Stéphane Bern sur les traces d’une personnalité aux multiples facettes

Plus vite, plus haut, plus fort…

Pierre de Coubertin

Dans quelques semaines, le monde entier aura les yeux rivés sur la France à l’occasion de cet événement majeur qui ne prend place que tous les quatre ans. Une extraordinaire vitrine pour le pays hôte, mis sous le feu des projecteurs pendant les épreuves. 
Voilà cent ans que la France, et notamment sa capitale, attend cet événement ! Mais comment est née cette idée de spectacle et de grande fête sportive planétaire ? Un seul nom – Coubertin. Ce documentaire dévoile les controverses autour du créateur des Jeux Olympiques de la nouvelle ère. Pourquoi l’homme qui a inventé les JO modernes à la fin du XIX^e siècle, un Français de surcroît, n’est-il pas célébré ? Intrigué, Stéphane Bern a voulu percer le mystère. De la Normandie à Lausanne, en passant par Paris, il a suivi à la trace cette personnalité aux multiples facettes qui ne laisse personne insensible. 

Né en 1863, Pierre de Coubertin, aristocrate, père fondateur des Jeux Olympiques modernes, est avant tout un amoureux d’histoire, et notamment de la Grèce antique. Un homme passionné que l’on pourrait croire investi d’une mission divine tant son projet d’olympisme lui tient à cœur. Un projet ambitieux, qui lui vaut de nombreuses déconvenues mais qui ne le font pas capituler pour autant.

Après avoir effectué de nombreux voyages, notamment en Grande-Bretagne et aux États-Unis où la culture du sport est bien installée, le baron Pierre de Coubertin prend conscience de l’importance de cette activité et de ses bienfaits pour tout un chacun. De retour au pays, l’idée de l’effort physique, du dépassement de soi devient obsessionnelle. Féru d’histoire grecque antique, il décide de faire renaître les Jeux Olympiques de cette époque. Des Jeux modernes, démocratiques avec pour objectif de rassembler les peuples dans la paix. En 1894, lors d’un Congrès international de Paris, son projet est approuvé, son rêve devient enfin réalité. Deux ans plus tard, les premiers Jeux de l’ère moderne sont lancés sur leur terre d’origine, en Grèce…

Suivent ensuite les Jeux Olympiques de 1900, à Paris, qui ne rencontrent pas un franc succès aux yeux du père fondateur. Associés à l’Exposition universelle, ils sont noyés dans cet autre événement planétaire et passent inaperçus. La 3^e olympiade célébrée en 1904 à Saint-Louis (États-Unis) est tout autant un échec. Et le fait d’y associer deux journées anthropologiques dans le cadre des « zoos humains » ne semble pas choquer de Coubertin. Pourtant, certaines nations en profitent pour mettre à l’épreuve « leurs sauvages ». Pygmées, Amérindiens… sont contraints de participer à certaines compétitions devant un public hilare. De quoi renforcer les idées nauséabondes de l’époque sur la hiérarchie des races. Une théorie approuvée par Pierre de Coubertin : selon lui, le sport renforce l’idée de ramener la « civilisation ».

Les races sont de valeur différente et la race blanche, d’essence supérieure, toutes les autres doivent faire allégeance. 

Il faut attendre les Jeux Olympiques de 1924 à Paris pour que le baron puisse enfin voir son œuvre applaudie. Pierre de Coubertin y déploie des moyens hors norme et puise même dans sa fortune personnelle. Les Jeux sont un immense succès ! Mais le baron est ruiné. Qu’importe, abandonné par ses pairs, Pierre de Coubertin vit pour les Jeux. Même sous le III^e Reich, alors que beaucoup appellent au boycott, seul contre tous, flatté par Hitler, il convainc la délégation française de participer aux Jeux de Berlin en 1936.

La onzième olympiade s’accomplit sur un plan magnifique. J’ai l’impression que toute l’Allemagne, depuis son chef jusqu’au plus humble de ses écoliers, souhaite ardemment que la célébration de 1936 soit une des plus belles. Dès aujourd’hui, je veux remercier le gouvernement allemand pour la préparation de la onzième olympiade.

Une déclaration qui fait aujourd’hui encore débat.

Autre sujet de discorde, sa ferme opposition à la participation des femmes aux compétitions de haut niveau.

Je n’apprécie pas personnellement la participation des femmes à des concours publics. Aux Jeux Olympiques, leur rôle devrait être surtout, comme aux anciens tournois, de couronner les vainqueurs.

Il faut donc attendre 1928 (JO d’Amsterdam) pour que les épreuves de la gent féminine soient reconnues et comptabilisées au tableau des médailles. 

Pierre de Coubertin fera néanmoins son entrée en juillet prochain, avant le début des Jeux, au musée Grévin. Une nouvelle statue de cire loin de faire l’unanimité. 

Pierre de Coubertin : Grandeur et mystères du père des JO

Documentaire inédit (52 min – 2024 – Inédit) – Un film écrit par Stéphane Bern et Pierre-François Glaymann – Réalisation Pierre-François Glaymann – Production Kisayang et Morgane Production

Pierre de Coubertin : Grandeur et mystères du père des JO est diffusé mardi 21 mai à 23.30 sur France 2
À voir et revoir sur france.tv

À 21.10, dans un numéro de Laissez-vous guider consacré à Ce Paris fou qui a failli exister, Stéphane Bern et
Lorànt Deutsch vous emmènent dans un Paris comme on ne l’a jamais vu et comme on ne le verra jamais. 

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