« La France en vrai » : soirée exceptionnelle le 16 novembre

On a marché sous la Terre  

Réalisé par Alexandre Lopez et récompensé par de nombreux prix (prix spécial du jury au Festival 360° d’Aventure de Millau et au Chamonix Film Festival, entre autres), On a marché sous la Terre retrace la tentative de Cédric Lachat, ancien champion du monde d’escalade, et David Parrot, spéléologue, de faire la jonction entre les gouffres de la Fromagère et celui, mythique, du Berger, situés dans le massif du Vercors. « Une première de psychopathes », commente l’exigeant et non moins drolatique Cédric Lachat. Rythmé par le récit d’une exploration étalée sur plusieurs mois, le film relate une quête d’une rare intensité, qui conduira nos deux athlètes à 900 mètres sous terre. Que l’on soit adepte ou non de spéléologie, on se surprend à suivre ce duo qui descend, remonte et redescend, encore et toujours. À travers des images souterraines rares et d’une beauté à couper le souffle, le film, tourné sur le mode du « cinéma vérité », nous invite au passage à porter un regard neuf sur la spéléologie. On comprend mieux la passion de ces spéléologues dans leur « quête de l’inutile » et leur insatiable besoin de découverte, qui les pousse à repousser sans cesse toutes les limites. 

Entre mineurs aussi

« Ce ne sont pas des monstres. Ce sont des jeunes qui commettent des faits monstrueux », dit Tiphaine Corsi-Séguret, médecin psychiatre à Lille, qui intervient au sein d’une unité de soin pionnière sur les violences sexuelles commises par des mineurs. Les réalisatrices Delphine Prunault et Anne-Claire Dolivet ont été autorisées à filmer certaines de ses consultations, ainsi que celles de Céline Bais et Magali Teillard, respectivement psychiatre et psychologue travaillant dans une unité similaire, à Montpellier. On y rencontre Damien, 19 ans, qui, depuis l’adolescence, visionne des sites pédo-pornographiques. Mais également Valérie, la maman de Lucas, qui à 11 ans a agressé sa petite sœur avec un ami. Plus tard, ce sera Sébastien, 26 ans, dont l’injonction de soins arrive à son terme et qui, entre 15 et 17 ans, a violé son petit frère de 5 ans son cadet. Pour tous, le travail thérapeutique sera ou a été long, très long. Et c’est à cet indispensable suivi thérapeutique des auteurs que s’intéresse ce film, éclairant ainsi un sujet rarement évoqué en France, où les violences sexuelles commises par des mineurs sur d’autres mineurs sont largement sous-estimées. En majorité intrafamiliales, elles relèvent en effet d’un tabou absolu. Pourtant, ce suivi est indispensable pour mettre des mots sur un fonctionnement psychique cabossé, des histoires de vie douloureuses, traumatisantes. Et, surtout, pour éviter toute récidive. Dans le huis clos de ces consultations, ce film tout en délicatesse permet d’accéder à la parole rare de ces auteurs et de leur famille. Il permet ainsi de mieux comprendre les mécanismes d’une réalité insoutenable, sans jamais la minimiser.