Programmation spéciale pour la Journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leur abolition
La figure d'un « repentir » réhabilitée, un Concert de l’espoir et des courts-métrages pour lever les préjugés : France Télévisions propose une programmation spéciale pour la Journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leur abolition. Parmi les temps forts proposés, retrouvez des soirées spéciales mêlant musique, théâtre et documentaires. À découvrir à partir du mercredi 10 mai sur Culturebox et France 5.
L'esclavage et ses abolitions font désormais partie de la mémoire nationale et sont commémorés en Outre-mer et dans l'Hexagone. L'adoption de la loi Taubira du 21 mai 2001 fait de la France le premier pays à reconnaître l'esclavage et la traite coloniale comme des crimes contre l'humanité. Autour de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leur abolition, France Télévisions propose, à partir du 10 mai, une programmation spéciale sur ses antennes linéaires et la plateforme france.tv.
Mercredi 10 mai
Culturebox
21.10 - Les instruments de l'espoir, à la synagogue Emanu-El de New York
Les violons restaurés depuis des années par Amnon Weinstein ont été le soutien de victimes de la Shoah et les tambours Ka ont apporté le même soutien aux esclaves noirs de la Caraïbe. Deux peuples, deux crimes contre l'humanité, deux combats, deux résistances et deux instruments nomades et résilients vont nous faire vivre un concert : Les instruments de l'espoir – La musique contre l'oubli.
Documentaire (1h22) — Réalisation Arnaud Legoff— Production Beau Comme une Image (BCI), Ailleurs et Ici, avec la participation de France Télévisions
22.30 - L'esclavage au cinéma : la fin d'un tabou ?
S’il existe aux États-Unis de nombreux films de cinéma qui traitent de la question de l’esclavage, depuis La Case de l’oncle Tom (1903) en passant par Naissance d'une nation (1915) jusqu’à Antebellum (2020), en France, la plupart des spectateurs et téléspectateurs ne peuvent citer qu’un seul long-métrage français sur le sujet : Case Départ (2011). Comment expliquer un tel décalage ? Pourquoi existe-t-il si peu de films chez nous ? Pourquoi a-t-on tant de mal à représenter cette partie de notre passé ? Peut-on parler d’un « tabou français » ?
Le cinéma, art populaire par excellence, a pour vocation à être le vecteur parfait pour contribuer à la mémoire collective. Mais rares sont les films à avoir représenté l’esclavage. Dans ce documentaire, historiens, réalisateurs, producteurs et comédiens analysent et tentent d'expliquer l'invisibilité de cette histoire dans le cinéma français.
Documentaire (52 min) — Réalisation Régis Dubois — Coproduction Esperanza Productions, Zycopolis Productions, TV5 Monde, avec la participation de France Télévisions
Vendredi 12 mai
France 5
21.00 - Sale race
Pour sortir de nos zones d’ombre et de nos réflexes les mieux partagés, Tania de Montaigne nous propose de regarder enfin le mot « race » en face. Sous forme d'une fausse conférence orchestrée par Stéphane Foenkinos et teintée d’une drôlerie cruelle, Sale race nous propose un voyage au cœur de nos préjugés, mêlant la petite et la grande histoire.
Sale race est un spectacle vivant à la croisée du théâtre et du documentaire, mêlant interaction avec le public, archives et lectures de textes fondateurs par huit invités prestigieux : Sophia Aram, Hugo Bardin (aka Paloma), Théo Curin, Amir Haddad, Lucien Jean-Baptiste, Valérie Karsenti, Paola Locatelli et Liliane Rovère.
Cette adaptation de l’œuvre de Tania de Montaigne pour le petit écran — dans la prolongation d’une réflexion sur le racisme qui a donné lieu à deux livres, Noire, la vie méconnue de Claudette Colvin et L’Assignation, les Noirs n’existent pas (éditions Grasset), et de deux pièces de théâtre — se propose de faire rire et de réfléchir à la fois !
Spectacle (83 min) — Réalisation François Hanss — Production JE Films, 984 Productions, Matcha Prod
22.30 - La femme sans nom, l'histoire de Jeanne & Baudelaire
La Femme sans nom raconte l’histoire de Baudelaire et de Jeanne, une femme noire dont on ne connaît pas le véritable nom, et un poète blanc immensément connu. Aveuglés par leurs préjugés racistes, les historiens et biographes du poète du XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui se sont acharnés sur Jeanne. Ce film a pour ambition de réhabiliter celle qui a inspiré quelques-uns des plus beaux poèmes de la langue française.
La femme sans nom a pour point de départ l’œuvre de Gustave Courbet L’Atelier du peintre, allégorie réelle, peinte en 1855, exposée à Paris au musée d’Orsay, où la silhouette de Jeanne Duval, effacée du tableau par Courbet lui-même, réapparaît à la surface comme un fantôme. Elle est un « repentir », terme utilisé pour illustrer un tel phénomène physico-chimique, symbole de son effacement de l’histoire et de la mémoire, et de l’intérêt qu’elle suscite aujourd’hui.
Documentaire (54 min) — Réalisation Régine Abadia — Production Little Big Story et Via Découvertes
À partir du mercredi 10 mai
Découvrez trois courts-métrages sur la plateforme france.tv
- Lève tes morts - Déconseillé aux moins de 10 ans
En 1752, à La Réunion, Soa, une ancienne esclave malgache, pense avoir trouvé un tunnel qui la ramènerait à Madagascar. Mais lorsque son village de « marrons » tombe sous la menace de chasseurs d’esclaves, Soa doit faire face à un choix inéluctable, abandonner ses proches ou fuir pour enfin rentrer chez elle…
(2021 - France - 16 min) - Réalisation Hugo Rousselin - Production Les Valseurs / Lithops Films - Ici s’achève le monde connu - Déconseillé aux moins de 12 ans
1645 : Guadeloupe. Ibatali, jeune femme indigène de 19 ans enceinte et presque à terme, fuit à travers les bois. Elle rebrousse finalement chemin pour regagner le foyer de son mari, un colon français. Mais l’enfant qu’elle porte ne lui en laisse pas le temps, et la jeune femme doit accoucher seule dans la forêt. Asa-Asa, captif en fuite, la découvre...
(2022 - France - 24 min) - Réalisation Anne-Sophie Nanki - Production Vertical Production et Black Moon Films - Bonnarien
Mauricette Bonnarien, une jeune femme de 27 ans, travaille au port de Dégrad des Cannes, en Guyane, en tant que docker. Le reste du temps, elle slame. Très complexée par son nom de famille, attribué à son ancêtre lors de l’abolition de l’esclavage, elle entame une procédure administrative de changement de patronyme. Seule sa mère est au courant. Il est désormais temps de l’annoncer au reste de son entourage...
(2015 - France - 21 min) - Réalisation Adel Goliot - Production Post-genres Productions
Et aussi : la programmation spéciale sur les antennes du pôle Outre-mer de France Télévisions
Dans le cadre du « Temps des Mémoires », le pôle Outre-mer de France Télévisions propose en mai une programmation spéciale sur ses antennes linéaires, numériques et en radio. Cette offre éditoriale met en lumière la pluralité de nos mémoires et le souci de transmettre une histoire collective, notamment à destination des jeunes générations, à travers des documentaires et des courts-métrages.
L'information
Sur les chaînes du Réseau La 1ère et La1ere.fr
En télévision
Mercredi 10 mai: édition spéciale et retransmission en direct de la cérémonie de commémoration de l'abolition de l'esclavage et de la traite.
Thierry Belmont (journaliste de la rédaction de Malakoff) recevra en plateau des invités pour apporter leur éclairage sur la transmission de la mémoire de l’esclavage dans la société française. Des sujets en Outre-mer et dans l'Hexagone seront diffusés au cours de l'émission et viendront compléter la diffusion de la cérémonie officielle pour la commémoration du 10 mai.
En radio
France Télévisions, en collaboration avec RFI, mobilise ses rédactions pour une émission spéciale en direct mercredi 10 mai, de 19h10 à 20h (heure de Paris), coprésentée par Tiziana Marone (pôle Outre-mer de France Télévisions) et Anne Corpet (RFI), autour des traites et des esclavages dans l’océan Indien.