Voilà vingt-cinq ans que le Crédit Martiniquais a baissé le rideau après soixante-dix-sept ans d’existence. Surnommé « la banque des békés », sa faillite reste à ce jour l’un des plus gros scandales financiers de métropole et d’outre-mer. Le réalisateur Olivier Ozier Lafontaine, fils d’une employée de cette banque, propose un retour sur cette affaire dont la dette s'élève à plus de 220 millions d'euros. Un film à découvrir dès le lundi 14 octobre sur France 3 à 23.35 et sur La1ere.fr.
Agrémenté d’archives et de témoignages, ce film nous replonge dans cette histoire bancaire qui a fait grand bruit à la fin des années 1990. Le réalisateur Olivier Ozier Lafontaine donne la parole à celles et ceux qui furent concernés de près ou de loin par cette faillite monstrueuse : chef du gouvernement, hauts fonctionnaires, anciens dirigeants et salariés… et, parmi eux, notamment l’ancien Premier ministre (1997-2002) Lionel Jospin. Vingt-cinq ans après son effondrement, le Crédit Martiniquais suscite toujours autant de débats, malgré les jugements rendus au fil des années. Il fut créé en 1922 par ceux que l’on appelle « békés », ces Blancs créoles descendant des premiers colons esclavagistes européens, arrivés aux XVIIe et XVIIIe siècles. On les retrouve aujourd’hui principalement en Martinique. Souvent décriés par la population qui leur reproche de détenir depuis toujours la majorité des terres agricoles locales et d’avoir la mainmise sur l’économie, et notamment la banque.
C’est donc naturellement que le Crédit Martiniquais est fondé au début du XXe siècle. Il connaît une ascension florissante et atteint des sommets dans les années 1970. Forte de son succès, la banque s’installe en Guyane, en Guadeloupe puis à Paris. Mais, au fil du temps, elle subit un déclin important, surtout à partir de 1997. Près de 60 000 comptes en banque de particuliers et 10 000 comptes d’entreprises sont menacés. Déclaré en faillite, le Crédit Martiniquais est racheté par La Bred-Banque Populaire à la fin de 1999.
À travers notamment son regard d’enfant, le réalisateur revient sur ce tsunami financier, amplifié par une presse fascinée par le « mythe béké ».
Documentaire inédit (52 minutes) – Écrit par Olivier Ozier Lafontaine et Eddylia Eugène-Mormin – Réalisation Olivier Ozier Lafontaine – Coproduction Paramonti et France Télévisions.