Carole Gaessler à la rencontre de celles et ceux qui préservent le patrimoine antillais

Véritable fenêtre ouverte sur le monde, dans toute la richesse et la diversité de ses multiples et surprenants territoires,  Des racines & des ailes propose un numéro inédit consacré aux Antilles, dans le cadre de l'opération « Cœur Outre-mer » qui, du 16 au 31 octobre, voit France Télévisions bouleverser sa programmation pour raconter et décrypter les territoires ultramarins. Carole Gaessler et ses équipes arpentent la Guadeloupe et la Martinique, de Pointe-à-Pitre à Fort-de-France, des flancs de la montagne Pelée à la mangrove du Grand Cul-de-Sac marin. À coups d'images splendides, le voyage est, certes, dépaysant et spectaculaire, mais il est aussi et surtout l'occasion de rencontres stimulantes. La carte postale que nous envoie ainsi Des racines & des ailes est avant tout une façon de nous donner des nouvelles de l'avenir. Car les interlocutrices et interlocuteurs de Carole Gaessler sont des personnalités inspirantes, investies avec intelligence et détermination dans la préservation de leur patrimoine unique : en regardant le monde d'hier, elles et ils anticipent celui de demain. 

Lorsqu'on regarde la carte du monde, la Martinique est un grain de sable. Mais quand on fait un focus sur ce grain de sable, on se rend compte à quel point ce paysage est grandiose et magnifique. On a un joyau à l'état brut, qui mérite qu'on travaille pour lui, qu'on se batte pour lui.

Kora Bernabé, ingénieure agronome

Ainsi, sur les flancs de la montagne Pelée, inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2023, Kora Bernabé, une jeune ingénieure agronome, s’est lancé le défi de relancer la culture d’un cacao d’exception sur la terre de ses ancêtres — trésor qu’elle partage avec un artisan chocolatier amoureux des saveurs tropicales, Thierry Lauzéa. À Fort-de-France, Emmanuelle Soundjata, une jeune créatrice de mode, modernise la coiffe créole en madras, le maré tet, et raconte ainsi le combat des femmes antillaises après la fin de l’esclavage. La capitale de la Martinique regorge de trésors architecturaux : Marie-Michèle Darsières nous fait notamment découvrir la cathédrale Saint-Louis et la bibliothèque Schœlcher, deux œuvres de métal inspirées par Gustave Eiffel. 
En Guadeloupe, à Pointe-à-Pitre, c’est un autre patrimoine qui est au centre des attentions. L’urbaniste Sylvie Adélaïde et son association « Plus belle la rue » rendent tout leur éclat multicolore aux cases créoles, construites dès le XIX^e siècle par les ouvriers et les paysans affranchis de l’esclavage. Si le patrimoine bâti est riche, le patrimoine naturel l'est tout autant. Les naturalistes du parc national de Guadeloupe relèvent le défi de sauvegarder les magnifiques îlets et la mangrove du Grand Cul-de-Sac marin. Depuis quarante ans, au large de la Côte-sous-le-vent, la famille Rinaldi recense et étudie les mammifères marins, comme les dauphins argentés et les cachalots, menacés par les cargos et les filets de pêche.

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