« Les Superpouvoirs des plantes », une série documentaire à découvrir sur France 5

Il est des plantes plus attrayantes, luxuriantes ou utiles que d’autres selon qu’on est un mammifère, un oiseau ou un humain. Des végétaux nécessaires à la biodiversité qui se mènent parfois une guerre sans merci pour exister. Des espèces qui ont su évoluer au fil des siècles pour mieux résister et ainsi s’assurer une pérennité. Des plantes aux pouvoirs d’adaptation et de cohabitation insoupçonnées. Paul Williams a filmé, à hauteur de feuilles, de tiges, le long des troncs, au ras du sol ou au-dessus de la canopée, la forêt tropicale pour en dévoiler la diversité et la spécificité. Ses images révèlent les astuces employées par certaines pour se frayer un chemin jusqu’au sommet, la protection utilisée par d’autres pour contrer les attaques incessantes des fourmis. Elles dévoilent aussi les moyens mis en œuvre par les végétaux pour se reproduire ou encore la tactique adoptée pour disperser leurs graines à point nommé et ainsi s’assurer qu’elles ne finissent pas toutes dans l’estomac de leurs prédateurs (une méthode testée et approuvée par le dipterocarpus). Cet écosystème fragile l’est encore plus depuis que l’homme cherche à en réduire l’espace. Sous couvert d’y implanter routes et cultures, il supprime non seulement la biodiversité existante mais aussi l’habitat naturel de milliers d’espèces animales, au risque de mettre leur vie en péril.

Retisser une relation étroite avec la nature

Or, comme le démontre Elisabeth Oakham dans la seconde partie de ce documentaire, à force de vouloir façonner notre environnement en fonction de nos besoins, nous avons éradiqué une partie de la faune et de la flore. La monoculture et l’agriculture intensive sont source d’appauvrissement des sols, et donnent lieu à des scènes ubuesques. Aux États-Unis, lorsque les amandiers sont en fleurs dans des vergers à perte de vue (400 000 hectares), on importe des ruches pour supplanter l’absence d’insectes pollinisateurs. À l’heure du changement climatique et face au désastre écologique que nous avons provoqué, il devient primordial de repenser notre relation à la nature et à l’agriculture. Après tout, il suffit parfois de peu pour redonner à un lieu déserté de toute vie sauvage des allures de forêt amazonienne. Comme vous le découvrirez, des Brésiliens en ont fait l’expérience et le résultat prouve que la nature sait être résiliente quand la possibilité lui en est donnée. D’autres n’ont pas attendu d’être face au mur pour tisser une relation étroite avec la nature. Ainsi des Éthiopiens des hauts plateaux veillent depuis plus de quatre cents ans sur leurs prairies naturelles de fétuque. En choisissant d’en récolter le strict nécessaire, les habitants bénéficient d’une ressource gratuite et pérenne.