« Fellini, confidences retrouvées », portrait du maestro à partir d'entretiens inédits

On a tous quelque chose en nous de Fellini : La Strada, Les Nuits de Cabiria, La Dolce Vita, Satyricon, Fellini Roma, Casanova, Amarcord, Huit et demi, Juliette des Esprits... Chacun de ses films a laissé une empreinte durable dans le regard de ses spectateurs, dans l'histoire du cinéma, dans l'esprit du temps tout autant que dans la culture populaire — chaque œuvre diffusant son propre parfum de scandale. Cinéaste démiurge à l'imagination débridée, maître des fresques amples, amoureux gargantuesque de ses personnages, mais aussi artiste visionnaire et observateur critique de son époque, Fellini a traversé le XX^e siècle — de la dictature de Mussolini aux années Berlusconi, en passant par l’âge d’or du cinéma italien — en s'emparant du réel pour mieux le transcender. Ses films, acerbes, féroces, grandioses, déchaînés, poétiques, sont une célébration permanente de l'humain, une ode constante à l'audace de vivre. Non content d'être le réalisateur le plus libre et le plus sulfureux de l'histoire du cinéma, il est aussi l'un des plus récompensés (cinq Oscars, excusez du peu). Trente ans après sa disparition, son œuvre n'a rien perdu de son mordant ni de sa grâce.  
En 1981, en repos après l'échec — et le scandale — de La Cité des femmes, Fellini reçoit, à Rome et à Cinecittà, le journaliste français Jean-Christophe Rosé pour trois jours d'entretiens au long cours, restés inédits jusque-là. Le cinéaste s'y livre comme jamais, évoquant son rapport au réel, aux rêves, aux névroses, à la folie. Il parle aussi des femmes, de ses acteurs fétiches (Marcello Mastroianni en tête) et de Giulietta Masina, sa muse et le grand amour de sa vie. Ses mots éclairent son cinéma, certes, mais sans jamais le cerner totalement, ni l'épuiser : s'ils donnent des « clés », ces entretiens désignent également quantité de nouvelles portes à ouvrir, à découvrir. 
Agrémenté d'extraits de ses films et de making-of de ses tournages, ce documentaire dresse un portrait intime du cinéaste tel qu’en lui-même.