Les Routes de l’impossible : Sumatra, maudits trésors

Pour ce nouveau numéro des « Routes de l’impossible », destination l'Indonésie. Ici, comme ailleurs, on vit de débrouille et d'espérance... Et de patience lorsque la mousson fait son apparition. « Sumatra, maudits trésors », c'est ce mardi à 21.00 sur France 5.

« Les Routes de l’impossible : Sumatra, maudits trésors ». © Tony Comiti

J'ai acheté le moteur, le levier de vitesse et les roues, mais tout le reste du train, je l'ai fait moi-même. La boîte de vitesse vient d'un minibus chinois. J'ai connecté le levier de vitesse grâce à une courroie, et ça entraîne les roues.

Masinis, à propos de son train

En découvrant les premières images de ce nouvel inédit des Routes de l'impossible tourné en Indonésie, on s'attendrait presque à apercevoir Philippe Gougler, son sac de voyage à la main, prêt à prendre place dans un wagon à moteur unique en son genre. Sur l'île de Sumatra, Masinis conduit tous les jours cet engin, fabriqué de toute pièce, à la vitesse de trente kilomètres par heure. Ce qui, au vu de l'état général de la voie ferrée, est largement suffisant. Son secret pour arriver à bon port ? Connaître parfaitement la voie et le moindre de ses pièges. Toujours plus nombreux. Le voyage paraît interminable mais, sans ce moyen de transport, le village minier qu'il dessert serait privé de tout. Alors, chacun prend son mal en patience. D'ailleurs, ce ne sont pas les seuls voyageurs à vivre des sensations fortes. Dans certains minibus, durant la mousson, les trajets sont sans fin et tout aussi périlleux. 

Une plongée dure trois à quatre heures, et j'en fais deux ou trois par jour. Je plonge avec la peur au ventre, le compresseur d'air pourrait lâcher à tout moment et me priver d'oxygène pendant que j'aspire le fond de la mer.

Un ancien pêcheur reconverti en mineur d'étain (récupéré au fond de l'eau)

L'Indonésie, dont on pille les trésors nichés au fond des mers ou sous terre et qui grappille la forêt tropicale au profit de la monoculture, était un archipel magnifique. Pour juger du désastre écologique en cours, il faut s'enfoncer dans sa forêt, survoler les îles et constater les dégâts plus ou moins irréversibles. L'extraction de ces minerais et la culture des palmiers à huile rapportent peu aux populations locales et n'ont pas permis d'améliorer l'état des infrastructures desservant les villages les plus reculés. Quand les sources seront taries, que les sols seront trop pollués pour être cultivés, les sociétés minières ou forestières iront s'implanter ailleurs sans se préoccuper du sort des villageois indonésiens. Certains n'ont pas attendu de voir leur environnement volé et souillé pour se révolter. Les Mentawaï ont réussi l'exploit de repousser les compagnies forestières. « Tout ce dont nous avons besoin pour vivre provient de là,explique l'un d'entre eux. Si les compagnies forestières reviennent, on va tous mourir. » 

Quand quelqu'un est malade, je dois aller dans la forêt chercher quelques médicaments. Il y a quelques règles à suivre pour trouver les bonnes plantes et les bonnes feuilles dont j'ai besoin. Ce savoir ancestral se transmet de génération en génération. C'est la tradition des Mentawaï.

Un membre de la tribu des Mentawaï

Les Routes de l’impossible : Sumatra, maudits trésors

Dans l’immensité de l’archipel indonésien, Sumatra occupe une place à part. Ils sont 60 millions à vivre sur la sixième plus grande île du monde. L’agriculture fait sa richesse, mais c’est aussi son pire ennemi. Un tiers des habitants dépend du travail des champs.
Pour éviter d’emprunter les pistes défoncées, Masinis conduit un engin de fortune sur une vieille ligne de chemin de fer datant du début du XXe siècle, dont l'état laisse à désirer. Grâce à son ingéniosité, paysans, villageois et chercheurs d’or ne sont plus isolés.
De son côté, les trajets en taxi de Tudi n’ont rien à envier à ceux de Masinis : la route qu'il suit sur quatre vingts kilomètres est dans le même état que la vieille voie ferrée. Ornières et boue en prime. 

Série documentaire (52 min - inédit) – Idée originale Tony Comiti –  Réalisation Guillaume Lhotellier et Antoine Boddaert – Rédaction en chef Patrice Lucchini – Compositeur Julien Baril – Production Tony Comiti, avec la participation du Centre national du Cinéma et de l’Image animée, de France Télévisions

Ce documentaire est diffusé mardi 25 juillet à 21.00 sur France 5
Les Routes de l’impossible : Sumatra, maudits trésors est à voir et revoir sur france.tv

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