Pour Elli et Clément, le temps de l’enquête est propice à l’introspection

Elli : Quelle idée d’arriver avec votre chasuble !
Clément : Je voulais me présenter tel que je suis. Sinon j’aurais eu l’impression de tricher.
Elli : Je comprends, mais en même temps je me mets à sa place. Je vous vois arriver comme ça avec la chasuble, la clé… la totale. Surprenant !
Clément : C’est vrai… Je ne sais pas, capitaine. Je sens que je touche au but.
Elli : Y a peut-être une autre explication à cette clé.

C’est un objet hautement symbolique, découvert sur lui alors qu’il n’était encore qu’un bébé. Une clé qui renferme, il en est certain, les secrets de sa filiation. Savoir qu’une jeune femme porte autour de son cou un pendentif similaire l’a poussé à agir pour découvrir, du moins l’espérait-il, la vérité sur sa naissance et son abandon. Quitte à effrayer, involontairement, son interlocutrice. Et à en oublier son père adoptif, Mathias, qu’il tient à distance de ses dernières avancées.

Accepter de perdre ses repères pour savourer l’instant présent
Si Clément est obnubilé, à juste titre, par ses récentes avancées dans la quête de ses origines, Elli, de son côté, semble comme happée par ses retrouvailles avec Antoine, son amour de jeunesse. Au point d’en délaisser ses sœurs. Une situation à laquelle elles n’ont jamais été habituées depuis la mort de leurs parents. Il faut dire qu’Elli a tout fait pour maintenir la fratrie ensemble dans la maison familiale et permettre à ses sœurs de poursuivre leurs études. La capitaine rayonne. Son bonheur est palpable. Se pourrait-il qu’elle ose enfin quitter le nid pour revoler de ses propres ailes et ainsi poursuivre son idylle au-delà de l’océan ? Franck, pour sa part, est revenu métamorphosé de son congé paternité. Diego est de toutes ses conversations. On s’attendrait presque à le voir débarquer à l’hôtel de police en sa compagnie, malgré l’enquête en cours. Cette dernière doit déterminer si la chute de Michel Boiron survenue au sein de l’abbaye était accidentelle ou de nature criminelle. Comme face à tout décès suspect, les enquêteurs doivent fouiller le passé de la victime, interroger son entourage (en l’occurrence les aspirants avec lesquels il travaillait et ses employeurs) et retracer ses dernières heures. L’événement survenu à quelques jours de la réception perturbe autant les futurs compagnons du devoir que les moines, qui ont assisté impuissants au décès du contremaître.

Comment devient-on compagnon du devoir ?

« C’est par le tour de France que l’on devient compagnon du devoir, car il réunit les quatre piliers du compagnonnage :
– le métier, dans lequel on se perfectionne en multipliant les expériences professionnelles et en acquérant un large savoir-faire ;
– le voyage, d’étape en étape, l’itinérant(e) s’ouvre à de nouveaux environnements, de nouvelles personnes ;
– la communauté, au sein des maisons de compagnons, au contact des anciens comme des plus jeunes ;
– l’initiation.
Car le tour de France est ponctué de deux étapes majeures :
– l’adoption, la cérémonie fraternelle et joyeuse qui marque le départ sur le tour de France, au cours de laquelle celui ou celle qui devient alors aspirant(e) va forger sa conscience professionnelle et sa connaissance du métier ;
– la réception, à travers la réalisation d’un travail du même nom – parfois appelé, à tort, chef-d’œuvre – et lors de laquelle l’aspirant(e), qui est resté(e) fidèle à la route qu’il/elle a choisi et à sa volonté de sans cesse progresser, devient compagnon du devoir. »
Source : Les compagnons du devoir et du tour de France