« La Traque des nazis – Le dernier combat », un docu-fiction inédit
Ils ont consacré leur vie à débusquer les criminels du IIIe Reich ayant échappé aux filets de la justice d’après-guerre. Qui sont-ils ? Comment ont-ils réussi, dans leur quête, à vaincre des forces contraires insoupçonnées ? « La Traque des nazis – Le dernier combat », un docu-fiction diffusé mercredi 28 février à 21.10 sur France 3.
Après la Seconde Guerre mondiale, pour différentes raisons, quelques personnes dans le monde décident de poursuivre sans relâche les criminels nazis qui ont réussi à s’enfuir à l’étranger sous une fausse identité ou, mieux, qui vivent tranquillement en Allemagne !
D’octobre 1945 à octobre 1946, les Alliés jugent 80 000 criminels nazis lors du procès de Nuremberg. Mais, dès 1947, la guerre froide succède à la Seconde Guerre mondiale et la menace communiste devient prioritaire, mettant un terme à la traque des nazis. De quoi permettre à certains des pires criminels de guerre comme Adolf Eichmann, Kurt Lischka, Klaus Barbie, Alois Brunner ou encore Hermine Braunsteiner de poursuivre leur existence sans être inquiétés, en Europe, aux États-Unis, en Amérique latine ou en Syrie.
Une situation insupportable pour quelques citoyens et rescapés
Serge et Beate Klarsfeld, de jeunes trentenaires, se lancent, dans les années 1970 en France, sans aucun moyen ni expérience, dans la traque des nazis qui ont échappé après la guerre à la justice internationale. Serge Klarsfeld, dont le père a été déporté, et son épouse, l’Allemande Beate, n’hésitent pas à multiplier les coups d’éclat et les coups montés pour les faire condamner. Le 22 mars 1971, le couple fomente l’enlèvement de Lischka, vivant paisiblement en Allemagne, mais le plan échoue. Afin de continuer à lui mettre la pression, ils divulguent son adresse personnelle aux journalistes internationaux. Beate, activiste notoire, se sent investie du devoir de purger la société allemande du nazisme. Serge, homme de loi, est mu par la volonté de rendre justice aux victimes du génocide. Ils se servent des médias pour menacer ceux qui ont parfois même retrouvé une vie de notable dans leur pays à la grâce des lois d’amnistie. Ils sont maire d’une petite ville, haut magistrat de Basse-Saxe, directeur d’une entreprise de transport. Alois Bruner est formateur des services secrets syriens et Kurt Kiesinger, directeur de la propagande radiophonique du IIIe Reich, devient chancelier de la RFA, vingt et un ans après (décembre 1966 à octobre 1969).
Quand on a fait son maximum et qu’on échoue, on n’a pas tellement de regret.
Serge Klarsfeld
L’Autrichien Simon Wiesenthal, lui, cherche à rembourser le privilège d’être encore en vie. Il se battra pour retrouver Hermine Braunsteiner, dite la « jument » de Maïdaneck (camp d’extermination en Pologne), et faire réviser la loi d’amnistie allemande concernant les assassinats. Les crimes de guerre et de génocide étaient déjà imprescriptibles mais pas les crimes de sang, prescriptibles au bout de vingt ans. Après de nombreuses modifications de la loi, la limite absolue allait être atteinte au 31 décembre 1979. Un nouveau débat s’ouvre en Allemagne qui aboutit, le 3 juillet 1979, à l’imprescriptibilité des crimes de sang et par conséquent tous ceux ayant eu lieu pendant la Seconde Guerre mondiale et après.
L’Américaine Elizabeth Holtzman est élue à la Chambre des représentants en 1972, à l’âge de 31 ans. Après la découverte d’Hermine Brausteiner à New York, Elizabeth révèle que bien d’autres criminels du Reich vivent aux États-Unis sous de fausses identités sans être inquiétés. Elle contribue à faire passer une législation pour les extrader. Elle alerte aussi la presse lorsque Karl Linnas tente de fuir au Panama. Il est finalement extradé en URSS en 1987.
L’Allemand Fritz Bauer a mené la traque contre Adolph Eichmann, grand ordonnateur du génocide. En collaboration avec le Mossad, Bauer annonce à la presse qu’Eichmann est caché au Koweit, afin de faire diversion. Ainsi, le service secret israélien a pu réaliser son enlèvement, en Argentine, sans anicroche.
D’autres encore ont participé au travail de justice et de mémoire, comme Thomas Gnielka, journaliste, qui a aidé Bauer à faire condamner vingt-deux SS lors du procès d’Auschwitz en 1963.
Ces justiciers de la mémoire ont été le pire cauchemar des criminels nazis. Dans cette quête de justice effrénée, tous ont rencontré sur leur chemin un ennemi inattendu : leurs propres gouvernements.
La Traque des nazis — Le dernier combat
Ce docu-fiction mêle archives, témoignages et fiction dans une épopée haletante portée par la voix d’Emmanuelle Béart.
Comédiens : Constance Carrelet (Beate Klarsfeld), Johann Dionnet (Serge Klarsfeld), Raphaèle Bouchard (Elizabeth Holtzman), Bernard Malaka (Fritz Bauer), Benoît Tachoires (Simon Wiesenthal)
Un film de Caroline Benarrosh — Conseillère historique Annette Wieviorka — Avec la voix d’Emmanuelle Béart — Musique originale Grégory Tanielian — Produit par Thierry Tripod, Damien Le Boucher, Mikaël Guedj — Production Brainworks — Avec la participation de France Télévisions — Avec le soutien du Centre National du Cinéma et de l’Image animée, la Fondation Rothschild, la Fondation pour la Mémoire de la Shoah — Avec la participation du ministère des Armées – Secrétariat général pour l’administration — Direction de la mémoire, de la culture et des archives
La Traque des nazis – Le dernier combat est diffusé mercredi 28 février à 21.10 sur France 3
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