« Fauteuils d'orchestre »

Laissez-vous griser par Pretty Yendé

France 5

Arts & spectacles

Dans ce nouveau numéro, Anne Sinclair reçoit trois grands artistes internationaux : la soprano Pretty Yendé, le violoniste Maxim Vengerov et la violoncelliste Sol Gabetta. Tous les trois ont en commun l’amour du public français qui le leur rend bien. Retour en arrière sur celle que toutes les scènes s’arrachent et qui a même chanté au couronnement de Charles III : Pretty Yendé.

Pretty Yendé @ Antoine Monegier

Pretty Yendé est sud-africaine, elle a grandi sous le régime de l’apartheid sans vraiment avoir conscience de ce qu’il représentait avant l’élection de Nelson Mandela.
 

Pour mes parents, c’était une façon de me protéger, que j’ai le même regard pour tout le monde. Et aussi de m’encourager à avoir les rêves les plus fous.

La petite fille évolue dans un univers que rien ne prédestine à l’opéra. Mais, dès l’enfance, elle commence à chanter du gospel à l’église.

J’y allais pour faire plaisir à ma grand-mère. J’étais une enfant timide. Je le suis toujours, mais la musique donne l’impression que j’ai confiance en moi.

Mais, un jour de l’année 2001, tout change. Elle découvre l’opéra à 16 ans grâce à un spot publicitaire. La compagnie aérienne British Airways utilise le célèbre « Duo des fleurs », de l’opéra Lakmé de Delibes. Pour Pretty, c’est une révélation. Celle dont la voix est encore entièrement à construire parvient à entrer à l’université de musique du Cap. Elle y rencontre Virginia Davids, un professeur incroyable et un modèle hors norme, Virginia ayant été la première femme noire à chanter sous l’apartheid. Elle travaille avec acharnement et pousse la porte de la prestigieuse académie de laScala de Milan.

Angelo Gobbato* m’a dit : « Il y a des artistes qui ne sont peut-être pas parfaits, mais quand ils chantent, ils vous transportent dans une sorte d’extase. » J’ai aussitôt répondu : « Je veux en faire partie ! »

La cantatrice considère les scènes comme ses secondes maisons. C'est ainsi qu'elle est devenue fidèle à Paris et à son public. C’est en effet à l’Opéra-Bastille qu’elle réalise ses débuts en 2016 en interprétant Rosine dans Le Barbier de Séville. Et c’est dans la capitale française encore qu’elle sera pour la première fois Violetta dans La Traviata, le rêve de toute soprano.
Quand on lui demande ce qu'elle aime dans ces personnages, Pretty Yendé préfère mettre l'accent sur la connexion que le chant crée avec les gens.

Étant donné mon jeune âge, je n’ai pas vécu toutes les émotions ressenties par les héroïnes que j’interprète sur scène. Mais grâce au pouvoir de la joie, je peux au-delà du récit, au-delà des notes, communiquer avec le public.

* ancien directeur de l’école de chant de l’université du Cap

Fauteuils d’orchestre

Pretty Yendé, Maxim Vengerov, Sol Gabetta & Marine Chagnon

Magazine (110 min ) -  Inédit - Présentation Anne Sinclair - Réalisation Franck Broqua – Production Morgane Production
Diffusé le vendredi 14 juin à 21.05 sur France 5 et sur france.tv