« Maryse Condé, la liberté d’écrire »

De la Guadeloupe à la terre mère  

France 3

Documentaire

Elle a marqué de son empreinte la littérature francophone pendant des décennies. Romancière, passionnée par les mots, elle ne repose la plume qu’à l'âge de 87 ans — son dernier roman, L’Évangile du nouveau monde, est publié en 2021, trois ans avant sa mort. Tout au long de sa vie, à travers ses écrits, la plus Africaine des Guadeloupéennes n’a eu de cesse de questionner la vie et notamment son identité… Ce film retrace son destin exceptionnel, à voir le lundi 21 octobre à 23.50 sur France 3.

« Maryse Condé, la liberté d’écrire » © Bérénice Médias Corp. - Véronique Chainon - FTV

Marise Liliane Appoline Boucolon de son vrai nom, benjamine d’une fratrie de huit enfants, issue de la bourgeoisie antillaise, s’est éteinte en avril dernier à l’âge de 90 ans. Dans ce 52 minutes, le réalisateur Stéphane Correa lui rend hommage et célèbre son parcours hors du commun. D’abord journaliste puis professeure en lycée en Afrique, elle a publié au total une trentaine de romans, d’essais et de pièces de théâtre, tous couronnés de succès. En 2018, elle a même reçu le prix Nobel alternatif. 

Maryse Condé fait partie de ces grandes plumes antillaises qui, à l’instar d’Aimé Césaire, Frantz Fanon ou encore Édouard Glissant, ont façonné́ la littérature contemporaine et la pensée décoloniale. En proie à de nombreuses questions, notamment sur sa propre identité, le racisme, l’esclavage, la colonisation…, elle est parvenue à créer une passerelle entre son île natale et la terre mère. Preuve en est, persuadée d’avoir un lien direct avec l’Ouest africain, l’un de ses best-sellers intitulé Ségou (ville malienne), paru en deux tomes (1984-1985), a fait l’unanimité auprès du public. Le roman mêle fiction et faits historiques à propos notamment de la grandeur puis du déclin de l’Empire bambara animiste dont la capitale était Ségou. L’histoire se déroule entre deux siècles : de la période esclavagiste (XVIIIe siècle) jusqu’au début de la colonisation française (fin du XIXe siècle) et s’articule autour des péripéties d’une grande famille, celle des Traoré. 

Née Boucolon, le patronyme de Maryse Condé possède également un lien avec ce continent qu’elle chérissait tant. Condé est celui de son deuxième grand amour, Mamadou Condé, un comédien rencontré à Paris, connu pour avoir joué le rôle d’Archibald dans la pièce Les Nègres de Jean Genet. Les deux jeunes gens s’installent ensemble d’abord en 1961 à Conakry, en pleine indépendance guinéenne, puis ils partent pour le Sénégal. De leur amour naîtront trois filles : Sylvie, Aïcha et Leila. Leur relation ne survivra malheureusement pas à leurs nombreux différends. Après leur séparation, Maryse Condé finira par s’installer à Accra, au Ghana, avec ses filles et son fils Denis, issu d’une première union. 

Maryse Condé, la liberté d’écrire est un bel hommage rendu à cette femme de lettres exceptionnelle !

« Maryse Condé, la liberté d’écrire »
« Maryse Condé, la liberté d’écrire »
© Bérénice Médias Corp. - Véronique Chainon - FTV

Outremer.ledoc – Documentaire de 52 minutes – Écriture Stéphane Correa et Xavier Luce – Réalisation Stéphane Correa - Production Bérénice Médias Corp.

« Maryse Condé, la liberté d’écrire » est diffusé lundi 21 octobre, à partir de 23.50 sur France 3. 
A (re)voir sur france.tv

 

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Publié par Fanta Traore