« Sale temps pour la planète – Guyane, l’Amazonie sous surveillance »
Située entre le Brésil et le Suriname, à plus de 7 000 kilomètres de Paris, la Guyane est le plus grand département français, couvert à 95 % d’arbres. Cette partie de l'Amazonie française occupe une place prépondérante dans l’équilibre mondial du climat. Peu exploitée, la plus vaste forêt d’Europe et la plus grande réserve de biodiversité française, qui représente un véritable poumon pour la planète, est aujourd’hui menacée. Un documentaire inédit à suivre lundi 20 mars, à 21.00, sur France 5
Depuis de nombreuses années, l’homme est à l’origine d’importantes émissions de dioxyde de carbone (CO2), qui participent à la fabrication de gaz à effet de serre. Jusqu’aujourd’hui, l’Amazonie française, tout comme d’autres forêts, tropicales et humides, contribuait à l’absorption, tel un organe vital, de 25 à 30 % de ces gaz. Un bienfait indispensable mais malheureusement ébranlé ces dernières années à cause de la trop grande production de CO2 par l’homme. On constate un dérèglement climatique, provoquant une surchauffe anormale de la Terre. Par conséquent, les forêts arrivent à saturation et commencent à émettre, à leur tour, plus de dioxyde de carbone qu’elles n’en captent. À une température de 32 degrés et plus, dans la journée, les forêts tropicales sont sur le point de franchir un point de bascule inquiétant, puisque les végétaux transpirent et n’ont plus assez d’eau pour survivre. Les arbres meurent et libèrent dans l’atmosphère tout le CO2 qu’ils ont stocké.
Cette forêt, en plus d’être belle, est extrêmement importante pour l’atténuation des changements climatiques parce que la forêt, c’est un stock de carbone…. et donc, ce qui est extrêmement important pour éviter d’accentuer le changement climatique, c’est de conserver ce stock, de le garder dans la forêt.
Géraldine de Rouard, experte en écologie forestière
Un autre constat climatique alarmant est récemment apparu en Guyane : de violentes inondations se sont produites, notamment près du fleuve Maroni. Le maire de Grand-Santi, Félix Dada, se prépare au pire et tente d’anticiper d’éventuelles catastrophes naturelles en mettant en place des mesures de sécurité pour les habitants. Ces habitants, pour la plupart, ont une histoire singulière puisqu’ils sont descendants d’esclaves aux XVIIe et XVIIIe siècles, appelés, à l’époque les « Bushinengués » (Bushi pour « forêt » et nengué pour « Noirs »). Ils avaient fui pour être libres (« marronnage ») les plantations du Suriname voisin où le système colonial était particulièrement cruel, et se réfugiaient en forêt, le long du fleuve Maroni.
On rencontre de plus en plus de problèmes avec la pluviométrie. On parle de réchauffement climatique, mais ici en Guyane, pour l’instant, le phénomène qui se passe, c’est plutôt une augmentation de la pluviométrie, contrairement à d’autres zones sur terre qui s’assèchent. Ici, le problème, c’est l’augmentation des pluies.
Guillaume Thiébaut, technicien forestier territorial, Office national des forêts (ONF)
La Guyane est donc surveillée de près. Cet écosystème fascine les chercheurs du monde entier et fait l’objet d’une attention particulière, notamment par l’ONF, qui tente une gestion rigoureuse et durable en limitant en particulier la déforestation abusive.
« Sale temps pour la planète - Guyane, l'Amazonie sous surveillance », à découvrir lundi 20 mars, à partir de 21.00, sur France 5
Documentaire inédit - Un film de Morad Aït-Habbouche - Production Elle Est Pas Belle La Vie ! / MAH Production
À (re)voir sur france.tv