fard les succès, les joies, les peines de cet artiste touche-à-tout. Et à presque 100 ans notre Hugues Aufray n’a pas fini de nous surprendre puisqu’il entame d’ici à quelques semaines une nouvelle tournée, « En ballade avec Hugues Aufray », pour 15 dates dans toute la France.
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Hugues Aufray, l’éternel jeune homme
Documentaire (inédit – 60 min – 2025) – Écriture et réalisation Mireille Dumas – Production
MD Productions