« À l’épreuve »

L’émancipation d’une jeune mère éboueuse

France 2

Séries & fictions

Pour s’assumer financièrement, Ambre, 22 ans, devient éboueuse pour la Ville de Paris. À travers le rude parcours d’émancipation d’une jeune mère célibataire tombée dans la précarité, « À l’épreuve » met en lumière un métier de l’ombre souvent dénigré, méconnu, et pourtant essentiel. Une fiction poignante (prix du Meilleur unitaire et de la Presse étrangère au Festival de la fiction) portée par la présence de la lumineuse Frankie Wallach. Mercredi 25 septembre à 21.05 sur France 2.

« À l’épreuve ». © Morgane Production

« C’est le métier qui rentre… Aujourd’hui, ça pue, c’est dégueulasse. Dans quelques jours, tu ne sentiras plus rien. » Accrochée à l’arrière d’un camion poubelle, Ambre écoute, silencieuse, les encouragements de son collègue. À 22 ans, elle fait ses premiers pas en tant qu’éboueuse pour la Ville de Paris. Un métier stable, de la fonction publique, dont les 1 800 euros mensuels pourront l’aider à subvenir aux besoins de son jeune fils, Nolan. Un métier qu’elle a aussi du mal à assumer…
Retour en arrière : après un déni de grossesse, Nolan débarque sans prévenir dans la vie d’Ambre. Mais avec l’aide de ses parents, chez qui elle vit toujours, Ambre parvient à poursuivre ses études de droit pendant que sa mère gère Nolan comme si c’était son propre fils. Alors, quand Ambre échoue à son examen de fin d’année et décide de plaquer ses études, le fragile équilibre familial explose. Son père, la jugeant irresponsable, menace de la mettre à la porte si elle ne poursuit pas ses études. Piquée, Ambre décide de partir avec son fils, bien décidée à se libérer du joug de ses parents et à retrouver son rôle de maman. « Chez lui, c’est ici ! » lui ordonne sa mère. « Chez lui, c’est avec sa mère », rétorque Ambre. Livrée à elle-même, la jeune femme enchaîne les missions d’intérim sans intérêt, en attendant de décrocher un vrai job en CDI dans la fonction publique. On lui propose alors de devenir éboueuse pour la Mairie de Paris. Choquée, Ambre refuse : « Et pourquoi pas dame pipi tant qu’on y est ! » Mais quand ses parents engagent une procédure judiciaire pour récupérer la garde de Nolan, Ambre n’a pas d’autre choix que d’accepter l’un des pires boulots à ses yeux. Sera-t-elle prête à dépasser ses préjugés, et à se dépasser elle-même pour reconquérir son enfant et sa dignité ?

Avec À l’épreuve, le réalisateur Akim Isker met en images le parcours d’émancipation d’une jeune mère célibataire qui, plongée dans la précarité, se bat pour s’en sortir. « J’ai trouvé cela très intéressant de pouvoir porter ce regard-là, à travers une jeune fille qui, pour s’émanciper de ses parents et de la société, pour éduquer son enfant, va accepter ce métier qui est l’un des métiers les plus mal vus », explique le metteur en scène dans Le Républicain Lorrain. De la collecte des poubelles à la brigade de la fonctionnelle (une unité d’urgence pour nettoyer les voies publiques en cas d’accident de la route, de danger sanitaire, de manifestation ou encore d’attaque terroriste), Ambre dépassera ses propres préjugés pour appréhender un métier difficile, mais bien plus technique et intéressant qu’il n’y paraît. Et c’est sous l’œil bienveillant de sa supérieure (Clémentine Célarié), et avec l’empathie de ses collègues que notre héroïne parviendra à trouver sa place dans un univers essentiellement masculin, tout en se confrontant au machisme de son chef d’équipe (touchant Bernard Campan) et au dénigrement de son entourage et de la société.
Porté par l’énergie de son interprète, la lumineuse Frankie Wallach (vue notamment dans Le Livre des solutions de Michel Gondry), le personnage d’Ambre incarne avec fougue le combat d’une femme, d’une mère et d’une jeunesse dans un monde rongé par la précarité et les préjugés, mais où le vivre-ensemble et la bienveillance n’ont heureusement pas dit leur dernier mot… 

À l'épreuve
« À l'épreuve ».
© Nathalie Guyon / FTV 

Un débat pour poursuivre la soirée : « Mères seules, le piège de la précarité »

Récompensée par le prix du Meilleur unitaire et le prix de la presse étrangère Unifrance au Festival de la fiction de La Rochelle 2024, cette fiction poignante sera suivie d’un débat : « Mères seules, le piège de la précarité ».
Aujourd’hui, en France, une famille sur quatre est une famille monoparentale et, dans 82 % des cas, ce sont les femmes qui élèvent seules leurs enfants. 
Des mères en solo exposées à un cumul d’inégalités et de difficultés : précarité, stigmatisation, difficultés d’accès à l’emploi, au logement, aux modes de garde…
Quelles solutions concrètes sont envisagées et mises en place par les pouvoirs publics ?
Quelles sont les pistes d’action pour les accompagner et leur venir en aide ?

À l’épreuve 

Ambre étudie le droit, encouragée par des parents de condition modeste qui la voient déjà avocate. Lorsqu’un bébé qui n’était pas du tout prévu au programme arrive, toute la famille doit se réinventer. La jeune maman claque la porte de la fac, puis celle de ses parents, qui la jugent irresponsable, pour leur prouver qu’elle peut se débrouiller sans eux. Trouver un job, un appartement ? Même pas peur ! Elle est prête à soulever des montagnes pour son fils ! Bientôt confrontée à la réalité du marché du travail, elle a cependant bien du mal à accepter la seule opportunité qui s’offre à elle : devenir éboueuse pour la Ville de Paris…

Fiction (90 min – 2024) — Sur une idée originale de
Fanny Chesnel — Scénario, adaptation
et dialogues
Fanny Chesnel
et Noémie de Lapparent — Réalisation
Akim Isker — Production
Morgane Production — En coproduction avec France Télévisions

Avec Frankie Wallach (Ambre), Bernard Campan (Jean-Yves)
Avec la participation exceptionnelle de Clémentine Célarié (Dessailly)
Et Moussa Sylla (Babaly), Zacharie Chasseriaud (Chems), Anne Suarez (Sandrine), Chad Chenouga (Youssef), Amaury Leroy (Nolan), Jérôme Gaschard (Nounours), Ludmilla Makowski (Adèle), Benjamin Jaouen (Martin)…

À l’épreuve est diffusé mercredi 25 septembre à 21.05 sur France 2
À voir et revoir sur france.tv 

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Publié par Céline Boidin-Lounis