« Django »

Reda Kateb incarne le King of Swing

Culturebox

Cinéma

En retraçant un épisode méconnu de la vie de Django Reinhardt, le prince du jazz manouche, le réalisateur Étienne Colmar aborde le sort tragique des Tsiganes massacrés durant la Seconde Guerre mondiale. Un biopic porté par le talent de l’éblouissant Reda Kateb qui, dans un accord parfait, incarne avec grâce le King of Swing. À découvrir samedi 12 octobre à 21.00 sur Culturebox.

Django (Reda Kateb). © R. Arpajou ©Arches Films/Pathé/Curiosa Films/Moana Films/France 2 Cinéma

En 1943, l’insouciant Django Reinhardt (Reda Kateb), plus grand guitariste de jazz du monde, remplit tous les soirs les salles parisiennes. Et son succès est tel que même les nazis le réclament pour donner des concerts en Allemagne et l’utiliser à des fins de propagande. Alerté par la trouble Louise de Klerk (Cécile de France), Django découvre les massacres de masse de Tsiganes et s’enfuit à Thonon-les-Bains, espérant rejoindre la frontière suisse. Mais il est rattrapé dans sa fuite par les occupants qui l’obligent à donner un concert…

Adapté du roman Folles de Django d’Alexis Salatko (2013), ce biopic se concentre sur la vie de l’artiste durant l’Occupation. Derrière la caméra, le réalisateur Étienne Comar (scénariste de Mon roi de Maïwenn, Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois) signe sa première réalisation en prenant le parti de saisir un moment de bascule chez l’artiste : celui où le prince du jazz manouche, jusqu’alors focalisé sur sa musique, se confronte à l’horreur nazie et aux persécutions des Tsiganes. Une prise de conscience s’opère… Django sort de sa bulle intime et créative pour se heurter à l’histoire.

Aussi infantile et insouciant que sombre et grave, Django Reinhardt renaît sous les traits de Reda Kateb, qui s’empare avec force de la personnalité complexe du roi du swing. Une prestation remarquable qui vaut d’ailleurs une nomination aux César du meilleur acteur en 2018. Et pour incarner jusqu’au bout des doigts son personnage, Reda Kateb n’a pas hésité à prendre des cours intensifs de guitare durant l’année précédant le tournage, allant même jusqu’à tenter d’apprivoiser le jeu à trois doigts du musicien (une grave brûlure à la main suite à l’incendie de sa roulotte aurait créé le style si particulier de Django Reinhardt). Le musicien Christophe Lartilleux, capable de jouer avec trois doigts, est quant à lui devenu la doublure mains de Reda Kateb pour les gros plans. Les morceaux musicaux sont par ailleurs interprétés par le groupe de jazz manouche Rosenberg Trio. Dernier détail au service de la véracité de ce biopic : à l’exception de Reda Kateb, tous les Tsiganes apparaissant dans le film sont issus de la communauté manouche…

Reda Kateb et Cécile de France
Reda Kateb et Cécile de France.
© R. Arpajou © Arches Films/Pathé/Curiosa Films/Moana Films/France 2 Cinéma

Django 

À Paris, en 1943, sous l’Occupation, le musicien Django Reinhardt est au sommet de son art. Guitariste génial et insouciant, au swing aérien, il triomphe dans les grandes salles de spectacle alors qu’en Europe ses frères tsiganes sont persécutés. Ses affaires se gâtent lorsque la propagande nazie veut l’envoyer jouer en Allemagne pour une série de concerts…

Film (2017) — Réalisation Étienne Comar — Scénario Jérôme Salle et Caryl Fére  Productions Arches Films, Curiosa Films et Moana Films — En coproduction avec France 2 Cinéma
Avec Reda KatebCécile de FranceBea Palya

Diffusion samedi 12 octobre à 21.00 sur Culturebox
À voir et à revoir sur france.tv

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Publié par Céline Boidin-Lounis le 11 octobre 2024