« La Vie rêvée des autres » : une fiction inspirée de l’affaire Flactif

Franck et Karine (Arthur Dupont et Charlie Bruneau) ont décidé de quitter le Nord pour vivre à la montagne. Mais, à leur arrivée, ils découvrent que la construction de leur chalet n’est pas terminée. Heureusement, Estelle et Patrick Fleutiot (Caroline Anglade et Jean-Claude Muaka), le couple de promoteurs plutôt arrangeant, leur proposent une alternative en les surclassant au « Bellevue », un chalet de haut standing, plus grand, situé juste à côté du leur. Une solution qui va permettre aux propriétaires, en galère financière, de gagner un peu de temps.
Mais, très vite, le couple de locataires, propulsé dans un univers où fleurissent les signes extérieurs de richesse, se met à éprouver une jalousie dévorante à l’égard des promoteurs, menant en apparence « une vie rêvée »…
Bateau, belle voiture, piscine, vacances de rêve en famille… Karine scrute sur les réseaux sociaux, et depuis sa fenêtre, le bonheur familial de ses voisins au train de vie luxueux. Et quand elle sera employée comme femme de ménage dans le chalet d’Estelle et Patrick, elle touchera du doigt ce monde auquel elle aspire tant mais dont elle se sent exclue… Rongé par l’envie et la jalousie, le couple finit par prendre en grippe Estelle et Patrick, qui, de leur côté, sont contraints de reloger les locataires dans un autre chalet. Entre les deux familles, les relations commencent à sérieusement s’envenimer…

Librement inspirée d’un fait divers survenu en 2003, la fiction plonge au cœur de l’affaire Flactif, plus tristement connue sous le nom de « tuerie du Grand-Bornand ». Pour rappel, un promoteur immobilier et sa famille avaient mystérieusement disparu. Quelques mois plus tard, un des locataires du couple a fini par avouer les cinq assassinats, avec la complicité de sa compagne et d’un couple d’amis… L’affaire criminelle retentissante avait été adaptée au cinéma en 2011 dans le film Possession, avec au casting Julie Depardieu, Jérémie Renier, Lucien Jean-Baptiste et Alexandra Lamy. 
Avec La Vie rêvée des autres, le réalisateur et coscénariste Didier Le Pêcheur explore intimement les facettes les plus sombres de l’âme humaine, rongée par la frustration, l’envie et la cupidité, pour mieux démonter la mécanique infernale de la jalousie. Dans un effet boule de neige, la tension monte crescendo jusqu’au dénouement final, impensable, que l’on connaît malheureusement. Pour la productrice Fabienne Arbelot et le réalisateur, le film dénonce ainsi « l’effet délétère de l’envie et de la jalousie, rendue si prégnante aujourd’hui avec la puissance des réseaux sociaux. Nous souhaitons démonter les rouages d’un drame parti de presque rien, tant du point de vue des coupables que de celui des victimes, pour tenter de comprendre l’incompréhensible ».