La soirée de gala du Long-Thibaud

Samson François, Aldo Ciccolini, Bruno Leonardo Gelber, Jean-Jacques Kantorow, Brigitte Engerer, Ivry Gitlis, Christian Ferras : ces grands noms de la scène classique, violonistes et pianistes virtuoses, ont en commun d’avoir été, au début de leur impressionnante carrière, lauréats du concours Long-Thibaud.
Créée en 1943, cette compétition de musique classique, l’une des plus anciennes et des plus prestigieuses au monde (avec le concours Tchaïkovski de Moscou, le concours Chopin de Varsovie ou le concours Reine Élisabeth de Bruxelles), doit son nom à deux musiciens de génie : la pianiste Marguerite Long et le violoniste Jacques Thibaud. Tous deux, soucieux de soutenir de jeunes talents et de défendre leur art et son rayonnement en pleine Seconde Guerre mondiale, ont mis leur temps, leur argent et leurs relations au service de ce projet. Marguerite Long finance la première édition, relayée ensuite par de nombreux mécènes. La notoriété des membres du jury participe au succès de la démarche. Nadia Boulanger, Francis Poulenc, Claudio Arrau, Yehudi Menuhin ou encore Arthur Rubinstein se succèdent pour distinguer pianistes et violonistes de talent. Le concours Long-Thibaud devient rapidement une étape incontournable dans la vie des jeunes instrumentistes.
Après trois ans d’absence pour cause de pandémie, le concours est revenu en force : 112 pianistes de 42 pays se sont affrontés et, le 13 novembre dernier, le gala de la finale a eu lieu au Théâtre du Châtelet avec l’Orchestre de la Garde républicaine. 
Le pianiste coréen Hyuk Lee, 22 ans, a ébloui jury et public avec son interprétation du Concerto n° 2 de Prokofiev. Tout en virtuosité et sensibilité, l’interprétation du Concerto n° 5 de Saint-Saëns par le pianiste japonais Masaya Kamei, 20 ans, a également été un moment fort de la soirée. Le jury leur a décerné, à tous deux, le premier prix ex-aequo.