« Les Victoires de la Musique 2024 » : à vous de voter !

Rendez-vous incontournable de l’année, « Les Victoires de la Musique » auront lieu en février prochain à La Seine Musicale. En attendant cette 39e cérémonie diffusée en direct sur France 2, vous pouvez dès à présent voter pour la catégorie « Chanson originale ». Et les nommés sont...

À vous de voter ! 

Du 8 janvier à 20.00 au 8 février à 20.00, votez pour vos artistes préférés nommés dans la catégorie « Chanson originale ».

Artiste masculin

Étienne Daho 
« Mythomane » son premier album, est paru avant que n’existe la cérémonie des Victoires de la Musique où pour la première en 1985 Daho concourait dans la catégorie Révélation variétés. Ce soir il comptera 22 nominations au compteur (dont 7 comme Artiste), pour une seule obtenue en 2008 pour « L’invitation », album pop/rock, à laquelle il convient de rajouter sa Victoire d’honneur décernée en 2018. Sa voix familière et caressante, son pas de danse, ses amitiés (Gainsbourg/Birkin, Hardy/Dutronc), ses repères (Syd Barret, The Velvet Underground) font du rennais d’Algérie LE docteur es pop français. Tantôt fêtard, tantôt noir, Daho traverse les décennies avec pudeur et transparence et incarne l’élégance à la française. « J’adore les tubes de 3 minutes 20, je trouve ça génial et cool à faire », tubes qu’il prend un malin plaisir à déployer sur cette tournée en cours qui le vit remplir son premier Accor Arena en décembre dernier. Avec son vocabulaire et ses figures tutélaires bien à lui, insatiable curieux, amoureux du passé, tel est Daho ? Eternel jeune homme qui sans cesse se renouvelle. 

Pierre de Maere
L’an passé, avant de savoir qu’il serait sacré Révélation on lui délivrait sa carte de fidélité aux Victoires, quatre tampons en 2 ans, pas mal pour un début. Un début qui semble couler de source tant il s’installe avec aisance sur la photo de ce qui se fait de mieux dans l’espace francophone. L’injonction du titre de son premier album « Regarde-moi » est à prendre comme une invitation à le découvrir, non comme un ordre. Flamboyant, romantique, élégant sont les adjectifs qu’il récolte le plus depuis son apparition surprise. Bosseur également pour celui qui, certes sait se mettre les « gens » dans la poche en interview, mais qui, aidé de son frère ingénieur du son sait trousser une chanson pour la rendre populaire à l’instar de sa référence Lady Gaga. La scène fut son challenge de l’an passé, diplôme en poche il s’apprête à prendre d’assaut son premier Zénith le 28 mars prochain. Fera-t-il « Un jour je marierai un ange » en tout début comme pour dire « attendez il y en d’autres », ou à la fin pour faire languir son public ? 

Gazo 
« Drill Fr » est dans le top albums depuis 144 semaines, sa seconde mixtape « KMT » depuis 74, bien sûr avec une entrée en N°1, tout comme l’album « La Mélo est Gangx » en collaboration avec Tiakola sorti en décembre dernier. Gazo (le mec de confiance dans le 9-3) qui aura 30 ans cette année, aux dreads courts et diamants qui brillent est le roi de la Drill en France. Kesaco la drill ? Dérivé de la trap elle-même un sous genre du rap, la drill est née à Chicago il y a une dizaine d’années et se caractérise par un tempo rapide à 140 BPM, des ambiances sonores crépusculaires et un vocabulaire souvent violent. Gazo : « Un lit musical parfait pour coucher mon flow : pour créer le suspense et la tension, je prends garde à moduler ma voix, tantôt suave, proche du chant, tantôt enragée comme un cri sourd et inquiétant ». « Toute ma vie, j’ai vécu en danger et la rue m’a nourri, logé. » chante-t-il dans le titre « Rappel » qui sent le vécu. Maintenant qu’il a de la Kichta, sa vie a dû changer, pas sa force de frappe.

Vianney
Mais t’es où Vianney ? Bien là. Tout là-haut même.
Qui l’eût cru(che) il y a presque dix ans quand ce garçon de 22 ans, alors en étude de mode, est apparu avec son pull vert pâle et sa chemise boutonnée sur la pochette d’« Idées blanches » ? Vianney Bureau est depuis entré dans le cœur des Français avec ses chansons poétiques et tendres certes, mais aussi sociétales sans en avoir l’air. D’abord accompagné de sa seule guitare (il en a même dessiné une en 2020 pour la marque Lâg), de salles intimistes jusqu’aux plus gros festivals, il a embarqué avec lui un public fidèle et intergénérationnel. Nommé 5 fois aux Victoires, Vianney en a déjà 2 chez lui, dont celle de l’Artiste interprète obtenue en 2016. Hyperactif au sourire contagieux, Vianney s’implique et aime donner parfois de façon discrète, allant vers ceux qui ont peu, ou plus que visible en étant le parrain du Téléthon 2023 par exemple. Cette générosité naturelle se ressent dans les chansons de son répertoire qui en font l'un des piliers de la chanson française pour de nombreuses années encore.
 

Artiste masculin - Victoires 2024
Étienne Daho / Pierre de Maere / Gazo / Vianney

Artiste féminine

Jain 
« The Fool » (le fou au tarot de Marseille) titre du 3e album de Jain, est le symbole d’un nouveau départ. Pendant 4 ans, après le tourbillon de ses deux albums qui ont fait le tour du monde, pour mieux se retrouver Jain a dessiné, a été au concert, a regardé la mer, s’est rechargée en émotion, même si la « vie » de « Makeba » paru en 2015 et dont le clip fut nommé aux Grammy Awards est loin d’être finie avec une renaissance cette année sur TikTok où 700 000 vidéos l’ont utilisées pour un total de 424 millions de vues ! Après avoir été nommée en Révélation en 2016, Jain l’année suivante a été sacrée Artiste de l’année devant déjà Véronique Sanson. Fille de voyages, Jain a fait de la musique son pays, née d’une mère Malgache elle a adopté les percussions arabes, dansé sur la rumba congolaise et visité Cuba pour maintenant explorer les joyeuses années 70. Sans frontières ni œillères, elle raconte le monde à la façon d’une Alice qui sait éviter les pièges du tout commercial, les pieds sur la lune et la tête avec les terriens.

Louane 
C’est en mars 2015 que paraît le premier album de Louane « Chambre 12 » pour lequel elle obtint une Victoire catégorie Album révélation, écoulé depuis à 1,2 millions d’exemplaires, sur lequel elle n’avait écrit qu’un seul titre « Avenir ». Sur « Sentiment » son 4ème paru en décembre 2022, elle est l’autrice de toutes les paroles et participe à toutes les compositions. « Sentiment » est devenu en septembre « Sentiment heureux » avec 7 titres supplémentaires et un ton plus enjoué, suivi de « Sentiments Heureux (nan j'déconne) » qui affiche maintenant 22 titres dont une version anglaise de « Secret », cheval de Troie idéal pour la tournée européenne prévue au printemps, suite des concerts « Le club des sentiments » qu’elle fait seule en scène, uniquement accompagnée de « Charles » son fidèle Ipad. Revenons au premier « Sentiment » avec ces 5 titres inspirés des sentiments de ses fans que Louane a recueillis sur son profil Tiktok pour en faire des chansons et 5 titres inspirés de ses propres sentiments. A 27 ans Louane devient la chanteuse confidente, la chanteuse qui fait se sentir moins seul.
 
Aya Nakamura
La meilleure réponse d’Aya Nakamura aux détracteurs de ses débuts est la sortie de ce 4e album, car durer est bien le plus difficile. « Djadja », « Copines », « Pookie », tous extrait du premier album, restent ses trophées, surtout à l’international, mais Aya a toujours le sens du tube, la preuve avec ce « Baby ». Reine de la tendance, forte de ses liaisons avec la mode, elle est parfois et à raison comparée à Rihanna ou Beyoncé, mais elle reste Aya. La bio qui accompagne « DNK » insiste sur le côté famille et maman de deux filles, comme pour mieux nous dire que, même star, on reste une femme presque comme les autres. La preuve ? « DNK » sont les consonnes de son nom de famille Danioko. Avec son sens musical bien aiguisé, elle a toujours su s’entourer, cet album n’échappe pas à la règle avec en feat. les valeurs plus que montantes Tiakola, SDM et la rappeuse Kim. Elle saupoudre son album de Zouk venant donner une autre direction à sa pop urbaine calibrée. Bien sûr, elle y parle d’elle, d’amour évidemment, même s’il n’est pas forcément tout rose. Avec ses 3 Accor Arena de mai dernier remplis en 3h, Aya garde sa couronne bien vissée sur la tête. 

Véronique Sanson 
Pour l’affiche à dominante bleue de la tournée des 50 ans de carrière de Véronique Sanson, elle est debout derrière son piano avec un projecteur en guise d’auréole et une expression proche de l’extase. Sur scène on découvre 10 musiciens dont certains la suivent depuis plusieurs décennies, puis son piano à queue au centre. Le décor est planté pour la tournée Hasta Luego qu’elle ne semble jamais pressée de terminer. « Quand je ne suis pas sur scène, je m’ennuie » déclarait-elle déjà en 2018 au micro de France-Info. Débutée il y a 2 ans, 2023 l’a vu monter sur scène 21 fois et 25 dates l’attendent déjà pour 2024 avec un passage au Grand Rex à Paris pour 5 soirs dont le 24 avril le jour de ses 75 ans. Sanson, après Catherine Ringer est l’artiste la plus nommée dans cette catégorie, 7 fois avant cette année pour 2 Victoires remportées, sans oublier celle d’honneur remise en 2013. La chanson Hasta Luego écrite par Vianney n’a toujours pas été enregistrée, elle vit sa vie sur la route, en attendant d’être posée sur un potentiel 16e album, prête à accompagner la tripotée de standards qui lui appartiennent et qu’elle partage sans compter. 
 

Artiste féminine - Victoires 2024
Jain / Louane / Aya Nakamura / Véronique Sanson

Révélation masculine

Nuit Incolore 
Dans un document fourni par son label, apparaît 13 fois le mot âme. Âme qui guide et surveille, « La loi du papillon » raconte en effet l’histoire d’une âme symbolisée par les papillons du titre. Le voyage (initiatique ?) fait partie du décor puisqu’il a été écrit entre Paris, le Japon, ou un châlet dans les montagnes de « sa » Suisse, là où ses parents tenaient un magasin d’instruments de musique. Aidé de 10 ans de piano en conservatoire, au milieu de ses nuits blanches, il puise dans le silence et le noir de la nuit son inspiration propre à son romantisme pour écrire des « chansons qui soignent ». Beau comme un héros de manga, il avance une double filiation avec Aznavour et Joe Hisaishi, le compositeur du studio Ghibli. Il invite Kyo, et Tse the kid, héros de sa jeunesse, ainsi que Mentissa - qui le fait pleurer - à participer à cet acte 1. Théo Marclay de son vrai nom, né il y a 22 ans au Vietnam et adopté à 5 mois, avec le succès rencontré par l’entêtant et jouissif « Dépassé » qui pose la question des origines, est fier de mettre en plein jour une communauté invisibilisée.

Aime Simone
Le trio gagnant Proust - Le Caravage - Pete Doherty aide à mieux entrer dans le processus créatif de cet artiste franco-norvégien qui dans ses vies d’avant - pas toujours souriantes - a vécu dans des capitales fortes à commencer par l’inspirante Berlin et sa culture club. A l’instar d’un Soulages il fait du noir une lumière pénétrant la chair de ses morceaux et puise dans un éclectisme réfléchi : pour faire court, des Beatles à Drake. Post-pop invente-t-il pour définir sa musique, dont acte. Sa famille est sa force, sa femme Sonja Fix, artiste, l’accompagne dans ses choix et sa fille lui donne la joie d’avancer. Révélé au public français par la grâce d’une pub pour Leroy Merlin (le titre « Shining light »), Aime Simone (nom composé des deux prénoms de ses grand parents paternels) ouvre encore plus son cœur avec ce deuxième album à la pochette créée à l’aide de l’IA : « I won’t be what you want… I don’t wanna sell my soul » chante celui qui a tatoué sur sa pommette le mot RECKLESS (téméraire) et dont la voix claire rappelle parfois celle de Chris Martin, le chanteur de Coldplay. 

Yamê
En même temps que le piano appris à l’école au Cameroun, Yamê jouait avec les touches des jeux vidéo qui l’inspirent toujours. S’ensuivent par peur de se lancer, des études disparates. Puis c’est la rencontre avec ces espaces de liberté que sont les jams sessions, au Carré Saint-Michel surtout, qui lui donnèrent le LA. Il faut dire qu’avoir un grand-père et un père musicien peut compliquer les choses. Son père, M'Backé Ngoup'Emanty inventa même son propre style, la Global-Harmonism Music. C’est peut-être là qu’il convient de chercher le désir incessant de nouveauté, d’hybridité, qui anime Emmanuel Sow dit Yamê qui affirme sur le titre « Business » « C’est pas ta zik urbaine ma gueule ». Certes il cite et digère la rumba de Papa Wemba,  les chansons de Brassens ou le jazz de Richard Bona, mais on demeure bien dans une esthétique rap. Le tout transcendé par sa voix singulière qui n’hésite plus à s’envoler vers les aigus. Invité par Stromae à faire ses premières parties, adoubé par le producteur US Timbaland, Yamê - un mot qui renvoie à l’énergie spirituelle – a bien mérité son statut de Révélation. 
 

Révélation masculine - Victoires 2024
Nuit Incolore / Aime Simone / Yamê

Révélation féminine

Adèle Castillon 
Née au moment de l’explosion d’internet, Adèle Castillon affiche presque 10 ans de carrière. Son acte de naissance médiatique date du 6 décembre 2015, avec son ode aux pâtes, chanson aux paroles rigolotes sur sa chaîne YouTube. S’ensuivent les personnages de Violette et Clara au cinéma qui lui tend les bras. Mais la musique l’emportera avec la brève mais intense vie du duo d’amoureux Vidéoclub et son « Amour plastique » succès de 2018. Tout commence pour Adèle Castillon solo, là où tout avait commencé pour Vidéoclub. Explications : le clip de « C’est drôle » single après rupture dure, reprend les mêmes décors que ceux utilisés pour « Amour Plastique ». En sus de la rupture amoureuse rude qu’elle n’élude pas, il y a dans l’album « Plaisir risque dépendance » sa… dépendance « Je veux des médicament/des cachets pour cacher », extrait de « Doliprane ». Oui, elle a vécu la dépendance jusqu’à l’overdose racontée dans « Novembre ». Guérie par la fabrication de cet album sur lequel elle a écrit toutes les paroles, elle nous fait volontiers danser. Alors on danse

Meryl 
« Jack Sparrow », single extrait de son second EP « Ozoror » est entièrement chanté en créole martiniquais. Loin d’être un détail c’est, au-delà d’une revendication une déclaration d’amour à son île. Elle qui collabora avec les mythiques Akiyo (groupe fondé 16 ans avant sa naissance) a décidé de remettre la Martinique sur la carte musicale française. Son nom commence d’abord à circuler en tant que ghostwriter et toplineuse pour SCH, Soprano, Shay et Niska (le tube « Du lundi au lundi », c’est elle). Mais celle qui écrivait en 2013 « Agression textuelle » avec son cousin Specta a trop de choses à dire pour ne pas prendre le micro, loin des plages paradisiaques, plus sur la réalité sociale. Trap, rap, reggae, pop, Meryl maîtrise les genres avec sa voix qui va vers les graves.  Une disparition passagère lui a permis de tout remettre dans le bon sens et de revenir plus forte en patronne de son label « Maison caviar », nom en forme de manifeste. Ira t’elle jusqu’à faire un duo avec Chris Brown, un de ses artistes préférés ? Avec Meryl tout est possible. 

Zaho de Sagazan 
« Mon métier est d’être curieuse, chaque genre a sa puissance. ». Peut-on à la fois aimer le chanteur rive gauche Maurice Fanon, auteur de la superbe chanson « L’écharpe » et Koudlam, musicien français électro exigeant dans sa recherche de la beauté sonore ?  La réponse est OUI, et s’appelle Zaho de Sagazan, nommée 5 fois pour sa première apparition aux Victoires. On rajoutera Tom Odell, qui lui donna envie de s’asseoir au piano. Native de Saint-Nazaire où elle intégra les concerts « Salade » des Irréductibles, le collectif « culte » du lycée Aristide Briand, elle y joua sur la scène des Escales cet été pour un concert sans doute particulier. Après Stromae ou Jeanne Added, elle fut invitée à imaginer la création des Transmusicales de Rennes en décembre 2022, véritable acte de naissance médiatique et public. Elle qui a appris à aimer sa voix grave, cite Montaigne et sa recherche du bonheur qu’elle semble vivre en ce moment, par la grâce d’un premier album qui fait déjà date quand on voit les superlatifs utilisés.
 

Révélation féminine - Victoires 2024
Adèle Castillon / Meryl / Zaho de Sagazan

Révélation scène

Julien Granel 
« Une partie de moi a toujours attendu ça et à la fois ça me paraît irréel », telle fut sa 1ère pensée en apprenant sa nomination dans « cette catégorie rêvée ». Seul sur scène, fort de 130 concerts en un an (un tous les 2,8 jours !) et le titre d’artiste le plus programmé en festivals, l’histoire d’amour depuis 10 ans entre Julien Granel et le live est intense. Lors de la très attendue séquence de slam, où tel le superhéros de sa pochette il fait corps avec son public, il « humanise (ainsi) les gens qui sont venus faire la fête avec lui ». Joie, couleurs, large sourire, couleur encore, électro, pop, cooleur (titre de son album), mode, sont les signatures de celui qu’Angèle a pris en première partie à plusieurs reprises les années précédentes. « Plus fort » le titre qu’il jouera aux Victoires, culmine à bientôt 10 millions de streams, presque sans passage radio, et surtout est repris à gorge déployée par un public ivre de joie. Ce n’est que le début, avec en ligne de mire un Elysée Montmartre au printemps déjà complet et un Olympia prévu en 2025 pour coïncider avec le volume 2 des aventures colorées et ensoleillées de l’euphorisant Monsieur Granel. 

Meryl 
Le 16 mars prochain Meryl sera au Zénith de Paris, belle date s’il en est, mais aura-t-elle la même saveur pour elle que ses 3 dates à guichets fermés qu’elle fit en septembre dernier à la salle Tropiques Atrium, la scène nationale de Fort de France, chez elle en Martinique ? Quelques heures avant de monter sur scène, elle confiait à Martinique la 1ère : « Je suis tétanisée ! Pour avoir fait plusieurs publics, celui de Martinique n'est pas le plus simple. Mais je sais qu'ils sont venus pour moi, que la Martinique m'aime beaucoup. Je vais essayer de leur rendre ça au centuple ». Entourée de 4 « vrais » musiciens, Meryl déborde d’énergie sur scène et fait corps avec son public « Peu importe ce que vous traversez dans la vie vous n’êtes pas tout seul » balance-t-elle comme un mantra. Plus bruts, plus chauds, plus humains, les morceaux débarrassés des subtilités du studio, montrent une Meryl cheffe de bande au charisme évident, qui fait de ses quelques mètres carrés une vitrine pour faire éclater sa musicalité et ses idées. 

Zaho de Sagazan
Les concerts sont le lieu et la temporalité idéale pour une jeune femme de 23 ans qui a mis 6 ans à façonner sa musique : « Ce que je veux c’est que le public s’aime un peu plus en sortant de mes concerts, plutôt que de m’admirer moi. ». Joli manifeste qui sent bon l’honnêteté. Le 11 mars prochain elle sera à domicile sur la scène du Zénith de Nantes. Changement de dimension avec 2 musiciens supplémentaires « et je veux un truc de ouf » pour celle qui a déjà rempli une tournée balèze qui l’a même emmenée à Londres. Le short cycliste, « costume » réglementaire sur scène : absence d’artifice, une liberté de mouvements garanti et la sueur invisible. Le corps de Zaho de Sagazan joue avec la direction du morceau, sobre à la Barbara sur les titres au piano, et dansant comme une folle sur les morceaux électroniques « comme si on était à Berlin ! ».  Il y a aussi les fameux synthés modulaires de la pochette qui laisse la place à l’improvisation volontaire - ou pas. Live se traduit par vivant. Cela lui va bien d’être vivante ! 
 

Révélation scène - Victoires 2024
Julien Granel / Meryl / Zaho de Sagazan

Album

« à 2 à 3 » - Vianney
« Ma seule pression était d’arriver à faire plaisir aux artistes avec lesquels j’ai collaboré. » déclarait Vianney pour la sortie de ce quatrième album sous forme de duo/trio, au nom en forme de clin d’œil au texte de son titre « Beau papa ». En 2018 il y avait eu le signe avant-coureur avec Gims et le carton de « La même », qui le montrait déjà heureux de se frotter à d’autres horizons. Car même si en 2020 il créa avec sa maman la marque de vêtement « Vrai », Vianney demeure un fou de musique et de mots. Alors quand il aime il doit dire quelque chose comme « Allez viens, on va en studio faire une chanson ». L’histoire commença avec Janie qui faisait ses premières parties, puis il y eut Charlie Winston, puis Ed Sheeran puis… Jusqu’à ce que 19 chansons naissent presque par hasard. On y retrouve la team « The Voice », les « grands » avec MC Solaar, Jean-louis Aubert ou Renaud, mais aussi l’inconnue canadienne Aiden. N’attendez pas Vianney dans la liste des concerts l’an prochain, puisqu’il a décidé d’appuyer sur le bouton pause pour mieux se consacrer à sa famille, et sans doute recharger sa boîte à émotion. 

« J.OOO.$ » - Josman 
Depuis ses débuts en 2015, Josman fonctionne à l’instinct sans encenser l’instant. Méticuleux, discret, rare sont les qualificatifs qui reviennent pour tenter de définir José Nzengo né à Vierzon. Enfants des open mics, il démarra sa carrière par la mixtape « Échecs positifs ». Titre qui en dit long sur la capacité de travail de cet amoureux des mots, qu’il pèse avant de les poser, lui qui regarde coté rap US tendance Takeoff ou 21 Savage. « Tant que je n’emploie pas les mêmes mots, les mêmes idées, les mêmes situations, je n’ai aucun problème à parler du même sujet » confiait-il à Libération. Moins sombre que les précédents, « J.OOO.$ » s’ouvre même sur une rythmique bossa nova. A la production on retrouve son frère Mystr et l’ami fidèle Eazy Dew, mais aussi Sofiane Pamart. C’est raté pour ceux qui voudrait le découvrir sur scène à la fin du mois à l’Accor Arena car c’est complet depuis un bail. Josman innove sans cesse, la preuve, puisque « J.OOO.$ » est une mixtape, ce serait la première fois qu’une mixtape remporterait la Victoire de l’album de l’année. 

« La symphonie des éclairs » - Zaho de Sagazan 
« J’ai voulu un dessin pour la pochette de mon premier album parce-qu’il amène à l’imaginaire, à la poésie et surtout à s’inventer n’importe quoi ». On découvre Zaho de Sagazan en capitaine solitaire d’un vaisseau spatial entourée de ses synthés modulaires - instruments capables de tout - dont les boutons ressemblent à des étoiles. Enfin solitaire, loin de là, pour celle qui place l’amitié au-dessus de la pile des sentiments, et qui ne travaille qu’avec des amis dont Alexis et Pierre, membres des Nantais d’Inüit qui ont produit avec elle cette symphonie d’un monde nouveau. Sans tomber dans le journal intime, ses émotions sont au centre de son propos, « Je veux dessiner la vie ». Ses 14 titres datant d’il y a moins d’un an bouleversent tous les a priori, et les data en tremblent encore. Une couverture de Télérama dans la foulée de la parution titrant « Déjà tout d’une grande » résume la situation. Son secret, si secret il y a : travailler encore et encore « Je suis genre à chercher très longtemps, je suis très patiente et très exigeante, et je trie bien ». Sa sensibilité a de beaux jours devant elle.

« The Fool » - Jain 
Celle qui voulait devenir graphiste pour faire des pochettes de disques a conçu la sienne en convoquant l’esprit des Grateful Dead. David Bowie qu’elle dit découvrir, Joan Baez, Fleetwood Mac mais surtout Kate Bush, tous issus des vinyles familiaux, ont bercé l’élaboration de cet album organique et cosmique. C’est aussi le bel amour qu’elle vit en ce moment qui parfume ces onze titres composés à la guitare, en partie dans une cabane de pêcheur du côté de Marseille, face à la mer éclairée par la lune. Avec moins d’électro dedans, la voix de la trentenaire a plus de place pour convoquer ses sentiments. « Chaque histoire de chansons est associée à une carte de tarot, « The fool », le fou, « Night Heights », le diable ». Cartes que Jain à l’instar de Dali ou André Breton a elle-même dessinées et que l’on peut se procurer lors des concerts. Pour la 3ème fois Yodelice produit les chansons de Jain, qui a travaillé avec Joseph Mount de Metronomy ou encore Jason Glasser. Jain ne se répète jamais et cet album, moins dansant mais tout aussi excitant, respire la liberté de créer et l’envie d’un monde plus doux. 

« Tirer la nuit sur les étoiles » - Étienne Daho
"Un déclic pour un album, c’est votre corps qui vous dit qu’il faut y aller", confie Étienne Daho. C’est aussi la lecture du livre « Fil d’or » de Suzy Solidor, chanteuse sulfureuse des années folles née à Saint-Malo, ville de cœur de Daho, où ce 13ème album - entré numéro 1 des ventes - fut en partie dessiné. C’est là avec ses voisins du duo américain Unloved, « ces deux adorables génies » que 3 titres virent le jour. « On a un défaut, c’est qu’on ne peut pas s’empêcher d’arranger, de rajouter des éléments » explique Jean-Louis Pierot, ami, compositeur et réalisateur de cet album enregistré entre août 21 et novembre 22 dans pas moins de 7 studios dont Abbey Road, celui des Beatles. Il y a de l’amour dedans bien sûr, mais aussi un virus célèbre et une guerre proche. Vanessa Paradis y chante en duo sur le titre éponyme, célébrant les amours d’Ava Gardner et Frank Sinatra. Daho aime l’amitié, et la liste des invités est longue, les Italiens de Italoconnection, Doriand ou Calypso Valois, mais ici aussi la cohérence est de mise pour cet album qui sonne comme une synthèse idéale du son et des mots Daho. « Un best of de chansons originales » comme le présente l’Obs. 
 

Album - Victoires 2024
Vianney / Josman / Zaho de Sagazan / Jain / Étienne Daho

Chanson originale


« Douce » - Clara Ysé - Auteure/Compositrice : Clara Ysé
« Douce » est l’archétype de la chanson entendue une fois et que l’on fredonne le lendemain matin le sourire béat. Apparue comme un orage en 2018 avec sa voix qui a vu des choses tristes ou joyeuses, venue du lyrique et ses mots qui deviennent des images, Clara Ysé (réunion de ses 2 prénoms) n’hésite pas à prendre des risques. Choix de vie, choix d’envies, elle assume que ses chansons soient d’amour, « malgré tout ». De désir plutôt, celui qui parcourt « Oceano nox », seconde étape d’une discographie attendue. Ses facettes du désir n’y sont pas seules, accompagnées d’oxymores, d’esprit d’Espagne, de lumières, de (musique) classique, l’ensemble qui la rend unique et intemporelle. Le désir est puissant, solide dans « Douce », titre où le féminin est roi (reine ?). Ses rimes en ouce, age, ense, ise et ide encadrent un refrain entêtant posé sur le piano de son producteur complice Sage. « On dit parfois des femmes qu’elles sont des chiennes quand elles désirent. Et si cette animalité était une arme pour agrandir le monde ? ». La question est posée. En douceur et profondeur, comme le chantait Adamo. 

« Enfant de » - Pierre de Maere  - Auteur : Pierre de Maere /  Compositeurs : Pierre de Maere, Xavier de Maere & Kenzi
Pour la seconde année consécutive Pierre de Maere figure dans la catégorie chanson. « Je suis l’enfant du toréador et de la Sainte-Marie » entend-on dans le refrain du sautillant « Enfant de » qui avait la lourde tâche de succéder à « Un jour je marierai un ange ». Pour mieux comprendre l’Amour il a choisi de prendre comme objet d’étude celui que se porte ses parents « fondamentalement différents ». Conclusion de sa thèse : l’amour est une question d’effort et de sacrifices. Dans le « mode d’emploi » pour écouter son album que l’on pouvait trouver dans le livret de l’album pré-commandé, il recommandait « une première écoute au petit matin, histoire d’entamer la journée d’humeur joyeuse ». Le volume sonore conseillé pour celui-ci était de 8. Pierre de Maere n’oublie jamais qu’il est belge et la couleur de l’équipe de foot évoquée dans ce titre est bien le rouge. Avant même le résultat de cette année encore, il a de quoi sabrer le champagne français lui, qui le préfère à la bière belge. 

« La symphonie des éclairs » - Zaho de Sagazan 
Auteure/compositrice : Zaho de Sagazan - Arrangeurs : Pierre Cheguillaume & Alexis Delong

« Être sensible c’est être vivant et nous ne sommes jamais trop vivants !!!!!! », clamait-elle le 20 avril dernier sur son compte Instagram!!!!!! pour présenter la version 1 de son clip. Sans doute le titre le plus personnel de son - déjà -  répertoire qui raconte l’histoire d’une tempête qui aurait voulu être un soleil et qui finalement aime bien être une tempête. Sans fard, elle se sait hyper sensible, sentiment qu’elle a longtemps cru être un défaut, idée lointaine maintenant (émoticône doigts croisés). Une mélodie de piano, des mots pour le cœur et un bout d'enfance sont le tiercé gagnant pour celle qui attend encore mais sans impatience l'Amour romantique. Zaho de Sagazan en adepte du partage, écrit pour que les émotions n’empêchent rien dans la vie de quelqu’un. Réponse à la question comment avez-vous réagi à l’annonce de vos nominations ? : « J’ai complètement halluciné, comme toute personne normale ». Réponse à la question et si vous repartez bredouille ? : fuse un sincère « C’est tellement pas grave » nuancé d’un « J'aurais peur que mon équipe soit triste pour moi ». 

« Secret » - Louane – Auteure/Compositrice : Louane - Arrangeur : Tristan Salvati 
Dans les commentaires du clip qui culmine à plus de 28 millions de vues on peut lire : « Et bien moi, j'ai 55 ans, et je pleure à chaudes larmes, car c'est ce que je ressens pour ma fille qui a 13 ans et qui est un cadeau de la Vie. » Edwige. « Je suis en larmes et je suis presque sûre que ma mère l'a été en l'écoutant aussi ». Emeline. « Ces paroles, ce sont des choses que ma mère ne m'a jamais dites, et ça fait du bien de les entendre ». Charlize. Cette chanson aux mots simples et pudiques signés de la maman d’Ésmée, accompagnée d’une mélodie digne d’un Elton John, et que Louane ne voulait pas sortir à la base, remplit sa mission fois 1000. Lorsqu’elle reçut le trophée de meilleure chanson francophone aux NRJ Music Awards, la voix au bord des larmes et avec sa sincérité légendaire elle raconta : « C’est une amie chanteuse, Laurie Darmon, qui m’a poussé à parler du fait que j’étais une jeune femme pas très bien dans ma peau, et que j’avais peur que ma fille le vive aussi. ». Avec « Secret », Ésmée a reçu son premier single d’or à son nom, nul doute que si Victoire il y a, elle sera pour elle !
 

Chanson originale - Victoires 2024
Clara Ysé / Pierre de Maere / Zaho de Sagazan / Louane

Concert

Bigflo & Oli - « Le grand Tour » - Production : Bleu citron 
Les frères Ordoñez depuis 2018 sont des « habitués » des Victoires, avec ce soir leur 7ème nomination pour 3 Victoires déjà remportées, mais c’est la première fois qu’ils apparaissent dans cette catégorie, eux qui ont toujours fait de la scène leur terrain de jeu. Cette tournée a commencé en coup de canon avec un Accor Arena le jour de la sortie de leur 4ème album « Les autres c’est nous ». Ce « Le grand Tour », a vu Bigflo & Oli retrouver les yeux dans les yeux, le face à face des petites salles, comme celle de la Maroquinerie à Paris d’une jauge officielle de 500 personnes, pour mieux remplir un Paris La Défense Arena en décembre dernier. Entourés d’amis d’enfance, jouant de la trompette pour Olivio et de la batterie pour Florian, ils ont le talent et la malice pour soulever un public qui voit les enfants s’endormir dans les bras de leurs parents, devant des plus grands qui vivent peut-être leur premier vrai concert. Si cette année ils n’étaient pas à l’affiche de la 2ème édition du « Rose festival », festival qu’ils ont imaginé, ils reviendront en juin chez eux comme ils le firent déjà en 2019 au Stadium pour deux soirs. Ici c’est… TOUUULOUSE !!!!

Damso - « QALF Tour » - Production : Strong Live / The Vie / Yuma / Carthage
Las, l’artiste aux 8 singles de diamants obtenus en 2023 déclarait à la RTBF « Il faut que je puisse toujours aimer ce que je fais. Comme ça je peux transmettre de l'amour ». Damso est le roi de l’énigme, ainsi la photo de son profil Insta affiche : « 30 mai 2025 » et sur sa publication épinglée : « Bēyāh 2025 merci de bien vouloir patienter ». Prochain album ? Stade de France ? Film ? Ce qui est sûr c'est qu’à sa descente de scène pour la dernière du QALF Tour au V and B Fest, il a annoncé qu’il partait enfin faire le tour du monde en… camping-car, voyage/break mi humanitaire mi travail. Sur cette tournée, il a rempli 4 fois l’Accor Arena, maître étalon des jauges pour les rappeurs. L’ex protégé de Booba performait seul épaulé par un écran géant pour tout décor où les matières, béton, grillages, tôles, se paraient de peintures aux couleurs vives. D’après ses propres calculs on trouve dans les tops de Damso, comme expressions : Ouais 360 fois, comme mots : Vie 284 fois, et comme verbes : Être 1473 fois.  Une seconde Victoire ferait joli dans le camping-car. 

Pomme – « Consolation Tour » - Production : Uni-T
Elle n’arrête jamais! Quand Claire Pommet n’est pas au Québec, elle fait son entrée au cinéma avec ce rôle principal dans le film « La Vénus d’argent » d’Héléna Klotz. César ou pas, elle n’oubliera jamais son amour pour la musique tendance folk et ses chansons qui consolent des failles avec lesquelles elle a déjà obtenu 2 Victoires pour 4 nominations (jamais dans cette catégorie). En 2023, elle aura posé son décor champignon dans 77 villes de l’espace francophone européen (avec 2 Zéniths parisiens) dont 27 Festivals. Et 2024 s’annonce aussi chargée avec une tournée nord- américaine en juin. Sur la pochette de « Consolation » on peut lire n.f. : soulagement apporté à un chagrin, à la peine de quelqu’un. Définition qui prend tout son sens quand on assiste à un concert de Pomme, espièglerie en plus. Elle a aussi écrit un livre pour enfant « Sous les paupières » avec la chanteuse PiJaMa et a sorti en décembre la première partie « Automne – Hiver » de « Saisons », nouvel album conceptuel et orchestral qu’elle présente comme un opéra moderne. Elle n’arrête jamais ! 

Shaka Ponk - « The Final Fucked Up tour »  - Production : Zouave / Cyco Records.
« Shaka Ponk : 2004 - 2024. Extinction de l’espèce. ». Pour que cette fin soit belle, il y a une tournée qui s’achèvera le 30 novembre et un 8ème album sans nom, comme pour ne pas phagocyter le message exposé dans un texte fort de l’astrophysicien Aurélien Barreau qui dit que « La fin du monde pourrait n’être pas si triste. ». Après 20 ans de Rock bien fort, plus d’1,5 millions d’album vendus et 3 Victoires en magasin, clap de fin donc pour les 6 du collectif (Goz le singe les a abandonnés). « Faire Shaka Ponk et The Freaks en même temps allait devenir compliqué ». The Freaks est un collectif d'artistes et de personnalités qui s'engagent à adopter de nouveaux comportements pour lutter contre la surconsommation, la pollution, le réchauffement climatique et protéger la biodiversité. Plus de titres chantés en français, des musiciens au sommet et un show plus organique qui réveille les oreilles et où la danse commune en forme de tourbillon réjouit les corps. Impossible de pleurer, on les attend ailleurs. 
 

Concert - Victoires 2024
Bigflo & Oli / Damso / Pomme / Shaka Ponk

Création audiovisuelle

« Commando » - Shay - Réalisateur : Guillaume Doubet 
Son grand-père Tabu Ley Rochereau, star de la rumba congolaise et père de Youssoupha, a donné son nom d’artiste à Vanessa Lesnicki, Shay signifiant en langue yanzi « Celle qui apporte la lumière ». Dans ce clip vu 1,3 millions de fois, réalisé par Guillaume Doubet qui a souvent travaillé avec M Pokora, la lumière est crue, flashy. L’esthétique en noir, blanc et rouge est une référence avouée au film Sin City de 2005. Ce n’est pas la première fois que Shay fait un clin d’œil au cinéma puisque son titre « DA » lui, s’inspirait du 5ème élément. Shay, proche du personnage de Gail, y apparaît en femme forte qui dézingue qui elle veut sur son passage. Ce titre - qu’elle dévoila lors de la première cérémonie des Flammes - sorti en octobre dernier était le signe annonciateur de son nouvel album sorti lui le 19 janvier sur son propre label « Jolie Garce » qui est aussi le nom de son premier album. Extrait de « Commando » : « Hein, hein, pétasse, j'suis tellement chaude, pourvu qu'il pleuve ». « Pourvu qu’il pleuve » étant le titre de ce déjà 3ème album. Tout est lié, réfléchi chez la rappeuse belge. 

Juliette Armanet - « Flamme » - Réalisateur : Scotty Simper 
Ne cherchez plus Juliette Armanet le second vendredi de février, elle est en effet pour la 3ème année consécutive présente à la Seine musicale. Nommée 5 fois sur les 2 dernières cérémonies, elle n’avait pas accroché une seconde Victoire susceptible d’accompagner celle acquise en 2018 pour l’album révélation avec « Petite amie ». Après sa tournée triomphale de 2023, cette année olympique verra peut-être sa « Flamme », déjà en compétition l’an passé en chanson de l’année, lui porter chance. Ce clip réalisé par le français Scotty Simper remarqué pour le « Slide » de Sopico, en majorité en Noir et Blanc, joue avec l’esthétisme papier glacé d’une Juliette Armanet danseuse habitée en cuir et résille. Le 30 novembre 2022, elle le présentait ainsi sur son compte Instagram : “Quel tournage rocambolesque, suspendue à 20 mètres de haut dans les airs dès l’aube, puis embarquée pour cette danse enflammée avec une troupe de flammes humaines. C’était physique, c’était épique, c’était inoubliable. ”

« La symphonie des éclairs » - Zaho de Sagazan - Réalisatrice : Bobby León
Rares sont les titres qui bénéficient de 2 clips, l’un mis en ligne il y a 9 mois qui comptabilise presque 1,3 million de vues, réalisé en animation doux comme un doudou par sa « sœur adorée » Emile Auguste. L’autre plein de poésie et de fantastique mais surtout bien plus sportif réalisé par la québécoise Bobby León. C’est l’envie conjuguée de la faire voler qui décida de cette seconde lecture visuelle de cette chanson si intime, là où les tempêtes de la chanson fournissent le carburant de cette apprentie Peter Pan pour ce titre que « les enfants adorent ». « Avec son style aussi décontracté qu’exigeant, Bobby a cette habileté naturelle à sublimer les frontières, à créer un sens en conjuguant des sphères », peut-on lire sur le site de la réalisatrice. Les images, aussi nombreuses soient-elles, n’arriveront pas à brouiller l’imaginaire que chacun se fait d’une de ses chansons à entrées multiples. Zaho semble découvrir les possibilités offertes par la réalisation, misons qu’un jour prochain elle les mettra elle-même en scène.

Création audiovisuelle - Victoires 2024
Shay / Juliette Armanet / Zaho de Sagazan