Et si vous appreniez à dompter vos émotions toxiques ?

Une émotion n’est pas bonne ou mauvaise par nature. C’est la balance qu’on va y mettre, l’expérience qu’on va y mettre, nos propres schémas qui vont faire que c’est, soit une expérience agréable, comme pour moi, ou très désagréable, comme pour vous.

Dr Marine Colombel, psychiatre, à Michel Cymes (ensemble, ils ont fait un tour de montagnes russes)

Nos émotions ont tendance à régenter notre quotidien, codifier nos relations ou façonner notre perception du monde extérieur. Certaines nous compliquent la vie, accentuant nos peurs, nos phobies, notre irritabilité, nous empêchant d’avancer ou de nous confronter à des situations jugées désagréables. Si la plupart d’entre nous arrivent généralement à relativiser, à passer outre, certains deviennent incapables de gérer sereinement une situation, de garder leur sang-froid ou de se raisonner. Derrière ces réactions émotives désagréables se cache souvent un souvenir ou une expérience douloureuse. Et pour éviter toute situation similaire, notre organisme va déployer des stratagèmes pour s’en prémunir ou atténuer le sentiment d’inconfort qui l’accompagne. Mais que faire lorsque les crises d’angoisse, le stress, les sautes d’humeur ou les phobies sont omniprésents au point d’handicaper celle ou celui qui en souffre, et par ricochet, son entourage ? En mettant en place des solutions pour canaliser et tenir à distance ces émotions toxiques, comme ont décidé de le faire Cécilia, Aline et Christophe. Ces trois témoins ont accepté de partager leurs états émotionnels, d’évoquer les conséquences de leurs maux sur leur quotidien. Pendant plusieurs mois, ils devront suivre un programme préparé sur mesure, appliquer les conseils prodigués, pour petit à petit reprendre le contrôle de leurs émotions. 

Johanna Rozenblum : Si je vous sentais en danger, si je nous sentais en danger, est-ce que vous pensez que je vous exposerais à cette situation ?

Aline : Non, du tout.

Échanges entre Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne, et Aline, sur un quai du tramway

Portraits de Cécilia, Aline et Christophe

Consultante et mère de trois enfants, Cécilia, 43 ans, court toujours après le temps et souffre de surcharge mentale, comme 80 % des femmes. Cécilia ne débranche jamais et, plusieurs fois par jour, elle subit d’importantes montées de stress qui lui gâchent la vie.
Aline, 42 ans, a développé une véritable phobie des transports en commun. Par peur d’une attaque de panique, elle fuit les endroits fermés et, au fil du temps, elle s’est coupée du monde. Faire ses courses au supermarché, partir en week-end ou aller voir un spectacle est devenu impossible pour elle.
Plusieurs fois par jour, Christophe, 60 ans, est submergé par une colère soudaine et il suffit d’une petite contrariété pour qu’il voit rouge, en particulier lorsqu’il est au volant. Des crises d’impulsivité liées à un grave accident de vélo et à un traumatisme crânien dont il a été victime il y a seize ans.

Thomas : En règle générale, dans une carrière de skieur, il y a au moins une blessure et c’est une blessure qui laisse des traces (...). Le premier réflexe, c’est l'énervement, l’injustice, la fatalité. Et après, ce qui est très important, c’est l’acceptation. Je sais que c’est dur à dire. « Cela s’est produit, maintenant qu’est-ce que j’en fais ? Comment vais-je pouvoir rebondir ? » Toutes les questions qu’on ne se pose pas forcément quand on est dans le feu de l’action. Et c’est à ce moment-là où les skieurs se remettent vraiment au cœur de leur propre réussite.

Christophe : C’est une certaine renaissance, en fait.
Thomas : C’est vrai.

Échanges entre Thomas Sammut, préparateur mental, et Christophe

Bonus vidéo. Comment limiter les émotions toxiques ?