Au Brésil, un félin tacheté règne tout en haut de la chaîne alimentaire de l’immense marécage du Pantanal. Le plus grand jaguar du monde s’attaque sans frémir des moustaches aux caïmans et aux loutres géantes. Entrons sur son territoire sans se faire remarquer ! « Au nom des jaguars », lundi 3 mars à 21.05 sur France 5.
Les gros, gros chats que sont les jaguars s’avèrent encore plus massifs dans le Pantanal, cette exceptionnelle région du Brésil où toutes les eaux d’Amérique se rencontrent et forment le plus grand marécage du monde (plus étendu que l’Angleterre). Sous la chaleur et l’abondance d’eau, la vie s’y est développée comme nulle part ailleurs, donnant naissance à des espèces à la taille démesurée. La loutre y est géante et arbore le titre de plus gros carnivore aquatique du monde ; le plus gros des rongeurs, le capybara, y a élu domicile comme le grand ara bleu…
J’ai fondé une ONG, le Jaguar Identification Project, consacrée à l’étude de ces félins.
Abigail Martin
Alors que le développement des ranchs s’intensifie dans le Pantanal et menace l’habitat naturel de la faune, une lueur d’espoir émerge. Il y a douze ans, sur ce territoire hostile oscillant entre six mois de pluie et six mois de sécheresse, une touriste américaine tombe amoureuse de Patricia, une jaguar. Abigail Martin, biologiste de formation, découvre vite que la dynamique des populations de jaguars dans ce marécage immense est peu connue faute de données suffisantes. Elle lance alors un projet de science participative, le Jaguar ID Project. Grâce à son travail sur le terrain mais aussi aux photos prises par les touristes, elle crée une base de données unique au monde permettant d’identifier de nouveaux individus et de tous les suivre sur le long terme. Ces touristes sont une aubaine pour la région car ils représentent une manne financière qui protège les jaguars.
Un jaguar vivant rapporte plus qu’un jaguar mort.
Abigail Martin
Les informations collectées par la biologiste et ses équipes éclairent un certain nombre de comportements, mais ne permettent pas de comprendre où disparaissent les jaguars durant de longues semaines. Pour Abigail, il faut donc désormais s’enfoncer plus loin dans le marais et déployer un ensemble de caméras automatiques, là où personne n’en a encore jamais posé.
Son intuition et son ambition : démontrer que si la rivière constitue un garde-manger idéal pour les jaguars, le reste du marais constitue également une zone indispensable pour assurer la survie de la population. Une étude essentielle à l’heure où les ranchs se multiplient sur le secteur.
Le Pantanal
Le Pantanal est la plus grande zone humide tropicale et l’une des plus intactes au monde. Il s’étend sur trois pays d’Amérique du Sud (Bolivie, Brésil et Paraguay) sur une superficie d’environ 187 000 km2.
En 2000, la région, sur une surface de 25 156 905 ha (251 569,05 km2), est déclarée réserve de biosphère par l’Unesco.
Ce marais abrite environ 3 500 espèces de plantes, 656 espèces d’oiseaux, 325 espèces de poissons, 159 de mammifères, 53 d’amphibiens et 98 de reptiles.
Plus de 600 espèces d’oiseaux se partagent les rives et les cimes d’arbres du Pantanal, parmi lesquelles des jabirus, des ibis, des toucans et des aras.
Le Pantanal est également un sanctuaire pour de nombreuses espèces menacées telles que le jaguar, la loutre géante, l’armadillo géant, le tamanoir, le tapir du Brésil et le grand ara bleu.
La moyenne annuelle des précipitations se situe entre 1 000 et 1 400 mm et plus de 80 % des plaines inondables du Pantanal sont submergées durant la saison des pluies.
Au nom des jaguars
Alors que le développement des ranchs s’intensifie dans le Pantanal et menace l’habitat naturel du jaguar, une lueur d’espoir émerge.
Documentaire (90 min – 2024 – inédit) – Auteur-réalisateur
Emmanuel Rondeau — Commentaire
Elsa Hammane — Produit par
Fabrice Frank — Production
Pernel Media — Avec la participation de
France Télévisions
Au nom des jaguars est diffusé lundi 3 mars à 21.05 sur France 5
À (re)voir sur france.tv