Science grand format - « Quand la Seine débordera »

Cette hypothèse n’est pas tirée d’une fiction, mais bel et bien réelle. Elle s’appuie sur la crue centennale qui s’est produite en janvier 1910. Le niveau de la Seine avait alors atteint les 8,62 mètres, un record… Cette crue centennale avait rendu la plus belle ville du monde méconnaissable. Trente-cinq jours auront été nécessaires pour  assister à une décrue totale et à un retour à la normale. Même si peu de victimes avaient été à déplorer, le manque d’anticipation des pouvoirs publics avait engendré de nombreuses dépenses face aux immenses dégâts laissés par cette inondation. Quant aux Parisiens, le seul indicateur qu’ils avaient choisi pour mesurer la hauteur de la catastrophe était l'une des œuvres du sculpteur français Georges Diebolt, appelée « le Zouave ». Installée sous le pont de l’Alma, à partir de 1910, la sculpture de pierre deviendra une sorte d’unité de mesure pour la population. L’eau arrivera jusqu’aux épaules de l'œuvre de l’artiste, reconnaissable par son uniforme singulier (pantalon bouffant, guêtres, veste courte, couvre-chef orné d’un gland et d’un turban), lors de l’inondation. 

Paris sous l’eau ? Aujourd’hui, un scénario similaire est-il envisageable ? Personne ne souhaite vivre un nouveau désastre naturel. En racontant grâce à des effets spéciaux réalistes cette crue que tous redoutent, ce documentaire montre ce que serait Paris sous les eaux, et dévoile ce que chercheurs et ingénieurs mettent au point pour nous en protéger. Dans les laboratoires, des chercheurs étudient les mécanismes de l’eau sur des maquettes géantes et développent des modèles informatiques de crue capables de mesurer et de prévoir leur diffusion. Dans le ciel, les avions de l’IGN travaillent à des cartes qui anticipent au mètre près l’étendue d’une crue. Si, au fil des ans, Paris a renforcé ses protections, la capitale est paradoxalement plus fragile qu’il y a un siècle, avec des infrastructures qui s’étendent sous terre sur sept niveaux. Des ingénieurs imaginent différents scénarios pour concevoir les protections de surface qui permettront de préserver les réseaux des débordements de la Seine, venue inonder le métro… ou le Louvre. Mais l’eau peut aussi monter du sous-sol : des géologues tentent de comprendre comment les nappes phréatiques menacent les entrailles de Paris. Quant aux architectes et urbanistes, ils imaginent un Paris résilient, capable de laisser l’eau s’écouler sans dégâts.