Nouvelle saison inédite de « McDonald & Dodds »

Lieutenant Dodds : Vous êtes prête ?
Capitaine McDonald : Oui. Vous avez votre…
Lieutenant Dodds : Mon barda ? Oh oui, madame.
Capitaine McDonald : Crayons et carnet ?
Lieutenant Dodds : J’ai.
Capitaine McDonald : Mètre et loupe ?
Lieutenant Dodds : Oui. J’ai. J’ai (en vérifiant dans ses poches). 
Capitaine McDonald : Gants en latex ?
Lieutenant Dodds : Oh, je ne sors jamais sans mes gants en latex, madame.
Capitaine McDonald : Ego ?
Lieutenant Dodds : Je l’ai laissé chez moi, madame. Il est trop lourd à porter.
Capitaine McDonald : Oui. Et avec vos chevilles fragiles...

À les voir travailler ensemble avec une telle aisance et en manifestant une telle complicité, on en oublierait presque leur première enquête commune. Il avait été sorti d’un énième placard pour rejoindre l’équipe de celle qui avait obtenu une mutation à Bath après avoir poursuivi des gangs dans les rues de Londres. Enfin, pour être exact, la capitaine McDonald avait pour mission de l’inciter à partir. Seulement le lieutenant Dodds, que tout le monde tenait pour un incapable, était doué pour le terrain. Au point de devenir un atout de taille, au grand désarroi du commissaire Houseman qui souhaitait plus que tout s’en séparer. S’il n’est pas encore parvenu à ses fins, il ne manque ni d’idées ni de ressources. Pour preuve, l’examen médical complet qu’il impose au cours de cette saison à toute son équipe, en prétextant vouloir former « une unité réactive, synonyme d’agilité, de minceur et de souplesse ». Or tout le monde sait que le lieutenant Dodds n’est ni un sportif dans l’âme ni un amateur de légumes. Il apprécie ses frites avec du beurre et ses petits pois uniquement dans la tourte à la viande. « Ce qui m’inquiète, c’est que si votre tension artérielle et votre taux de cholestérol sont aussi élevés que je l’imagine, Houseman n’hésitera pas à vous pousser vers la sortie, lui confie la capitaine McDonald. Pour moi, c’est problématique parce que vous me mettez en valeur… la plupart du temps. »
Son inquiétude est aussi sincère que ses commentaires sont élogieux. Sans réellement l’avouer, elle apprécie de plus en plus la compagnie du lieutenant et pour rien au monde elle ne voudrait se séparer de son coéquipier. Il a beau être vieux jeu, porter des semelles compensées et disposer d’une paire de chaussures spécialement adaptée pour le terrain (qu’il laisse à demeure dans le coffre de la voiture de sa supérieure), préférer le papier et les bibliothèques au digital, ne pas fréquenter les lieux tendance ou ne pas s’y connaître en relations féminines et avoir peu d’amis, il aime parcourir la ville lorsque les beaux jours reviennent, jouit d’une connaissance encyclopédique sur le passé historique de Bath autant que sur les polices de caractère ou les animaux (et la liste est loin d’être exhaustive), note tout dans ses carnets (de vraies sources de renseignement) et finit toujours par démasquer les imposteurs, les menteurs et, bien évidemment, les assassins. Qu’on se le tienne pour dit, ne dupe pas le lieutenant Dodds qui veut et la capitaine McDonald, à l’inverse des suspects, l’a bien compris !

Capitaine McDonald : Je n’ai aucune empreinte. Pas d’ADN. Et pas de preuve. Vous pouvez nous sortir de cette impasse ?

Lieutenant Dodds : Bah, je ne sais pas, madame. Je vais essayer.

 

Échanges entre la capitaine McDonald et le lieutenant Dodds